Partech lève 200 millions d'euros pour un fonds de développement

Partech lève 200 millions d'euros pour un fonds de développement Le fonds investira des tickets de 10 à 45 millions d'euros dans des sociétés du numérique, leaders dans une zone géographique, qui souhaitent s'étendre dans le monde.

Après s'être lancé pleinement, en 2013, dans l'investissement en amorçage en créant le fonds Partech Entrepreneur, la société de capital-risque Partech Ventures ajoute une nouvelle corde à son arc : un fonds de capital-growth. Partech Growth vient de finaliser un premier closing de 200 millions d'euros, et devrait atteindre 300 millions d'ici à la fin de l'année.

Combler le déficit de financement en capital développement

L'initiative est destinée à combler le décalage entre la maturité de l'écosystème des start-up français et européen et celui du financement : "Aujourd'hui, l'Europe souffre d'un déficit de financement en growth stage, note Bruno Crémel, Partner de Partech Growth. Il n'y a pas de manque pour l'amorçage et l'early stage, mais en ce qui concerne la croissance, sur la tranche de financement supérieure à 10 millions d'euros. Or le marché technologique européen est mature, avec plus d'une trentaine de sociétés valorisées plus de deux milliards de dollars, contre une quarantaine aux Etats-Unis."

Quelques dizaines de millions d'euros de CA

En ligne de mire : un fonds de développement qui travaille sur l'aval, "capable d'accélérer les meilleurs  start-up européennes, et dans une certaine mesure américaines", décrit Omri Benayoun, Partner. "Des entreprises qui ont déjà un leadership de marché ou géographique et que l'on veut rendre globales." Partech investira des tickets importants, de 10 à 40 ou 45 millions d'euros, parfois en syndication avec d'autres investisseurs, dans des entreprises numériques qui enregistrent déjà quelques dizaines de millions d'euros de chiffre d'affaires.

"Nos critères sont un produit technologique qui a fait ses preuves, une équipe de talent, une entreprise leader sur une zone géographique, qui bouleverse les usages et qui veut croitre à l'international, par des rachats ou de manière organique, analyse Omri Benayoun. Partech Growth n'a pas vocation à financer des entreprises déjà financées par d'autres fonds de Partech, même si cela pourra arriver."

Carrefour, Ingenico Group et Renault parmi les souscripteurs

Parmi les souscripteurs, on trouve de grands investisseurs institutionnels, comme Bpifrance, CNP Assurances et AG2R La Mondiale, mais aussi des industriels qui rejoignent Partech pour la première fois : Carrefour, Ingenico Group et Renault.

"650 millions d'euros à investir d'ici à fin 2015"

Partech Growth s'inscrit dans la stratégie d'articulation des fonds de Partech Ventures, aux côtés du fonds Partech VI, spécialisé dans l'early stage et doté de 130 millions d'euros, et de Partech Entrepreneurs, levé en 2013 et doté de 30 millions d'euros pour investir en seed (lire : "Partech boucle une levée de 160 millions d'euros et lance un fonds d'amorçage", du 08/10/13). Romain Lavault est d'ailleurs en train de lever le deuxième fonds Partech Entrepreneurs. Partech disposera ainsi de près de 650 millions d'euros de fonds à investir d'ici à fin 2015.

Deux ou trois investissements par an

Partech Growth bouclera deux ou trois investissements par an en moyenne, contre cinq à six pour le fonds early stage et 12 à 15 pour le fonds d'amorçage. Les Partners du fonds sont déjà en discussion avec des sociétés britannique, allemande et française pour boucler le premier investissement du fonds.

Pour gérer le nouveau fonds, trois Partners rejoignent Partech. Ingénieur du corps des Mines, Omri Benayoun a été responsable du corporate development chez Dassault Systemes, directeur de la stratégie de Casino et directeur général délégué de Cdiscount. Bruno Crémal est passé par PPR, la Fnac et Darty, a été associé de LBO France ainsi que directeur de cabinet du ministre de l'Economie. Enfin, Mark Menell a codirigé les fusions-acquisitions du secteur tech chez Morgan Stanley à San Francisco puis a rejoint le capital-risque en fondant Rustic Canyon Partners. Il a aussi participé à la création de ShopRunner en tant que directeur des opérations et directeur financier.

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