L'Union européenne mène
depuis l'année dernière une enquête
sur le commerce électronique BtoB en Europe.
Cette étude, baptisée "e-Business
Watch", a fait l'objet d'une actualisation en mars
dernier. A cette occasion, près de 3 500
entreprises européennes ont été
interrogées, dont 700 en France.
Le
rapport fait apparaître que 16 % des entreprises
européennes vendent en ligne, que ce soit via
leur site Web, via des places de marché ou tout
autre moyen technique. Ce chiffre global recouvre de
grandes disparités au plan européen. En
Allemagne, 26 % des entreprises pratiquent le e-commerce.
Elles sont 14 % au Royaume-Uni et seulement 9 %
en France.
En
matière d'achats en ligne, la France fait également
figure lanterne rouge. Alors qu'au niveau européen
33 % des entreprises déclarent réaliser
des achats en ligne de biens de production, de fournitures
ou de services, seules 18 % des entreprises françaises
se sont mises au pas. Dans ce domaine, la palme revient
à l'Allemagne et au Royaume-Uni, deux pays où
48 % des entreprises achètent en ligne.
"Depuis
douze mois, il n'y a plus de dynamique BtoB de la part
des entreprises françaises, estime Marc Sahraoui,
conseil en économie numérique au sein
du cabinet Devise. Pire, on observe même un désengagement.
Les entreprises françaises ont été
extrêmement déçues par le BtoB :
elles n'ont pas retiré les bénéfices
qu'on leur avait fait miroités. La réduction
des coûts des processus d'achat ou de logistique
n'a pas été à la hauteur de leurs
attentes et la difficulté de la mise en oeuvre
a stoppé les initiatives."
En
Allemagne et au Royaume-Uni, où le commerce électronique
BtoB a davantage été perçu par
les entreprises comme une évolution et non comme
une révolution, le reflux apparaît bien
moins marqué qu'en France. "Les solutions
pour inverser la tendance française se situent
à deux niveaux, souligne Marc Sahraoui. D'une
part, bien que tout le monde ait dit que les aides de
l'Etat déjà existantes étaient
suffisantes pour favoriser le développement de
projets BtoB, l'observation des faits montre que cela
n'est pas vrai. D'autre part, je crois qu'il faut impliquer
beaucoup plus fortement chaque filière industrielle."
Dans
la ligne de mire de Marc Sahraoui, la mise en place
d'actions collectives, nationales ou régionales
afin de faire évoluer la réglementation
(notamment sur les appels d'offres pour les marchés
publics) et les conditions de mise
en place des procédures de télédéclaration.
Autre chantier, cette fois à l'intérieur
même des filières : la mise au point
de standards électroniques et techniques afin
de favoriser une évolution homogène d'une
branche d'activité vers le commerce électronique
BtoB.
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