Aziza Wahdane (Naoweb.com) : "Nous
travaillons sur l'information culturelle par passion"
Par le Journal
du Net (Benchmark Group)
URL : http://www.journaldunet.com/itws/it_wadahne.shtml
Naoweb.com
est un exemple de réussite en matière d'information locale.
Le site, qui a pour origine l'ancien nom breton de Nantes (Naoned), est
divisé en quatre partie : "guide", "actu", "mag"
et "forum". Faisant fi d'un quelconque intérêt commercial,
Naoweb se veut une vitrine des initiatives culturelles régionales.
Le site d'information, exploité par une équipe de concepteurs
de sites Internet, veut d'abord informer "par passion" selon Aziza
Wahdane (centre de la photo) et ce, à l'heure où les réseaux
de city guides tentent d'imposer leur marque.
Propos recueillis par Philippe Guerrier le 06/03/2001 |
JDNet. Comment est
né Naoweb.com ?
Aziza Wahdane.
Nous étions vraiment déçus de ne pas trouver d'informations
à la hauteur de l'effervescence culturelle de Nantes. Naoweb.com
a été mis en ligne en décembre 1999. Il a été
lancé par quatre personnes aux compétences différentes,
ce qui fait la richesse du site. Le site contient plus de 3.000 pages.
Il est réactualisé au quotidien. Deux personnes y travaillent
à plein temps. La société éditrice de Naoweb.com
s'appelle CNSX. Nous réalisons des sites Internet. C'est notre
activité principale.
Pourquoi ne traitez-vous
que de l'information culturelle ?
C'est un choix que nous avons pris dès le départ. Nous nous
sommes aperçus qu'il existait beaucoup d'initiatives associatives
qui n'avaient pas de vitrines sur le Net. Nous avons tissé un réseau
de partenariats à travers le département de Loire-Atlantique
avec toutes les structures culturelles. Nous ne voulons pas nous engager
sur le terrain politique.
Vous avez un statut
de journaliste ?
Non,
mais une autre fondatrice et moi sommes issues de la presse traditionnelle
régionale. Nous avons déjà des réflexes journalistiques
pour le traitement de l'information.
Quelle est l'audience
actuelle de Naoweb.com ?
Nous
avons en moyenne 3.000 visites par jour. Le temps de consultation tourne
autour de dix minutes. Nous n'avons pas de coeur de cible spécifique.
Nous voulons attirer tous ceux qui sont intéressés par la
vie culturelle et associative.
Tirez-vous des revenus
de Naoweb.com ?
Non.
Dès le départ, nous ne voulions pas passer de la publicité.
Nous venons tout juste d'intégrer une régie mais ça
ne rapporte rien. Naoweb.com est d'abord un esprit de travail, un reflet
d'une passion. Si nous avions un objectif commercial, je pense que nous
ne travaillerions pas avec la même ferveur. Le
budget mensuel de fonctionnement de Naoweb tourne autour de 30.000 francs.
A côté du rédactionnel, il faut compter d'autres dépenses
comme l'hébergement.
Pour qui travaillez-vous
en tant que prestataire Internet ?
On
a travaillé pour des sites destinés au Conseil régional
des Pays de la Loire, à la Maison de la Culture régionale
et l'orchestre nationale des Pays de la Loire. Nous avons également
monté le Festival des
Rendez-Vous de l'Erdre.
Avez-vous essayé
d'étendre le concept de Naoweb.com au-delà du département
?
Non.
Le problème des réseaux,
c'est le manque de personnalité. Ce n'est pas notre problème
avec Naoweb qui reste nanto-nantais.
Nantes est une ville
carrefour pour les réseaux de city guides. Est-il difficile de
vivre à côté de MaVille.com (Ouest France) ou Vivalaville.com
(Le Télégramme) ?
Ces
réseaux jouissent de l'image des titres régionaux de presse
et peuvent s'appuyer dessus. Le problème est que les sites des
différentes villes sont tous les mêmes. Nous n'avons pas
essayé d'entrer en contact avec eux car ils nous considèrent
comme des concurrents. Toutefois, je reconnais que les pages culturelles
de Ouest-France sont bien faites. Mais les city guides mettent trop d'informations
en pages d'accueil, ce sont de grosses machines. Lorsqu'ils sont arrivés
à Nantes, ils ont voulu nous déboulonner avec leurs gros
moyens. Le résultat est décevant.
Avec Naoweb.com, on ne joue pas dans la même cour.
Quels sont vos
projets pour 2001 ?
Développer
l'information, revoir l'agencement des parties et diffuser de la vidéo
en ligne.
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