LendUp lève 50 millions pour accélérer sur le marché concurrentiel du crédit

LendUp lève 50 millions pour accélérer sur le marché concurrentiel du crédit La plateforme permet à des américains insolvables de contracter des crédits peu importants à court terme. Un segment concurrentiel sur le sol américain.

LendUp vient de lever 50 millions de dollars en dette auprès de Victory Park Capital. Cette nouvelle levée intervient après que la start-up a déjà recueilli 18 millions de dollars en equity auprès de Y-Combinator (LendUp est passée par l'accélérateur), Google Ventures, Kleiner Perkins, Data Collective, QED, Andreessen Horowitz Seed Fund, Thomvest Ventures et d'autres business angels et entrepreneurs reconnus. Des investisseurs de renom qui ont tous vu dans le secteur une opportunité, tandis que plusieurs concurrents se pressent d'accélérer pour acquérir les parts de marché.

LendUp souhaite bouleverser la manière d'accorder un prêt et se veut un prêteur "socialement responsable". La start-up se pose en alternative des banques et instituts de crédit, en proposant des taux d'intérêt moins élevés, des crédits transparents sans aucun frais supplémentaires, et des crédits sur des sommes peu importantes, à court terme. Les Américains peu solvables, qui ne pourraient emprunter via le système traditionnel, ont ainsi la possibilité de demander de 250 à 1 000 dollars par an pour financer leur projet. LendUp évalue le risque du prêt et, au fur et a mesure que ses utilisateurs remboursent des prêts, ils gagnent des points et montent en grade, ce qui leur permet d'emprunter davantage à des taux d'intérêt plus faibles.

Un nouvel Etat toutes les deux semaines

En levant 50 millions, la start-up qui rencontre déjà le succès souhaite accélérer son expansion. Selon Techcrunch, elle s'est étendue depuis la Californie jusqu'au Missouri, à la Louisiane, l'Oklahoma, le Mississippi et le Tennessee et va bientôt ouvrir au Nouveau-Mexique. Cette année, la plateforme compte se lancer dans un nouvel Etat toutes les deux semaines. Et elle vise 300 000 prêts accordés en 2014.

Son concept de prêts solidaires permet à LendUp de se différencier sur un secteur dans lequel se pressent de plus en plus d'acteurs. Lending Club, créé par le français Renaud Laplanche et qui permet à des particuliers de prêter à d'autres particuliers à moindre taux, a annoncé en avril avoir levé 65 millions de dollars auprès de T. Rowe Price, Wellington Management, LLP, Blackrock et Sands Capital, ainsi que 50 millions en dette. La société a aussi finalisé le rachat Springstone Financial pour 140 millions de dollars : la start-up propose à ses consommateurs des moyens pour financer l'éducation privée et des opérations médicales grâce à un réseau de plus de 14 000 écoles et fournisseurs de soins partenaires. Tout comme LendUp, Lending Club vante un système "responsable, transparent" et des crédits "abordables". Objectif affiché : court-circuiter les banques. Lending Club revendique déjà 3,8 milliards de prêts accordés. La plateforme a aussi réussi à diversifier son offre : elle permet désormais également aux entreprises de contracter des prêts. Lending Club serait d'ailleurs en train d'envisager une IPO pour 2015. 

Better Finance, Prosper, Think Finance...

Sur le sol américain, d'autres start-up se positionnent sur le même créneau, et toutes ont déjà bouclé des levées de fonds très importantes pour se lancer, à l'image de Better Finance (ex BillFloat), qui a levé 37 millions de dollars, Think Finance -90 millions de dollars levés, Kabbage -415 millions de dollars levés- ou encore Prosper -120 millions de dollars levés.

En France, par comparaison, le marché du crédit en ligne à taux moindre est encore très jeune. Prêt d'Union s'est lancé en 2009 sur le modèle de son homologue américain, Lending Club, après avoir obtenu les agréments nécessaires. Depuis, la start-up a levé 18 millions de dollars, dont dix millions en novembre dernier auprès de ses actionnaires historiques, Crédit Mutiel Arkea, Kima Ventures, Weber Investissements et AG2R La Mondiale, ainsi que de Schibsted. Elle est l'exemple le plus abouti sur le secteur, mais avec l'essor du financement participatif, d'autres acteurs pourraient s'intéresser au sujet. Ainsi, la plateforme Babyloan propose aux internautes de financer les projets de micro-entrepreneurs à travers des micro-crédits solidaires, par exemple.