INTERVIEW
 
Directrice des ventes en ligne
Thomas Cook France
Amélie Bourgeois
"Nous allons lancer un outil de réservation en ligne multi-opérateurs"
Havas Voyages, réseau intégré de 435 agences de voyages en France également présent sur le Web, vient de changer de nom pour adopter celui de sa maison-mère, l'allemand Thomas Cook, détenu à parts égales par la compagnie aérienne Lufthansa et le groupe de distribution KarstadtQuelle. Une opération qui s'accompagne, en fait, par un renforcement des positions du tour opérateur sur Internet. Amélie Bourgeois, directrice des ventes en ligne de Thomas Cook, revient sur les résultats du TO en ligne en 2003, sur la place d'Internet dans le groupe ainsi que sur ses nouveaux développements sur le Web. 22 janvier 2004
 
          
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JDN. Entre septembre 2003 et janvier 2004, Havas Voyages est devenu Thomas Cook, y compris en ligne. Pourquoi ce changement de nom aujourd'hui alors qu'Havas Voyages fait partie du groupe depuis 2000 ?
Amélie Bourgeois. En fait, ce n'est que depuis 2002 que le groupe allemand Condor et Nekermann, propriétaire d'Havas Voyages, a décidé d'utiliser, pour des raisons de notoriété, la marque Thomas Cook au niveau international. La France est, il est vrai, le dernier pays à changer de nom en raison, principalement, de l'importance de son réseau : 430 agences en tout. Mais aujourd'hui, c'est chose faite. Y compris sur Internet depuis le 7 janvier. L'URL Havasvoyages.fr redirige désormais vers l'adresse Thomascook.fr.

Quel est le bilan du site en 2003 ? Avez-vous atteint les 10 millions d'euros de volume d'affaires que vous aviez annoncé ?
Le volume d'affaires généré par les ventes réalisées entièrement sur Internet ou finalisées par téléphone a effectivement atteint 10 millions d'euros au 31 octobre 2003. Ce qui représente encore moins de 2 % du chiffre d'affaires de l'ancien Havas Voyages. Le nombre de visiteurs uniques oscille, lui, entre 150.000 et 200.000 par mois. Pour ce qui est du panier moyen, je ne peux malheureusement pas vous le communiquer. Je peux seulement vous dire qu'il est dans la norme du secteur et qu'il est plutôt stable. Enfin, c'est la billeterie qui représente aujourd'hui l'essentiel des ventes en ligne car, jusqu'à présent, nous ne faisions pas de véritable vente en ligne de séjours.

De fait, en tant que tour opérateur et spécialiste des séjours, quelle est la place d'Internet dans votre stratégie ?
Je pense que Thomas Cook, qui est tout de même le deuxième groupe de tourisme en Europe, a pris conscience qu'il ne pouvait pas exister sans Internet. Bien entendu, dans les pays du nord de l'Europe, le Web est beaucoup plus développé qu'en France. Mais, ça viendra. En fait, nous voulons qu'Internet devienne en France un véritable outil de vente. Et il n'y a pas de raison pour que nous n'y arrivions pas. Au-delà, le site doit également contribuer à augmenter la notoriété de la marque en présentant toute notre gamme de produits et, bien sûr, le groupe. Enfin, étant donné que Thomas Cook est le premier réseau intégré d'agences de voyages en France, le site s'inscrit dans une logique multicanal.

Qu'entendez-vous par logique multicanal ?
Nous voulons faire en sorte que l'internaute puisse se renseigner sur notre site, réserver en ligne, puis payer, s'il le souhaite en agence. Car l'achat de séjours réalisé entièrement sur Internet est encore peu développé par rapport à la billetterie, en raison, principalement, de la valeur de ce type de produit, mais aussi, du manque d'outils adéquats. Il faut bien admettre que les systèmes de réservation électroniques mis en place par les GDS étaient davantage faits pour vendre des billets d'avion que des séjours.

