Jean-Pierre Raffarin : 
"Les acteurs de l'Internet ont besoin d'une clarification législative"

Par le Journal du Net (Benchmark Group)
URL : http://www.journaldunet.com/itws/it_raffarin.shtml
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13 novembre 2002

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Jean-Pierre Raffarin a présenté mardi son plan "RESO 2007" ("Pour une République numérique dans la Société de l'information"). Dans une interview au Journal du Net, il expose son approche des NTIC et ses projets en la matière. Il présente la répartition des rôles au sein du gouvernement et le calendrier des mesures (trois textes seront présentés d'ici la fin du premier semestre 2003), il indique ses priorités. Y figurent notamment le déploiement du haut débit, le rôle des collectivités locales et la place des NTIC dans la scolarité (le Premier ministre veut notamment "rendre obligatoire une formation initiale des enseignants aux TIC et rendre possible une formation continue"). Dans ces divers domaines, Jean-Pierre Raffarin entend "préciser les règles du jeu". Voici comment.

Interview réalisée par e-mail le 12 novembre 2002

JDNet. En quoi les NTIC vous paraissent-elles une priorité ? Quels avantages peuvent réellement en attendre les particuliers, consommateurs ou citoyens, et les entreprises, grandes ou petites ?
Jean-Pierre Raffarin. Je suis convaincu que nous assistons à une vraie révolution dont on n'a vu que le début et que les TIC sont porteuses de promesses dans tous les domaines. Leur vertu est, en règle générale, de mettre de la rapidité dans ce qui est lent, de la fluidité dans ce qui est lourd, de l'ouverture dans ce qui est fermé.

.Les gains que nous pouvons attendre des TIC sont de tous ordres. Sur le plan économique : elles sont le gage d'une meilleure productivité et d'une plus grande réactivité, et elles participent d'une dynamique de développement durable à laquelle ce gouvernement est attaché.

Sur le plan politique, elles sont un moyen formidable de faire tomber les murs trop nombreux que comporte encore la société française, de s'affranchir des vieilles hiérarchies, de donner la parole à ceux qui ne l'ont pas. Elles contribuent également à instaurer de nouvelles relations entre le citoyen et l'administration ou les élus.

Sur le plan culturel et éducatif, elles nous promettent une société où l'accès à la culture, au savoir, à l'information sera plus facile et plus largement partagé. Elles peuvent en outre jouer un rôle décisif au service de l'influence culturelle, artistique, intellectuelle de la France et de la francophonie dans le monde.

Autant de raisons pour prendre rendez-vous avec l'avenir en donnant un nouvel élan au chantier de la société de l'information.

Comment jugez-vous la politique de vos prédécesseurs (au pluriel…) à Matignon en la matière ?
On a parfois sous-estimé l'apport du gouvernement Juppé en la matière : c'est en 1995-1997 qu'ont été posées les premières pierres de ce grand chantier, avec notamment la loi de réglementation des télécommunications, la loi Fillon sur les expérimentations, les premières mesures pour assurer une présence de l'administration sur Internet, etc. Quant au gouvernement Jospin, il me semble que la dynamique initiale, qui a reposé avant tout sur un discours et des effets d'annonce, s'est assez rapidement essoufflée...

Le dossier des NTIC intéresse visiblement du monde au sein du gouvernement : vous, Francis Mer, Nicole Fontaine, Claudie Haigneré et plusieurs autres. Finalement, qui s'occupe de quoi ?
Si j'ai tenu à m'impliquer personnellement dans ce chantier, je souhaite que son pilotage soit un travail d'équipe, associant tout le gouvernement. Chaque ministre " portera" politiquement, pour ce qui concerne son domaine de compétence, les projets société de l'information. C'est le moyen de créer une véritable dynamique collective autour de ces projets au sein du gouvernement et de l'administration.

J'ai en même temps jugé nécessaire que notre action dans le domaine de la société de l'information soit stimulée et coordonnée par la ministre déléguée à la recherche et aux nouvelles technologies, Mme Haigneré : elle se passionne pour le sujet et je sais qu'elle saura trouver les mots pour faire partager cette passion aux Français. L'une de ses principales missions est de susciter cette adhésion des Français et de faire en sorte que les TIC se diffusent aussi largement et démocratiquement que possible dans notre société.

D'autres ministres ont naturellement vocation à accompagner les efforts de Mme Haigneré et à mettre en œuvre les grandes orientations que j'ai souhaité définir avec elle. Vous constaterez d'ailleurs que nombre d'entre eux se sont déjà investis avec beaucoup d'efficacité dans ce chantier.

