La
Macif utilise la méthode ABC pour piloter ses coûts
et processus
Le modèle Activity-Based Costing a notamment permis à l'assureur de connaître et de comprendre la décomposition du coût de 49 activités sur 31 types de contrats et de 459 combinaisons d'objets et de garanties. (Jeudi 3 juillet 2003)
Leader de l'assurance dommage
en France, la Macif est confrontée à un
environnement toujours plus concurrentiel qui l'amène
à analyser aussi finement que possible ses coûts,
marges et processus.
Un projet qui s'inscrit dans le dispositif de pilotage
stratégique de la mutuelle, la Macif se dotant parallèlement
d'un tableau de bord stratégique (TBS). L'extension à
trois autres régions, dont l'Ile de France et Rhône
Alpes, est en cours. L'ensemble du territoire français
pourrait être couvert en 2004.
Une
bonne vision complémentaire et une aide analytique "Après
la période de test sur deux régions pendant
six mois et sur l'ensemble de la chaîne de production
- du front office jusqu'au support -, nous avons
pu obtenir une bonne traçabilité sur la formation des
coûts. La méthode étant uniquement focalisée
sur les coûts, nous avons pu identifier les processus
les plus efficaces en fonction de ce critère. Ces
analyses viennent favorablement compléter d'autres
méthodes qui, elles, prennent en considération
des paramètres différents tels que le délai
ou la qualité", précise Roger de Pampelonne,
directeur du contrôle de gestion à la MACIF.
La méthode ABC a par ailleurs apporté à
l'équipe du contrôle de gestion une aide
en termes de tarification, en liaison directe avec la
comptabilité analytique. "Quels montants de
frais généraux imputer aux produits et tarifications internes,
quelles refacturations du siège vers les régions ou de
la Macif vers ses filiales et vice-versa ? La méthode
ABC permet de couper court à ce genre de questions
et de discussions, elle est très efficace sur ce
plan", ajoute Roger de Pampelonne.
Un
modèle riche mais qui demande du temps L'équipe projet
a ainsi conçu et paramétré un modèle applicable aux processus
métiers de l'entreprise. Il a notamment été
possible de connaître et de comprendre la décomposition
du coût de 49 activités sur 31 types de contrats et de
459 combinaisons d'objets et de garanties sur les 117
agences traitées dans le modèle pilote.
"Nous n'avons pas pu faire toutes les analyses prévues
car nous avons mis beaucoup de temps à récolter
les informations pour le modèle, mais rien d'anormal pour
un projet de ce genre. Il ne faut par ailleurs jamais
sous-estimer les besoins en mobilisation des ressources
humaines et les questions culturelles. Pour réussir,
le mieux est de parvenir à convaincre les utilisateurs
que l'outil n'est pas réservé à la
direction mais qu'il leur permet de voir leurs propres
coûts, ce qui n'est pas forcément aisé",
note Roger de Pampelonne.
Il est vrai que le modèle
propose une vision multidimensionnelle des coûts, selon
différents axes d'analyse et diverses hiérarchisations
possibles. Après avoir utilisé la solution
Metify d'ALG Software, le projet s'oriente désormais
vers Activity Analysis, du même éditeur.
Ce dernier logiciel fonctionne sous bases de données
Oracle et en architecture Internet et offre plus de facilités
de reporting. "Nous envisageons à terme d'évoluer
vers l'ABB, l'Activity Based Budgeting. Les budgets seraient
faits par activité, ce qui serait une approche plus transversale
et plus concrète pour les opérationnels", conclut
Roger de Pampelonne.