Ce déficit d'outils adaptés à la réservation en ligne permet-il d'expliquer la faible présence des tour opérateurs sur le Web ?
La technique nous a fait défaut, c'est vrai. Nous n'avions pas, jusqu'à présent, d'outils performants nous permettant d'indiquer en ligne, la disponibilité en temps réel des produits que nous proposions. Mais les internautes recherchent également le choix, ce qui a naturellement avantagé les distributeurs. Maintenant, cette situation n'est pas une fatalité. Fin janvier-début février, nous allons lancer, sur Thomascook.fr, un outil de réservation en ligne de séjours, d'hôtels ou de circuits multi-opérateurs. En fait cet outil, baptisé Nerus et développé par le groupe et Media Welcome, est déjà opérationnel dans les agences Thomas Cook depuis décembre dernier.

Est-ce que tous les produits Thomas Cook seront dès lors accessibles en ligne ?
Oui. Dès que Nerus sera en place, le site permettra d'accéder à tous les produits disponibles en agence dans nos neuf brochures. Il proposera non seulement les produits de Thomas Cook, mais également les offres d'Aquatour et de Neckermann, les deux autres marques du groupe. Toutefois, comme les achats en ligne sont encore assez spécifiques, le merchandising du site mettra l'accent sur les produits en affinité avec la cible des internautes, comme des séjours de courte durée par exemple ou pour des couples sans enfants. Avec Nerus, nous avons l'ambition de proposer l'offre la plus large possible. Dans cette logique, notre site permettra d'accéder également aux offres proposées par d'autres tour opérateurs. Mais pour l'instant, je ne peux ni vous donner leur nombre, ni leur nom.

En matière de produits, quels sont vos axes de développement en 2004 ?
Nous essayons de présenter l'offre la plus large possible. Toute la billeterie est déjà présente sur le site et nous proposons la dernière version du moteur de réservation de la SNCF. Nous proposons également de la location de voitures, la réservation de chambres d'hôtels et des packages dynamiques grâce au moteur de Go Voyages. En fait, en 2004, nous allons surtout mettre l'accent sur la vente en ligne de nos séjours et de ceux de nos partenaires tour opérateurs.

Le changement de nom d'Havas Voyages en Thomas Cook a été l'occasion de lancer une nouvelle version du site. Quelles ont été les principales modifications apportées ?
En fait, la principale modification concerne la charte graphique. Nous avons opté pour le bleu et l'orange de Thomas Cook. Mais le véritable changement va venir de Nerus et du travail de mise en avant des produits pour faire de notre site une vitrine plus vivante.

Quelles opérations de marketing ou de publicité avez-vous mises en place pour accompagner le lancement de ce nouveau site ?
Une campagne de publicité télévisée sur laquelle figure l'adresse du site est en cours depuis le début du mois de janvier afin d'accompagner le changement de nom et de développer la notoriété de la marque Thomas Cook en France. Parallèlement, dès le mois de février commencera une campagne de publicité online sur les grands carrefours d'audience. Nous allons également mettre en place un programme d'affiliation et améliorer le référencement du site, grâce notamment à du positionnement payant.

Quelles sont vos objectifs sur Internet en 2004 ?
Ils sont clairement à la hausse, mais je ne peux pas vous en dire plus.

Qu'est-ce que vous préférez dans Internet ?
On vous laisse beaucoup d'autonomie. Et puis Internet révolutionne l'industrie du voyage.

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A contrario, qu'est-ce que vous détestez le plus dans ce média ?
Les fausses promesses : comme on est les moins chers ou on est les meilleurs.

Quels sont vos sites préférés ?
Lemonde.fr et le Crédit Lyonnais.

 
Propos recueillis par Anne-Laure Béranger

PARCOURS
 
Amélie Bourgeois, diplômé de HEC en 1998, commence sa carrière professionnelle chez Air France où elle travaille successivement sur l'ouverture du capital de la compagnie aérienne, puis sur sa politique de prix. En 2001, elle rejoint Opodo à Londres. Chargé du pricing, elle assiste à la naissance des trois sites européens d'Opodo. Depuis octobre 2003, elle occupe le poste de directrice des ventes en ligne de Havas Voyages puis aujourd'hui de Thomas Cook.

   
 
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