JDN. Entre septembre
2003 et janvier 2004, Havas Voyages est devenu Thomas Cook, y compris
en ligne. Pourquoi ce changement de nom aujourd'hui alors qu'Havas Voyages
fait partie du groupe depuis 2000 ?
Amélie Bourgeois.
En fait, ce n'est que depuis 2002 que le groupe allemand Condor et Nekermann,
propriétaire d'Havas Voyages, a décidé d'utiliser,
pour des raisons de notoriété, la marque Thomas Cook au
niveau international. La France est, il est vrai, le dernier pays à
changer de nom en raison, principalement, de l'importance de son réseau
: 430 agences en tout. Mais aujourd'hui, c'est chose faite. Y compris
sur Internet depuis le 7 janvier. L'URL Havasvoyages.fr redirige désormais
vers l'adresse Thomascook.fr.
Quel est
le bilan du site en 2003 ? Avez-vous atteint les 10 millions d'euros de
volume d'affaires que vous aviez annoncé ?
Le
volume d'affaires généré par les ventes réalisées
entièrement sur Internet ou finalisées par téléphone
a effectivement atteint 10 millions d'euros au 31 octobre 2003. Ce qui
représente encore moins de 2 % du chiffre d'affaires de l'ancien
Havas Voyages. Le nombre de visiteurs uniques oscille, lui, entre 150.000
et 200.000 par
mois. Pour ce qui est du panier moyen, je ne peux malheureusement pas
vous le communiquer. Je peux seulement vous dire qu'il est dans la norme
du secteur et qu'il est plutôt stable. Enfin, c'est la billeterie
qui représente aujourd'hui l'essentiel des ventes en ligne car,
jusqu'à présent, nous ne faisions pas de véritable
vente en ligne de séjours.
De fait, en tant que
tour opérateur et spécialiste des séjours, quelle
est la place d'Internet dans votre stratégie ?
Je pense que Thomas Cook, qui est tout de même le
deuxième groupe de tourisme en Europe, a pris conscience qu'il
ne pouvait pas exister sans Internet. Bien entendu, dans les pays du nord
de l'Europe, le Web est beaucoup plus développé qu'en France.
Mais, ça viendra. En fait, nous voulons qu'Internet devienne en
France un véritable outil de vente. Et il n'y a pas de raison pour
que nous n'y arrivions pas. Au-delà, le site doit également
contribuer à augmenter la notoriété de la marque
en présentant toute notre gamme de produits et, bien sûr,
le groupe. Enfin, étant donné que Thomas Cook est le premier
réseau intégré d'agences de voyages en France, le
site s'inscrit dans une logique multicanal.
Qu'entendez-vous par
logique multicanal ?
Nous voulons faire en sorte que l'internaute puisse se
renseigner sur notre site, réserver en ligne, puis payer, s'il
le souhaite en agence. Car l'achat de séjours réalisé
entièrement sur Internet est encore peu développé
par rapport à la billetterie, en raison, principalement, de la
valeur de ce type de produit, mais aussi, du manque d'outils adéquats.
Il faut bien admettre que les systèmes de réservation électroniques
mis en place par les GDS étaient davantage faits pour vendre des
billets d'avion que des séjours.
Ce déficit d'outils
adaptés à la réservation en ligne permet-il d'expliquer
la faible présence des tour opérateurs sur le Web ?
La technique nous a fait défaut, c'est vrai. Nous
n'avions pas, jusqu'à présent, d'outils performants nous
permettant d'indiquer en ligne, la disponibilité en temps réel
des produits que nous proposions. Mais les internautes recherchent également
le choix, ce qui a naturellement avantagé les distributeurs. Maintenant,
cette situation n'est pas une fatalité. Fin janvier-début
février, nous allons lancer, sur Thomascook.fr, un outil de réservation
en ligne de séjours, d'hôtels ou de circuits multi-opérateurs.
En fait cet outil, baptisé Nerus et développé par
le groupe et Media Welcome, est déjà opérationnel
dans les agences Thomas Cook depuis décembre dernier.
Est-ce que tous les
produits Thomas Cook seront dès lors accessibles en ligne ?
Oui. Dès que Nerus sera en place, le site permettra
d'accéder à tous les produits disponibles en agence dans
nos neuf brochures. Il proposera non seulement les produits de Thomas
Cook, mais également les offres d'Aquatour et de Neckermann, les
deux autres marques du groupe. Toutefois, comme les achats en ligne sont
encore assez spécifiques, le merchandising du site mettra l'accent
sur les produits en affinité avec la cible des internautes, comme
des séjours de courte durée par exemple ou pour des couples
sans enfants. Avec Nerus, nous avons l'ambition de proposer l'offre la
plus large possible. Dans cette logique, notre site permettra d'accéder
également aux offres proposées par d'autres tour opérateurs.
Mais pour l'instant, je ne peux ni vous donner leur nombre, ni leur nom.
En matière de
produits, quels sont vos axes de développement en 2004 ?
Nous essayons de présenter l'offre la plus large
possible. Toute la billeterie est déjà présente sur
le site et nous proposons la dernière version du moteur de réservation
de la SNCF. Nous proposons également de la location de voitures,
la réservation de chambres d'hôtels et des packages dynamiques
grâce au moteur de Go Voyages. En fait, en 2004, nous allons surtout
mettre l'accent sur la vente en ligne de nos séjours et de ceux
de nos partenaires tour opérateurs.
Le changement de nom
d'Havas Voyages en Thomas Cook a été l'occasion de lancer
une nouvelle version du site. Quelles ont été les principales
modifications apportées ?
En fait, la principale modification concerne la charte
graphique. Nous avons opté pour le bleu et l'orange de Thomas Cook.
Mais le véritable changement va venir de Nerus et du travail de
mise en avant des produits pour faire de notre site une vitrine plus vivante.
Quelles opérations
de marketing ou de publicité avez-vous mises en place pour accompagner
le lancement de ce nouveau site ?
Une campagne de publicité télévisée
sur laquelle figure l'adresse du site est en cours depuis le début
du mois de janvier afin d'accompagner le changement de nom et de développer
la notoriété de la marque Thomas Cook en France. Parallèlement,
dès le mois de février commencera une campagne de publicité
online sur les grands carrefours d'audience. Nous allons également
mettre en place un programme d'affiliation et améliorer le référencement
du site, grâce notamment à du positionnement payant.
Quelles sont vos objectifs
sur Internet en 2004 ?
Ils sont clairement à la hausse, mais je ne peux
pas vous en dire plus.
Qu'est-ce que vous
préférez dans Internet ?
On vous laisse beaucoup d'autonomie. Et puis Internet révolutionne
l'industrie du voyage.
A contrario, qu'est-ce
que vous détestez le plus dans ce média ?
Les fausses promesses : comme on est les moins chers ou
on est les meilleurs.
Quels sont vos sites
préférés ?
Lemonde.fr et le Crédit Lyonnais.