EMI France entame
les grandes manoeuvres sur le Net Par le Journal du Net (Benchmark Group) URL : http://www.journaldunet.com/0306/030603emifrance.shtml Lancer l'impression Mardi 3 juin 2003
EMI Recorded Music, la division musique du groupe britannique éponyme, participe à l'effervescence actuelle liée à la musique en ligne. Après avoir initié en novembre dernier un programme de téléchargement de musique sur Internet aux Etats-Unis (disponible par exemple via MusicNet ), la major a étendu ce service à l'Europe à l'occasion des derniers Download Digital Days qui se sont déroulés en avril dernier.
La maison de disques indique que 90 % des artistes "vivants" présents dans son catalogue ont accepté l'accord européen, dont notamment Norah Jones, David Bowie, Lenny Kravitz ou Coldplay. "Pratiquement tous les artistes français sont concernés. Les rares exceptions sont dûes aux contrats individuels que nous négocions au cas par cas", commente Hervé Lemaire, le directeur New Media d'EMI France. Sur la question très sensible des reversements Internet liés aux droits d'auteur, la maison de disque se contente d'affirmer que "des discussions sont en cours" avec la Sacem. Même discrétion pour l'exploitation des oeuvres sur Internet des artistes. Hervé Lemaire se contente de préciser que le "contrat de base" chez EMI France intégre ce volet, y compris dans le cadre de l'accord paneuropéen. Parallèlement
à cette nouvelle offre, la branche française d'EMI rénove
sa stratégie Internet. Un volet qui devrait faire l'objet d'une
attention particulière compte tenu du profil de son nouveau Président.
En février dernier, Eric Tong Cuong, ex-président d'Euro RSCG BETC
et co-fondateur de la maison de production indépendante Naïve,
a pris les commandes d'EMI Recorded Music France. Eric Tong Cuong se montre
particulièrement très intéressé par le potentiel
du Net dans la promotion et la découverte de nouveaux talents.
Le département New Media, en charge du chantier, a été créé en France il y a trois ans à la demande d'Emmanuel de Buretel, président de EMI/Virgin Europe. Certaines initiatives lancées par ce département sortent du rang comme, par exemple, l'installation de serveurs CounterStrike sur son site d'Hostile, l'un des labels underground (hip hop, reggae, R&B. ...) rattachés à EMI France. Aux côtés du portail central, la maison de disques met ses artistes en valeur sur des sites dédiés. EMI France a déjà déployé une trentaine de ces sites (Renaud, Daft Punk, Manu Chao, etc.) . "Pour développer ces sites, une equipe New Media est en place avec des webmasters dans chaque label", explique Hervé Lemaire. La maison de disque collabore également avec des prestataires Internet comme Soleil Noir, qui a réalisé le site d'Hostile. Le budget global consacré aux développements Internet en France n'est pas communiqué. Hervé Lemaire indique seulement que "quelques aménagements de fonctionnement devraient intervenir d'ici la fin de l'année". Uné déclaration guère rassurante alors qu'un programme de rationalisation concerne l'ensemble des branches pays d'EMI Music Recorded. Malgré ces perspectives, les idées
ne manquent pour développer de nouveaux services de musique numérisée.
"Le marché est en pleine ascension", estime Hervé Lemaire,
qui se félicite du succès du nouveau service d'Apple iTunes
Music Store. L'une des pistes privilégiées par EMI tourne
autour de l'univers des mobiles. "C'est l'une de mes priorité du
moment. L'idéal serait de pouvoir acheter un titre d'un simple
clic sur son téléphone et que l'utilisateur soit facturé directement
par l'opérateur par souci de simplicité."
Le 20 mai dernier, à l'occasion de la
présentation des résultats, EMI a publié un bénéfice net de 229,7
millions de livres (320 millions d'euros) pour son exercice 2002-2003,
contre une perte de 199,5 millions de livres (278 millions d'euros) pour
l'exercice précédent. Sa division musique a réalisé
un chiffre d'affaires d'1,77 milliard de livres (2,47 milliards d'euros),
en baisse par rapport à l'année précédente
(2 milliards l'année précédente). Alain Lévy, PDG
d'EMI Recorded Music, a indiqué avoir investi "de manière
conséquente" dans les technologies de l'information pour poursuivre
la réduction de ses coûts. Le retour sur investissement est attendu entre
2004 et 2005. |
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