La France s'englue dans le BtoB
Par le Journal du Net (Benchmark Group)
URL : http://www.journaldunet.com/0306/030618btob.shtml
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Mercredi 18 juin 2003

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Le site
ebusiness-watch.org

L'Union européenne mène depuis l'année dernière une enquête sur le commerce électronique BtoB en Europe. Cette étude, baptisée "e-Business Watch", a fait l'objet d'une actualisation en mars dernier. A cette occasion, près de 3 500 entreprises européennes ont été interrogées, dont 700 en France.

Le rapport fait apparaître que 16 % des entreprises européennes vendent en ligne, que ce soit via leur site Web, via des places de marché ou tout autre moyen technique. Ce chiffre global recouvre de grandes disparités au plan européen. En Allemagne, 26 % des entreprises pratiquent le e-commerce. Elles sont 14 % au Royaume-Uni et seulement 9 % en France.

En matière d'achats en ligne, la France fait également figure lanterne rouge. Alors qu'au niveau européen 33 % des entreprises déclarent réaliser des achats en ligne de biens de production, de fournitures ou de services, seules 18 % des entreprises françaises se sont mises au pas. Dans ce domaine, la palme revient à l'Allemagne et au Royaume-Uni, deux pays où 48 % des entreprises achètent en ligne.

"Depuis douze mois, il n'y a plus de dynamique BtoB de la part des entreprises françaises, estime Marc Sahraoui, conseil en économie numérique au sein du cabinet Devise. Pire, on observe même un désengagement. Les entreprises françaises ont été extrêmement déçues par le BtoB : elles n'ont pas retiré les bénéfices qu'on leur avait fait miroités. La réduction des coûts des processus d'achat ou de logistique n'a pas été à la hauteur de leurs attentes et la difficulté de la mise en oeuvre a stoppé les initiatives."

En Allemagne et au Royaume-Uni, où le commerce électronique BtoB a davantage été perçu par les entreprises comme une évolution et non comme une révolution, le reflux apparaît bien moins marqué qu'en France. "Les solutions pour inverser la tendance française se situent à deux niveaux, souligne Marc Sahraoui. D'une part, bien que tout le monde ait dit que les aides de l'Etat déjà existantes étaient suffisantes pour favoriser le développement de projets BtoB, l'observation des faits montre que cela n'est pas vrai. D'autre part, je crois qu'il faut impliquer beaucoup plus fortement chaque filière industrielle."

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ebusiness-watch.org

Dans la ligne de mire de Marc Sahraoui, la mise en place d'actions collectives, nationales ou régionales afin de faire évoluer la réglementation (notamment sur les appels d'offres pour les marchés publics) et les conditions de mise en place des procédures de télédéclaration. Autre chantier, cette fois à l'intérieur même des filières : la mise au point de standards électroniques et techniques afin de favoriser une évolution homogène d'une branche d'activité vers le commerce électronique BtoB.

[Florence Santrot, JDNet]