Puisque vous estimez que les "grosses " lois comme la LSI n'ont pas de sens, comment comptez-vous procéder ? Quels secteurs sont prioritaires et quel calendrier prévoyez-vous ?
Je ne pense pas qu'une loi comme la LSI n'avait pas de sens : j'ai simplement indiqué que cette logique de grande loi ne me paraissait pas adaptée au domaine de la société de l'information. Il n'est pas raisonnable d'espérer anticiper tous les usages et toutes les situations créés par les TIC, ni espérer pourvoir les traiter définitivement par une seule loi et en une seule fois. En outre, les "grandes lois" mettent tellement de temps à être votées qu'elles sont souvent en décalage avec les technologies et les pratiques quand elles entrent en vigueur. C'est plutôt un travail pragmatique d'adaptation régulière de notre droit à la société de l'information qu'il faut assurer. Je souhaite donc que l'on s'en tienne à des projets plus ciblés, plus concrets et s'inscrivant dans des calendriers plus serrés. Je souhaite aussi que l'on aille vite dans le domaine législatif.

Trois textes vont, d'ici la fin du premier semestre 2003, venir préciser les règles du jeu dans la société de l'information. Le fait que le gouvernement précédent n'ait jamais fait aboutir sa "Loi société de l'Information", restée trois ans à l'état de projet, a en effet créé une situation inacceptable : les entreprises du secteur et nos concitoyens ont besoin, pour développer leurs activités sur le réseau en toute confiance, de savoir quelles sont les règles du jeu qui s'y appliquent. Je sais que de nombreux acteurs- fournisseurs d'accès, acteurs du marketing électronique, et bien d'autres encore - attendent cette clarification.

Je me réjouis donc que la ministre déléguée à l'Industrie, Mme Fontaine, ait pu rapidement préparer un premier et important projet de loi sur le commerce électronique, qui répond aux principales urgences identifiées par le Gouvernement et par les acteurs du secteur. Ce texte devrait être présenté en Conseil des ministres dès le mois prochain et être examiné par l'Assemblée début 2003.

Un deuxième texte, plus axé sur la question de la diffusion et de l'appropriation des nouvelles technologies, sera présenté par Madame Haigneré au premier trimestre 2003.

Enfin, ce dispositif législatif visant à ancrer plus fermement la France dans la société de l'information sera complété par la transposition des directives "communication électronique" ou "paquet télécom" au cours du deuxième trimestre 2003.

Hasard ou pas, on voit se multiplier actuellement les initiatives autour du développement des NTIC au niveau local. Quelles sont vos priorités en la matière ?
Je me réjouis de cet intérêt croissant des collectivités locales pour la diffusion de l'Internet et pour l'aménagement numérique de notre territoire! Ce n'est pas un hasard : je crois que de plus en plus d'élus ont pris la mesure des enjeux. Les collectivités locales font notamment beaucoup pour la diffusion de l'usage de l'Internet à travers leur soutien actif à la mise en place de points d'accès publics à Internet, où l'on assure une formation et un accès gratuits. Il en existe aujourd'hui plus de 2.500 en France, grâce à l'action conjuguée des associations et des collectivités locales et au rôle de l'Etat, à travers la labellisation assurée par la MAPI et le programme Cyberbases de la CDC. Ces points publics, qui portent des noms aussi complexes que variés, sont trop peu connus des Français. Je souhaite que le dispositif actuel soit, en accord avec tous les acteurs concernés, à la fois simplifié et renforcé.

La question de l'accès aux réseaux de communication à haut débit se trouve par ailleurs au cœur des enjeux de développement de nos territoires, dont il conditionnera de plus en plus l'attractivité. C'est pourquoi le Président de la République a promis que tout serait fait pour que l'on puisse accéder à l'Internet à haut débit dans toutes les communes de France à l'horizon 2007. C'est avec cet impératif à l'esprit que mon gouvernement mène actuellement une réflexion sur les modes d'actions et de financement qu'il convient de privilégier pour mener à bien cette nouvelle phase de l'aménagement numérique du territoire. Notre stratégie en ce dernier domaine commencera à se préciser en décembre, à l'occasion du prochain CIADT [NDLR : Comité interministériel d'aménagement et de développement du territoire].

Le salut de la décentralisation viendra-t-il du déploiement du haut débit ?
Il est vrai que la décentralisation est un mouvement qui correspond bien à la dynamique de l'Internet, qui se traduit par un fonctionnement en réseau et non par une organisation pyramidale… Cela dit, n'exagérons pas, il s'agit d'une clef importante, mais pas de la seule qui puisse garantir le succès de la décentralisation.

Les collectivités locales doivent-elles prendre en charge le haut-débit ? Comment concevez-vous leur rôle, et par conséquent, celui de l'Etat ? Cet aspect est-il pris en compte dans vos réflexions sur la décentralisation ?
Les collectivités locales jouent et joueront encore un rôle important dans le déploiement du haut débit. Il suffit de rappeler que 129 projets d'infrastructure haut débit - majoritairement à l'échelle départementale - ont été mis en œuvre à leur initiative. Mais il existait une ambiguïté juridique qui nous empêchait de savoir clairement ce qu'elles sont exactement en droit de faire. Nous avons donc saisi le Conseil d'Etat des difficultés juridiques existantes. Sa position va être rendue publique très prochainement, ce qui nous permettra de préciser lors du prochain CIADT la marge de manœuvre que nous souhaitons leur donner.

