Pourquoi ils ont créé leur start-up à l'étranger Le choix d'une croissance à grande échelle

gabriel hubert, cofondateur de nitrogram (ex. teleportd)
Gabriel Hubert, cofondateur de Nitrogram (ex. Teleportd) © S. de P. Teleportd

"Aucun investisseur étranger ne misera dans une start-up à Paris indique Carlos Diaz, et encore moins un investisseur américain." Et cela, Gabriel Hubert l'a bien compris. Le cofondateur de Teleportd désormais devenu Nitrogram - une plateforme analytique pour optimiser ses campagnes sur Instagram - a domicilié son siège à Londres bien que ses équipes soient encore à Paris : "Nous avons maintenu notre filiale en France où est réalisée notre R&D en revanche notre société mère est au Royaume-Uni et est propriétaire à 100% de notre SAS française". Une stratégie d'implantation qui lui permet d'une part de bénéficier du statut de Jeune entreprise innovante mais également de référencer sa start-up auprès des investisseurs britanniques, "qui regardent de moins en moins les dossiers d'origine française".

"Notre premier investisseur était la structure d'accompagnement britannique Seedcamp, mais de manière générale, les investisseurs britanniques s'interrogent quand ils découvrent qu'une start-up a un statut français", indique Gabriel Hubert. Et cette stratégie a payé : fin novembre, Nitrogram a bouclé un tour de table d'un million de dollars auprès de Connect Ventures (UK), de Betaworks (USA), du fondateur de Seatwave Joe Cohen (UK) et du dirigeant de Transferwise.com (UK).

De plus nombreuses possibilités de cession

"Quand on est un vrai entrepreneur on sait s'adapter à son écosystème et les opportunités de marché sont bien plus importantes outre-Atlantique", note Carlos Diaz. En revanche, la compétitivité entre les start-up est bien plus importante dans la Silicon Valley. Mais pour lui, les Etats-Unis offrent davantage de possibilités de cession pour les entrepreneurs et donc de sorties pour les investisseurs "puisque les groupes comme eBay, Walmart, Google, Yahoo et plus récemment Facebook viennent faire leur shopping dans les start-up de la Valley ". En France, il est encore rare de voir des grands groupes matérialiser leur stratégie d'innovation dans une politique de fusion/acquisition ciblant les start-up comme l'illustrent les 20 plus gros rachats du web français.