INTERVIEW
 
Directeur de l'activité Business Services Europe
Messagizer
Alex de Carvalho
"Titre"
Présente en France depuis septembre 2000, Messagizer est la filiale du groupe Buongiorno, prestataire de services mobiles et interactifs personnalisés, spécialisée dans l'e-mail marketing. En janvier 2001, elle a acquis Kitalettre et ajouté à ses activité de marketing direct la gestion de 63 newsletters. Aujourd'hui, la société est structurée autour de trois pôles. Le premier gère les activités BtoC structurées autour de l'envoi de newsletters et de la vente d'espaces publicitaires sur ces supports. Le deuxième, intitulé Business Services, regroupe les activités de marketing direct et de conseil aux entreprises. Le dernier pôle, baptisé Consumer Services, propose des services par mobile qui peuvent être couplés à l'audiotel, au minitel et à l'e-mail. Suite à l'acquisition de MyAlert, le portail gratuit dédié aux utilisateurs de téléphones portables, en août 2001, Messagizer est présent dans huit pays européens et en Australie. Elle revendique actuellement 2 millions d'abonnés en France et la possibilité d'envoyer 3 millions d'e-mail par semaine. Alex de Carvalho, directeur de l'activité Business Service Europe, revient sur la stratégie de la société en France et le développement du marché de l'e-mailing marketing. 27 septembre 2001
 
          

JDNet. Vous êtes présents en France depuis septembre 2000. Quel premier bilan faites vous de votre activité ?
Alex de Carvahlo. Nous n'avons pas encore terminé notre année fiscale. Il est donc difficile de donner des résultats. Toutefois, en un an, nous comptons 2,5 millions d'abonnés uniques à nos newsletters, alors que nous n'en avions que 100.000 lors du rachat de Kitalettre. Au total, cela porte le nombre de nos abonnés uniques en Europe à environ 22 millions. Sur l'activité Business Services, nous avons aujourd'hui cinq clients, dont DHL, Buycentral et Oreka. Et l'activité Consumer Services sera lancée en France en octobre.

Concernant vos services diffusés par SMS, ne craigniez vous pas de rencontrer quelques difficultés ?
Effectivement. En France, le principal frein au développement de cette activité est le coût d'envoi d'un SMS. Cette activité est donc peut-être plus difficile à rentabiliser que dans d'autres pays comme l'Italie et la Grande-Bretagne. Mais les exemples étrangers sont encourageants. Alors que nous avons lancé ce service au milieu de l'année 2000 en Italie, nous comptons déjà 3 millions d'abonnés pour trois types de services : l'information, les logos et les sonneries. La France également est un marché prometteur. Il y a trois fois plus d'utilisateurs de mobiles que d'internautes, 34 millions au lieu de 12 millions. Nous sommes donc convaincus que cette activité est en pleine croissance et qu'elle est capable de générer de forts revenus.

Parmi vos outils de marketing direct, vous proposez du sponsoring de newsletters. Comment se développe ce service en France ?
Nous envoyons plus de 3 millions d'e-mails par semaine sur cette activité. Ce qui se traduit par 13 millions de contacts par mois. En parallèle, le sponsoring de newsletters se développpe très fortement, car cibler la publicité est relativement facile sur ce support. Si auparavant l'activité publicitaire sur Internet était réalisée essentiellement sur le web, elle passe de plus en plus par des newsletters et les e-mails, car le nombre de personnes s'abonnant à ces support va croissant. A l'heure actuelle, nous vendons entre 50 et 70% des espaces publicitaires disponibles dans notre portefeuille de newsletters.

En moyenne, quel est le taux d'ouverture des bannières publicitaires présentes sur une newsletter ?
Cela dépend des supports, du ciblage et de la pertinence de la publicité. Les taux de retour se situent entre 3 et 0,5%. C'est pour l'instant moins que le taux de retour généré par un e-mail envoyé à une base clients.

Dans le cadre de vos activités Business Services, quel est le profil des sociétés qui ont recours à vos services ?
Ce sont pour l'essentiel des sociétés Internet. Leur culture les amène intuitivement vers l'e-mailing. Les sociétés traditionnelles commencent tout juste à s'y intéresser. Pour l'instant, elles font encore beaucoup de testing.

