JDNet. Vous êtes
présents en France depuis septembre 2000. Quel premier bilan faites
vous de votre activité ?
Alex de Carvahlo.
Nous n'avons pas encore terminé notre année fiscale. Il
est donc difficile de donner des résultats. Toutefois, en un an,
nous comptons 2,5 millions d'abonnés uniques à nos newsletters,
alors que nous n'en avions que 100.000 lors du rachat de Kitalettre. Au
total, cela porte le nombre de nos abonnés uniques en Europe à
environ 22 millions. Sur l'activité Business Services, nous avons
aujourd'hui cinq clients, dont DHL, Buycentral et Oreka.
Et l'activité Consumer Services sera lancée en France en
octobre.
Concernant vos services
diffusés par SMS, ne craigniez vous pas de rencontrer quelques
difficultés ?
Effectivement.
En France, le principal frein au développement de cette activité
est le coût d'envoi d'un SMS. Cette activité est donc peut-être
plus difficile à rentabiliser que dans d'autres pays comme l'Italie
et la Grande-Bretagne. Mais les exemples étrangers sont encourageants.
Alors que nous avons lancé ce service au milieu de l'année
2000 en Italie, nous comptons déjà 3 millions d'abonnés
pour trois types de services : l'information, les logos et les sonneries.
La France également est un marché prometteur. Il y a trois
fois plus d'utilisateurs de mobiles que d'internautes, 34 millions au
lieu de 12 millions. Nous sommes donc convaincus que cette activité
est en pleine croissance et qu'elle est capable de générer
de forts revenus.
Parmi vos outils de
marketing direct, vous proposez du sponsoring de newsletters. Comment
se développe ce service en France ?
Nous
envoyons plus de 3 millions d'e-mails par semaine sur cette activité.
Ce qui se traduit par 13 millions de contacts par mois. En parallèle,
le sponsoring de newsletters se développpe très fortement,
car cibler la publicité est relativement facile sur ce support.
Si auparavant l'activité publicitaire sur Internet était
réalisée essentiellement sur le web, elle passe de plus
en plus par des newsletters et les e-mails, car le nombre de personnes
s'abonnant à ces support va croissant. A l'heure actuelle, nous
vendons entre 50 et 70% des espaces publicitaires disponibles dans notre
portefeuille de newsletters.
En moyenne, quel est
le taux d'ouverture des bannières publicitaires présentes
sur une newsletter ?
Cela
dépend des supports, du ciblage et de la pertinence de la publicité.
Les taux de retour se situent entre 3 et 0,5%. C'est pour l'instant moins
que le taux de retour généré par un e-mail envoyé
à une base clients.
Dans le cadre de vos
activités Business Services, quel est le profil des sociétés
qui ont recours à vos services ?
Ce
sont pour l'essentiel des sociétés Internet. Leur culture
les amène intuitivement vers l'e-mailing. Les sociétés
traditionnelles commencent tout juste à s'y intéresser.
Pour l'instant, elles font encore beaucoup de testing.
Vous êtes un
des fondateurs d'e-Mail Vision [NDLR : société
dans laquelle La Poste vient d'injecter 6,5 millions de francs].
Comment depuis 1999 voyez-vous évoluer le marché de l'e-mailing
en France ?
Lorsque nous avons fondé e-Mail
Vision en 1999, l'e-mailing était un outil nouveau. Il fallait
donc éduquer le marcher. Aujourd'hui, les clients et les agences
connaissent le support et de plus en plus d'acteurs investissent ce marché,
signe qu'il est en pleine croissance. Nous en sommes au même stade
que les Web-agencies il y a quatre ou cinq ans. Pour se retrouver dans
cette offre, on peut déjà distinguer les sociétés
qui proposent des solutions en ASP comme nous. En général,
elles offrent également du conseil et une gamme de services multi-supports.
Ensuite, il y a des acteurs locaux, européens et internationaux.
Quant-à la finalité de l'e-mailing, nous constatons que
la plupart des opérations concernent l'acquisition de clients et
la création de base de données.
En termes de conseils,
quels sont ceux qu'il faut retenir pour mener à bien une campagne
d'e-mailing ?
Le
premier est de bien collecter les adresses e-mail et d'opter pour un maximum
de clarté envers l'internaute lors de cette collecte. Ensuite,
il faut multiplier les tests tout au long de la campagne d'e-mail, depuis
le formulaire d'abonnement jusqu'à la fréquence des envois
en passant par le suivi des résultats pour les optimiser. Enfin,
il faut faire très attention au choix des bases de données
lors des campagnes d'acquisition pour être certain de travailler
avec des bases opt-in.
Quels sont les formats
les plus utilisés en e-mail marketing ?
Le
format le plus couramment utilisé sur le marché en ce moment
est l'HTML. 60 à 70% des internautes aujourd'hui peuvent recevoir
de l'HTML. Même AOL, avec sa nouvelle version, a opté pour
l'HTML.
Vos activités
sont construites autour du multi-supports. Comment fonctionnent les synergies
entre ces différents supports ?
Nos
supports sont fortement liés. Il est donc possible de réaliser
des campagnes très créatives et à forte valeur ajoutée
qui utilisent plusieurs supports. Par exemple, on peut utiliser l'e-mail
en couplage avec l'audiotel, le SMS avec l'audiotel ou avec le minitel.
Nous pensons que ces techniques assez performantes, mais très récentes,
sont appelées à se développer de plus en plus.
Quels est le coût
de ces nouvelles techniques ?
Plus
chères que l'e-mail, elles restent toutefois encore moins chères
que le mailing papier. Pour l'audiotel et le minitel, la facturation repose
sur la consommation à la minute. L'utilisation de ces services
doit pourtant être ciblée. Par exemple, l'audiotel et le
minitel sont surtout utilisés pour finaliser une transaction. L'e-mail,
lui est très bien pour la diffusion d'informations ciblées
en ayant obtenu l'accord de l'internaute au préalable. Le SMS,
normalement, requiert un peu plus de permission. A ce niveau, il reste
encore des procédures à développer. Non seulement
la personne devra s'inscrire mais elle devra également signaler
quand et ou elle veut recevoir de l'information.
Vous êtes présents
sur différents marchés européens. Quelle comparaison
peut on faire avec le marché français de l'e-mailing ?
Chacun
de ces marchés correspond à différentes phases de
développement. Le nombre d'acteurs et le degré de sophistication
de leurs services varient beaucoup d'un pays à l'autre. La France
et l'Angleterre sont les deux marchés les plus développés,
car les principaux acteurs sont apparus très tôt, dès
1999. L'Italie est également un marché développé,
grâce à Buongiorno, mais le nombre de concurrents est relativement
faible. Quant à l'Allemagne, elle est derrière ce groupe
de tête car l'e-mailing est apparu un an après la France.
Qu'est ce que vous
appréciez sur Internet ?
J'aime
surtout la rapidité d'accès et de diffusion de l'information.
Qu'est ce que vous
n'aimez pas sur Internet ?
Assez
logiquement, la lenteur. C'est pour cela que j'ai pris une connexion ADSL
à mon domicile. A cet égard, je déteste également
les prix forts des abonnements ADSL...
Quels sont vos sites
préférés ?
En
fait, je m'abonne à tout ce qui m'intéresse sur Internet.
De cette manière, je reçois surtout les informations par
e-mail et j'avoue que je ne surfe pas beaucoup. Dans l'ensemble, je suis
surtout abonné à des supports d'informations.