L'Etat ne sera pas seulement le spectateur des opérations conduites par les collectivités dans le haut débit. Des discussions informelles récentes avec les services de la Commission européenne nous ont permis de savoir quelles étaient les options possibles en matière de financement public : il reste maintenant à voir quelles sont les leviers les plus efficaces. Il faut également que l'Etat conserve une vue d'ensemble sur l'aménagement numérique du territoire et reste le garant de la cohérence nationale.

Si le rôle des collectivités locales se précise, France Télécom se retrouve hors circuit. Cela ira-t-il jusqu'à une gestion par les collectivités des réseaux téléphoniques ?
Une évolution des règles du jeu n'aurait évidemment pas pour objectif de faire en sorte que les collectivités locales se substituent partout et n'importe comment aux opérateurs, qu'il s'agisse de l'opérateur historique ou de ses concurrents. Mais il est encore un peu tôt, vous le comprendrez, pour vous parler de règles qui sont encore en train d'être discutées au sein du gouvernement…

Francis Mer a déjà levé le voile sur le projet de loi en matière de commerce électronique. A quoi servira-t-il et faut-il vraiment une loi pour ce secteur ?
Oui, il fallait une loi. Dans le domaine de l'économie numérique, le premier devoir de l'Etat est de libérer les énergies de tous ceux qui peuvent, par leur capacité d'engagement et par leur action économique, contribuer à faire de notre pays le premier pays en Europe pour l'innovation. C'est l'objet de nos mesures en faveur de la création d'entreprise et de l'innovation.

Le second devoir de l'Etat en ce domaine est de clarifier les règles du jeu, de telle sorte que les entrepreneurs puissent travailler sereinement et disposent d'un cadre de référence stable. Cette loi était une condition pour que la confiance existe : celle des acteurs, mais aussi celle des utilisateurs internautes, puisqu'elle vise aussi à mieux les protéger.

Quel rôle doit jouer l'Etat dans l'aide aux survivants du krach de l'Internet ?
Pour ma part, je reste convaincu que nous assistons à une vraie révolution dont on n'a vu que le début : il faut éviter de prendre une convulsion passagère, après la fièvre boursière, pour une agonie. Il faut sortir du traumatisme du krach et ne pas enterrer pas trop vite l'économie numérique ! Regardons autour de nous : plusieurs leaders de l'Internet commencent à afficher des résultats brillants, les "jeunes pousses" continuent de pousser, le commerce électronique de se développer, l'Internet de séduire un public toujours plus nombreux.

Quand aux survivants du krach, nous ne sommes pas dans une économie dirigée où l'Etat a vocation à intervenir directement dans la vie des entreprises : le rôle de l'Etat, c'est -comme je le disais à l'instant - de libérer les énergies des entrepreneurs, de réduire les obstacles, de faire tomber les murs qu'ils rencontrent. C'est de créer un environnement favorable à leurs projets et à l'innovation en général. C'est à cela que mon gouvernement travaille.

Au-delà de l'intérêt pour les citoyens de l'administration en ligne, l'"internetisation" des administrations pourrait profiter aux PME du secteur. Envisagez-vous des mesures en ce sens?
C'est évidemment une piste de réflexion majeure pour le ministre de la Fonction publique, de la Réforme de l'Etat et de l'Aménagement du territoire, M. Delevoye, et pour le secrétaire d'État à la Réforme de l'État, M. Plagnol. L'amélioration des relations entre l'administration et les PME, en s'appuyant sur les TIC, est d'ailleurs l'un des volets de la mission sur l'administration électronique confiée à M. Pierre de la Coste par le secrétaire d'État à la Réforme de l'État.

Vous connaissez mon intérêt personnel pour le développement des PME-PMI en France : je souhaite naturellement qu'elles soient les premières à bénéficier de la nouvelle dynamique que j'entends donner à l'administration électronique, notamment en demandant à chaque ministère de dématérialiser ses principales procédures d'ici 2005.

A quand de véritables campagnes de publicité plurimédias pour les administrations ?
L'efficacité du média Internet pour faire passer des messages de manière ciblée est désormais démontrée : il me semble que ce média, s'il n'est pas encore tout à fait un média de masse, présente suffisamment d'intérêt pour devoir trouver assez naturellement sa place dans les campagnes d'information conduites par l'administration.

