Confidentiel : Expertissim lève 5 millions d'euros

Confidentiel : Expertissim lève 5 millions d'euros La place de marché française d'objets d'art expertisés finalise une 2ème levée auprès de CIC Capital Privé. L'e-marchand compte accroître son offre et séduire des acheteurs étrangers.

Selon nos informations, Expertissim vient de finaliser une levée de 5 millions d'euros auprès de CIC Captial Privé. Fondée en 2007 par Gauthier de Vanssay et Igor Montoussé, Expertissim a lancé début 2008 une place de marché d'objets d'art, de bijoux et de meubles anciens, expertisés et garantis.

L'internaute qui souhaite mettre en vente un objet sur le site en envoie d'abord des photos via un formulaire en ligne. L'objet est alors pré-expertisé par l'un des 50 experts partenaires d'Expertissim. Ce qui permet au site d'assurer aux propriétaires que leurs objets seront vendus au prix réel du marché... et aux acheteurs que les articles sont authentiques. Cette procédure lui permet en outre de se positionner sur des objets de plus grande valeur qu'eBay, de 100 à 20 000 euros avec un panier moyen de 800 euros, tout en demeurant sur un créneau que dédaignent les maisons d'enchères telles que Christie's et Sotheby's.

"La stratégie d'Expertissim se concentre sur ce marché intermédiaire, mal adressé par les acteurs traditionnels et dont l'avenir est sur Internet", explique son PDG Gauthier de Vanssay, confirmant nos informations. "Nous sommes en train de le faire basculer en ligne et de lui offrir une nouvelle vie."

 

Expertissim va ouvrir des lieux de stockage

Avec son modèle de vente à prix fixe plutôt que d'enchères, Expertissim cible un public intéressé par le marché de l'art mais qui ne connait pas les commissaires-priseurs. Les objets sont mis en vente à la valeur haute de l'estimation de l'expert et leur prix baisse toutes les semaines jusqu'à la valeur basse. L'acheteur règle sa commande ainsi qu'une commission de 20% pour Expertissim et prend à sa charge la livraison : en choisissant le transporteur que lui propose le site, en envoyant celui de son choix ou en passant lui-même récupérer l'objet. Pour sa part, le vendeur ne paie pas de frais.

Expertissim avait déjà levé 1 million d'euros auprès de NextStage en septembre 2009 et adresse déjà les marchés internationaux, grâce à des sites en anglais et en chinois. Avec cet apport de capital, structuré par Marc Oiknine de Alpha Capital Partners, "nous allons d'abord aller chercher des acheteurs à l'étranger", souligne Gauthier de Vanssay. Hors de France, l'e-commerçant mise principalement sur l'Amérique du Nord, l'Asie (et surtout Pékin, Shanghai, Hong Kong et Singapour) ainsi que l'Europe du Nord (Royaume-Uni, Benelux et reste de l'Europe occidentale).

Expertissim va également se renforcer du côté de son offre. "Nous allons mettre en place des workflows nous permettant d'accueillir davantage d'objets sur notre site", ajoute son PDG. En particulier, l'e-commerçant compte ouvrir des entrepôts qui lui permettront de stocker plus massivement les objets qu'on lui confie et de maîtriser la logistique de son service.

Le secteur de la vente en ligne des objets d'art a commencé à frémir en fin d'année 2012, lorsque l'Américain 1st Dibs a levé 42 millions de dollars auprès d'Index Ventures, Spark Capital et Benchmark pour accélérer son expansion internationale. Ce site d'annonces avait déjà levé 60 millions de dollars l'année précédente. Depuis, en avril 2013, l'Allemand Auctionata, fondé en 2012 sur un modèle d'enchères et basé à Berlin et New-York, a levé 20,2 millions de dollars auprès d'Earlybird, Bright Capital, Kite Ventures et de ses actionnaires existants Holtzbrinck Ventures, ­­­­­­eVenture Capital Partners et ­­­­­­Raffay Group. Là encore, ces fonds ont vocation à financer sa conquête du globe.