EMI Recorded Music, la division
musique du groupe britannique éponyme, participe
à l'effervescence actuelle liée à
la musique en ligne. Après avoir initié
en novembre dernier un programme de téléchargement de
musique sur Internet aux Etats-Unis (disponible par
exemple via MusicNet ), la major a étendu ce
service à l'Europe à l'occasion des derniers
Download Digital Days qui se sont déroulés
en avril dernier.
Au
travers de l'offre OD2, un fournisseur britannique de
gros de musique en ligne, une vingtaine de distributeurs
en ligne comme Fnac.com ou Wanadoo/Alapage en France
vont pouvoir intégrer dans leur catalogue plus
de 140 000 titres issus de 3 000 artistes
estampillés EMI.
La maison de disques indique
que 90 % des artistes "vivants" présents
dans son catalogue ont accepté l'accord européen, dont
notamment Norah Jones, David Bowie, Lenny Kravitz ou
Coldplay. "Pratiquement tous les artistes français
sont concernés. Les rares exceptions sont dûes
aux contrats individuels que nous négocions au cas par
cas", commente Hervé Lemaire, le directeur New
Media d'EMI France.
Sur la question très
sensible des reversements Internet liés aux droits
d'auteur, la maison de disque se contente d'affirmer
que "des discussions sont en cours" avec la
Sacem. Même discrétion pour l'exploitation
des oeuvres sur Internet des artistes. Hervé
Lemaire se contente de préciser que le "contrat
de base" chez EMI France intégre ce volet,
y compris dans le cadre de l'accord paneuropéen.
Parallèlement
à cette nouvelle offre, la branche française
d'EMI rénove sa stratégie Internet. Un
volet qui devrait faire l'objet d'une attention particulière
compte tenu du profil de son nouveau Président.
En février dernier, Eric Tong Cuong, ex-président
d'Euro RSCG BETC et co-fondateur de la maison de production
indépendante Naïve, a pris les commandes
d'EMI Recorded Music France. Eric Tong Cuong se montre
particulièrement très intéressé
par le potentiel du Net dans la promotion et la découverte
de nouveaux talents.
L'un des principaux projets
Internet sur lequel travaille EMI France est la refonte
de son site. Emi.fr (ou EmiMusic.fr) est aujourd'hui
inacessible. "Nous travaillons sur un site global
EMI qui intégrera tous nos artistes ainsi que
toutes les tendances musicales. Il s'agira bien sûr
d'un portail général de musique mais qui pourra également
contenir des infos sur des DVD ou des jeux video",
détaille Hervé Lemaire.
Le département New Media,
en charge du chantier, a été créé
en France il y a trois ans à la demande d'Emmanuel
de Buretel, président de EMI/Virgin Europe. Certaines
initiatives lancées par ce département
sortent du rang comme, par exemple, l'installation de
serveurs CounterStrike sur son site d'Hostile, l'un
des labels underground (hip hop, reggae, R&B. ...)
rattachés à EMI France.
Aux côtés du portail
central, la maison de disques met ses artistes en valeur
sur des sites dédiés. EMI France a déjà
déployé une trentaine de ces sites (Renaud,
Daft Punk, Manu Chao, etc.) . "Pour développer
ces sites, une equipe New Media est en place avec des
webmasters dans chaque label", explique Hervé Lemaire.
La maison de disque collabore
également avec des prestataires Internet comme
Soleil Noir, qui a réalisé le site d'Hostile.
Le budget global consacré
aux développements Internet en France n'est pas
communiqué. Hervé Lemaire indique seulement que
"quelques aménagements de fonctionnement
devraient intervenir d'ici la fin de l'année".
Uné déclaration guère rassurante
alors qu'un programme de rationalisation concerne l'ensemble
des branches pays d'EMI Music Recorded.
Malgré ces perspectives,
les idées ne manquent pour développer
de nouveaux services de musique numérisée.
"Le marché est en pleine ascension", estime
Hervé Lemaire, qui se félicite du succès
du nouveau service d'Apple iTunes Music Store. L'une
des pistes privilégiées par EMI tourne
autour de l'univers des mobiles. "C'est l'une de
mes priorité du moment. L'idéal serait de pouvoir
acheter un titre d'un simple clic sur son téléphone
et que l'utilisateur soit facturé directement
par l'opérateur par souci de simplicité."
Le 20 mai dernier, à
l'occasion de la présentation des résultats, EMI a publié
un bénéfice net de 229,7 millions de livres (320 millions
d'euros) pour son exercice 2002-2003, contre une perte
de 199,5 millions de livres (278 millions d'euros) pour
l'exercice précédent. Sa division musique
a réalisé un chiffre d'affaires d'1,77
milliard de livres (2,47 milliards d'euros), en baisse
par rapport à l'année précédente
(2 milliards l'année précédente).
Alain Lévy, PDG d'EMI Recorded Music, a indiqué
avoir investi "de manière conséquente" dans
les technologies de l'information pour poursuivre la
réduction de ses coûts. Le retour sur investissement
est attendu entre 2004 et 2005.
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