L'Internet en Russie explose : mais où investir ? Ventech : une aventure russe de plus de 8 ans

alain caffi, fondateur et 'general partner' du fonds d'investissement français
Alain Caffi, fondateur et "general partner" du fonds d'investissement français Ventech. © S. de P. Ventech

"Nous avons commencé à nous intéresser aux pays émergents en 2005" se souvient Alain Caffi, le dirigeant du fonds d'investissement Ventech (Viadeo, VestiaireDeCopines, Webedia etc). "Nous avons réalisé notre premier investissement en Russie en 2008 dans WomanJournal.ru, un copycat d'Aufeminin.com. Il s'agissait d'un deal facile, puisque le modèle de la société avait été validé dans d'autres pays". Et constatant un décalage de trois à quatre ans quant à la maturité du marché russe à côté de celle du marché européen, Alain Caffi a décidé d'aller plus loin "puisqu'il y avait un gap important dans les modèles Internet BtoC en Russie dans la mesure où il était possible d'importer certains concepts, ou du moins de les aider à accélérer". Outre WomanJournal.ru, Ventech est présent au capital de trois autres sociétés russes : la plateforme de réservation d'hôtels Oktogo, l'éditeur de jeux Pixonic, le spécialiste de la mode TrendsBrands dont le modèle est proche d'Asos, dans lequel le fonds a investi 2,2 millions d'euros en février 2013.

Un phénomène de rattrapage

"On constate aujourd'hui un phénomène de rattrapage et si beaucoup de difficultés ont été rencontrées par les entrepreneurs par le passé dans la logistique et les systèmes de paiement, beaucoup de choses se mettent en place, comme l'illustrent le développement de points relais mis en place par l'Amazon russe Ozon" poursuit-il. "Certains modèles arrivent de plus en plus à se développer facilement dans des villes de plus d'un million d'habitants. Il y a quelques années, seules Moscou et Saint-Pétersbourg semblaient prometteuses."

"Les investisseurs américains sont très présents sur des deals en late stage".

Le marché du capital-risque russe ouvre encore ses bras aux investisseurs étrangers bien que "les investisseurs américains soient très présents sur des deals en late stage". Cela ouvre donc des opportunités sur des deals plus petits, en-deçà de 8 millions d'euros sur lesquels les fonds russes "sont heureux de collaborer avec des fonds étrangers". Alain Caffi précise que pour l'instant "ce type de marché offre des valorisations plus raisonnables qu'en France".

Des performances encore floues

Pour les fonds d'investissements il est encore difficile d'avoir idée de ce que les start-up russes peuvent apporter en termes de taux de retour sur investissement (TRI). "Il est trop tôt pour le dire en ce qui concerne les sociétés de Ventech. En revanche je vois beaucoup de groupes scandinaves ou allemands comme Otto qui cherchent à racheter des sociétés russes." Un signal plus que positif pour cet écosystème qui s'apprête à vivre ses premières transformations.