Filiale d'Aéroports de Paris, ADP Telecom,
opérateur télécom sur les plates-formes aéroportuaires,
prend ses marques dans le domaine du Wi-Fi. Il mise en priorité sur
les couvertures des zones en lien avec les activités de sa maison-mère.
Mais pas seulement. Jean-Hyacinthe d'Ussel, ancien directeur de la start-up
Ipanema Technologies (réseaux IP), qui vient de prendre les fonctions
de Directeur projet Wi-Fi chez ADP Télécom, donne les grandes
lignes de cette stratégie.
JDN.
Quelles sont les ambitions d'ADP Télécom dans le domaine
du wi-fi ?
Jean-Hyacinthe
d'Ussel. Nous avons monté un pôle consacré au
développement Wi-Fi car nous considèrons cette activité
comme un vecteur de croissance. Dans mes nouvelles fonctions, j'ai pour
mission d'affiner le positionnement marketing, de négocier des
partenariats technologiques et avec d'autres opérateurs (dans le
cadre d'accords de roaming par exemple) et de contrôler le business
model lié au Wi-Fi dans une perspective de rentabilité.
Les applications Wi-Fi sont mixtes : elles peuvent servir dans un contexte
personnel mais aussi professionnel. C'est
un terrain que nous connaissons bien dans le monde aéroportuaire
: depuis trois ans, nous utilisons l'application RBS (Service de Réconciliation
Bagages). C'est un outil qui permet d'attribuer un code-barre à
chaque bagage. Celui-ci est ensuite intégré dans une base
de données. C'est un outil pratique lorsqu'un voyageur sort précipitamment
d'un avion prêt à décoller. Nous pouvons identifier
plus rapidement le bagage à extraire de la soute de l'avion. A
l'époque, on n'appelait pas cela du Wi-Fi mais du radio-LAN.
Où en est le déploiement de hotspots ?
Nous allons naturellement
améliorer la couverture wireless dans les zones aéroportuaires
en France mais aussi aborder l'international. En Ile-de-France, nous avons
ouvert le terminal 2F à Roissy Charles de Gaulle. Le 2E devrait
ouvrir le 17 juin. Ensuite viendra la couverture du 2C. Nous achevons
le terminal CDG 1 pour des applications professionnelles Wi-Fi. Nous
allons également nous adresser à des palais de congrès,
comme celui de la Porte Maillot à Paris. Nous avons installé
60 bornes sur ce site [NDLR : le service sera inauguré mardi
29 avril]. Nous nous adressons à une même cible : les
"business travellers". Nous laissons le soin aux exploitants
des palais des congrès de trouver des contenus et services adéquats.
Le modèle économique tourne autour d'une redevance que nous
versons à l'exploitant du palais des congrès ou de l'aéroport
en fonction du chiffre d'affaires Wi-Fi généré.
Entre
les cartes prépayées, les cartes bancaires, les abonnements
à un opérateur mobile ou à un FAI, quel sera le mode
de facturation clientèle qui va prendre le dessus pour le Wi-Fi
?
La carte à gratter
sera le mode de facturation le plus utilisé dans les prochains
mois. Au cours du mois d'avril, avec notre partenaire Intel, nous distribuons
des cartes dans les aéroports en guise de promotion de sa technologie
Centrino. Aujourd'hui, malgré les annonces, les opérateurs
mobiles ne sont pas prêts. Il est intéressant de remarquer
que dans un groupe comme France Télécom, Orange, l'entité
mobile, se montre plus offensif que Wanadoo, la structure FAI. A moyen
terme, des options Wi-Fi sur les forfaits des opérateurs mobiles
pourraient apparaître. Cela peut être intéressant pour
une cible professionnelle : attribuer une option Wi-Fi aux collaborateurs
les plus mobiles dans le cadre de la gestion d'un parc de PC portables.
Je ne peux pas vous dire en l'état actuel si les Wireless Internet
Service Providers (WISP) ou les opérateurs mobiles vont prendre
le dessus. Il reste beaucoup de sources de revenus à imaginer dans
les business models liés au Wi-Fi. Mais seule la mixité
applications grand public et professionnelles permettra d'atteindre la
rentabilité.
[Philippe Guerrier, JDNet]