L'une des clés de l'avenir des NTIC en France est leur place à l'école. Comment concrètement favoriser leur implantation et leur intégration dans la scolarité ?
La prise en compte des TIC dans notre politique éducative sera effectivement un axe majeur de notre action. Le gouvernement précédent, en donnant la priorité à l'équipement sans consacrer suffisamment d'attention à la question de la formation des enseignants et du développement des supports pédagogiques innovants, n'a pas engagé ce chantier d'une manière satisfaisante. Il faut revenir à la question des usages et de l'appropriation.

Les priorités affichées par le ministre de l'Education, M. Ferry, dans le domaine de la lutte contre l'illettrisme et du soutien aux élèves en difficulté renforcent notamment le rôle des TIC comme outil au service de la réussite scolaire. Les TIC peuvent en effet aider à mieux apprendre, à motiver les élèves.

Le ministère délégué à l'Enseignement scolaire travaille par ailleurs dans trois directions essentielles :
- Le soutien aux efforts d'équipement engagés par les collectivités locales.
- Le soutien à la production, la diffusion de contenus éducatifs (CD-Roms, sites Internet) ainsi qu'à l'usage des nouvelles technologies dans les enseignements.
- le renforcement de la formation des élèves et des enseignants aux TIC.

Il faut rendre obligatoire une formation initiale des enseignants aux TIC et rendre possible une formation continue. C'est l'un des enjeux majeurs pour une meilleure intégration des nouvelles technologies en milieu scolaire.

Quelles mesures envisagez-vous en matière d'équipement des ménages? Pendant la campagne présidentielle, Jacques Chirac avait fixé comme objectif un ordinateur par famille en 2007. Cela vous paraît-il raisonnable ?
Mon ambition est que nous puissions atteindre un équipement d'un ordinateur pour trois élèves dans les collèges et lycées, d'un ordinateur pour deux étudiants à l'université, et d'un ordinateur dans chaque famille ayant un enfant scolarisé à l'horizon 2007.

Il est inacceptable que le taux d'équipement de nos ménages en PC soit aujourd'hui l'un des plus bas d'Europe, puisqu'à peine 38,7% de nos foyers dispose d'un micro-ordinateur. Il s'agit d'un frein évident et majeur à un ancrage plus fort de notre pays dans la société de l'information. Nous étudions donc quelles sont les mesures les mieux adaptées pour permettre aux familles les plus modestes de s'équiper, en particulier lorsqu'elles ont des enfants scolarisés.

Les mécanismes qui pourraient permettre aux entreprises de contribuer à l'équipement personnel de leurs employés sont également à étudier. A cet égard, j'ai souhaité que le dispositif existant en la matière, dont la durée était initialement limitée à un an, soit reconduit.

Afin de déterminer quels sont les véritables leviers de l'équipement des ménages, je souhaite qu'une étude approfondie des raisons expliquant le faible équipement des ménages français soit pilotée par le ministère de l'Industrie dans les semaines qui viennent. C'est sur la base des résultats de cette étude que le gouvernement déterminera, au cours du premier trimestre 2003, les mesures à mettre en œuvre.

Y a-t-il un ordinateur connecté dans votre famille et sur votre bureau?
Oui, il y a un ordinateur fixe chez moi et un ordinateur portable dans mon bureau, à Matignon. Les deux sont connectés à Internet, mais mon emploi du temps me laisse hélas bien peu de temps pour explorer l'Internet…

Quels sont vos sites préférés ?
Lorsque j'en ai le temps, je consulte volontiers des sites qui répondent à mes intérêts personnels, comme ceux consacrés à la géographie (comme le très beau site de la Société de Géographie ou à la randonnée en montagne (Randonnee.net ou Ffrp.asso.fr). Je consultais également assez régulièrement le site de la Région Poitou-Charentes et je suis naturellement de très près l'évolution du site de Matignon.

Avez-vous déjà acheté en ligne ?
Oui, j'ai déjà commandé des livres et réservé des billets d'avion sur Internet, mais je dois préciser que c'était avec l'aide de ma "bonne fée numérique", mon épouse Anne-Marie, qui est un utilisateur très averti.

Utilisez-vous l'e-mail ?
Je m'en sers occasionnellement pour communiquer avec ma fille, qui étudie à l'étranger, et pour échanger avec le reste de ma famille. Je m'en sers plus rarement pour correspondre avec certains de mes collaborateurs. Dans ce dernier cas, les circuits administratifs actuels exigent encore trop souvent un passage par le papier… Il faudra attendre que la signature électronique soit devenue une habitude pour que les parapheurs disparaissent.

Qu'aimez-vous sur Internet ?
La liberté de cet univers, la richesse de l'information disponible et… l'organisation décentralisée et en même temps si efficace du réseau.

Et que détestez-vous ?
Ceux qui détournent cet outil fabuleux à des fins contraires à mes convictions humanistes, et qui nuisent ainsi à l'image de l'Internet dans le grand public.