Vous êtes un des fondateurs d'e-Mail Vision [NDLR : société dans laquelle La Poste vient d'injecter 6,5 millions de francs]. Comment depuis 1999 voyez-vous évoluer le marché de l'e-mailing en France ?
Lorsque nous avons fondé e-Mail Vision en 1999, l'e-mailing était un outil nouveau. Il fallait donc éduquer le marcher. Aujourd'hui, les clients et les agences connaissent le support et de plus en plus d'acteurs investissent ce marché, signe qu'il est en pleine croissance. Nous en sommes au même stade que les Web-agencies il y a quatre ou cinq ans. Pour se retrouver dans cette offre, on peut déjà distinguer les sociétés qui proposent des solutions en ASP comme nous. En général, elles offrent également du conseil et une gamme de services multi-supports. Ensuite, il y a des acteurs locaux, européens et internationaux. Quant-à la finalité de l'e-mailing, nous constatons que la plupart des opérations concernent l'acquisition de clients et la création de base de données.

En termes de conseils, quels sont ceux qu'il faut retenir pour mener à bien une campagne d'e-mailing ?
Le premier est de bien collecter les adresses e-mail et d'opter pour un maximum de clarté envers l'internaute lors de cette collecte. Ensuite, il faut multiplier les tests tout au long de la campagne d'e-mail, depuis le formulaire d'abonnement jusqu'à la fréquence des envois en passant par le suivi des résultats pour les optimiser. Enfin, il faut faire très attention au choix des bases de données lors des campagnes d'acquisition pour être certain de travailler avec des bases opt-in.

Quels sont les formats les plus utilisés en e-mail marketing ?
Le format le plus couramment utilisé sur le marché en ce moment est l'HTML. 60 à 70% des internautes aujourd'hui peuvent recevoir de l'HTML. Même AOL, avec sa nouvelle version, a opté pour l'HTML.

Vos activités sont construites autour du multi-supports. Comment fonctionnent les synergies entre ces différents supports ?
Nos supports sont fortement liés. Il est donc possible de réaliser des campagnes très créatives et à forte valeur ajoutée qui utilisent plusieurs supports. Par exemple, on peut utiliser l'e-mail en couplage avec l'audiotel, le SMS avec l'audiotel ou avec le minitel. Nous pensons que ces techniques assez performantes, mais très récentes, sont appelées à se développer de plus en plus.

Quels est le coût de ces nouvelles techniques ?
Plus chères que l'e-mail, elles restent toutefois encore moins chères que le mailing papier. Pour l'audiotel et le minitel, la facturation repose sur la consommation à la minute. L'utilisation de ces services doit pourtant être ciblée. Par exemple, l'audiotel et le minitel sont surtout utilisés pour finaliser une transaction. L'e-mail, lui est très bien pour la diffusion d'informations ciblées en ayant obtenu l'accord de l'internaute au préalable. Le SMS, normalement, requiert un peu plus de permission. A ce niveau, il reste encore des procédures à développer. Non seulement la personne devra s'inscrire mais elle devra également signaler quand et ou elle veut recevoir de l'information.

Vous êtes présents sur différents marchés européens. Quelle comparaison peut on faire avec le marché français de l'e-mailing ?
Chacun de ces marchés correspond à différentes phases de développement. Le nombre d'acteurs et le degré de sophistication de leurs services varient beaucoup d'un pays à l'autre. La France et l'Angleterre sont les deux marchés les plus développés, car les principaux acteurs sont apparus très tôt, dès 1999. L'Italie est également un marché développé, grâce à Buongiorno, mais le nombre de concurrents est relativement faible. Quant à l'Allemagne, elle est derrière ce groupe de tête car l'e-mailing est apparu un an après la France.

Qu'est ce que vous appréciez sur Internet ?
J'aime surtout la rapidité d'accès et de diffusion de l'information.

Qu'est ce que vous n'aimez pas sur Internet ?
Assez logiquement, la lenteur. C'est pour cela que j'ai pris une connexion ADSL à mon domicile. A cet égard, je déteste également les prix forts des abonnements ADSL...

Quels sont vos sites préférés ?
En fait, je m'abonne à tout ce qui m'intéresse sur Internet. De cette manière, je reçois surtout les informations par e-mail et j'avoue que je ne surfe pas beaucoup. Dans l'ensemble, je suis surtout abonné à des supports d'informations.

 
Propos recueillis par Anne-Laure Béranger

PARCOURS
 
Alex de Carvalho, 33 ans, est titulaire d'un MBA qu'il a acquis en 1994 à Insead. Il a débuté sa carrière en 1995 dans le conseil chez Towers Perrin, avant de fonder e-Mail Vision en 1999. Il y occupera le poste de vice-président business development jusqu'en 2001, date à laquelle, il rejoint Messagizer.

   
 
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