Dossier Start-up : comment préparer votre internationalisation ?

Avant même de lancer leur start-up, les fondateurs doivent penser à l'international : du choix du nom jusqu'à s'installer à l'étranger, voici la meilleure façon de réussir son expansion.

Une start-up ne peut plus se permettre de reléguer son internationalisation à la dernière des étapes de son développement. L'expansion doit se préparer dès les premiers instants. Et cela passe d'abord par l'élaboration d'un nom adapté aux projets de la société. En créant l'outil de veille Mention, Thibaud Elzière, Quentin Nickmans (à l'origine d'eFounders) et Edouard de la Jonquière se sont assurés de pouvoir être compris (et prononcés) à l'international. Une précaution que n'avait pas pris Frédéric Mazzella en fondant Covoiturage.fr, depuis repabtisé Blablacar (Lire le dossier : "Comment s'y prendre pour trouver son nom de start-up", du 06/12/13) et étendu dans toute l'Europe, jusqu'à la Russie et l'Ukraine (lire l'article : "Blablacar débarque en Russie et en Ukraine", du 28/01/14).

De même, le réseau social pour les patients des hôpitaux, d'abord nommé Hôpital Affinité, est devenu My Hospi Friends, disponible dans quatre langues. Préparer son expansion, c'est aussi créer très tôt les versions étrangères du produit ou service. En fondant Synthesio, spécialiste de l'e-réputation des entreprises, Loic Moisand s'est immédiatement assuré de "mettre l'accent sur l'anglophone, tant pour les process que pour recruter les équipes". "L'internationalisation était dans l'ADN de la société dès le départ", assure le CEO.

Une exception : le e-commerce

"En e-commerce, davantage de barrières à l'entrée"

"Les start-up e-commerce ne peuvent pas s'exporter aussi facilement que les autres start-up du Web", tient à souligner Jean-Marc Patouillaud, de Partech Ventures. "VentealaPropriete et Alltricks, dans lesquels Partech a investi, ont d'abord cherché à conquérir le marché français. Contrairement à une start-up tech, par exemple, elles ont des barrières à l'entrée. Il faut s'adapter au client lorsque l'on choisit le produit, la manière de communiquer, il faut aussi adapter le budget marketing... L'expansion nécessite alors une étude de marché plus approfondie. "C'est probablement le domaine qui demande le plus d'investissements en local", reconnaît Jean-Marc Patouillaud. La réglementation concernant les retours nécessite par exemple d'adapter sa stratégie. "En Allemagne, par exemple, elle est extrêmement favorable au consommateur. On ne peut pas s'y lancer avec les même standards qu'en France."