Technologie émergente, la virtualisation des serveurs permet de partager un même serveur entre plusieurs applications, systèmes d'exploitations ou utilisateurs. Séduisante, elle comporte cependant encore quelques faiblesses. (Mercredi 3 septembre
2003)
Technologie émergente,
la virtualisation des serveurs permet de partager un même
serveur entre plusieurs applications, systèmes
d'exploitations ou utilisateurs. Elle permet également
le transfert d'applications d'un serveur à l'autre
(lire notre article).
Source d'économies indéniables, cette technologie
constitue aussi une brique à part entière
des offres d'informatique "à la demande".
Une fois virtualisées, les ressources n'en sont
en effet que plus faciles à gérer et à
optimiser. Mais il n'en reste pas moins nécessaire
de garder un oeil attentif au niveau de sécurité
fourni ainsi qu'aux éventuels problèmes
survenant lors de montées en charge rapides.
Des
avantages financiers indiscutables Un des tous premiers
avantages de la virtualisation de serveurs est sans conteste
la réduction des coûts. La possibilité
d'utiliser un même serveur pour plusieurs applications
qui - en temps normal - ne sont pas faites pour co-exister,
est source d'économies. Car ces applications requièrent
le plus souvent des versions de systèmes d'exploitations
ou de bases de données différentes. Par
ailleurs, elles peuvent consommer à un moment donné
plus de mémoire vive que prévu et empiéter
sur l'espace vital des autres programmes installés
sur la machine.
Le fait de mutualiser ces ressources, de les consolider,
permet de maîtriser ses dépenses, ne serait-ce
que par rapport au nombre de serveurs utilisés.
Il est par ailleurs possible de migrer de très
anciennes applications - qui tournaient sur des OS périmés
- vers des systèmes plus performants, sans être
contraint de rééecrire l'application ou
de reconfigurer le serveur, ce qui nécessite généralement
des compétences rares, donc chères.
Les acteurs traditionnels ne
s'y trompent pas
C'est la raison pour laquelle des acteurs traditonnels
du secteur du stockage et de la gestion des réseaux
comme Computer Associates ont récemment lancé
des offres intégrant celles d'éditeurs très
spécialisés dans cette technologie, comme
VMware.
La solution "Unicenter Network and System Management
(NSM) Option pour VMware" permet par exemple de gérer
des machines virtuelles sur des plates-formes Linux ou
Windows en environnement Intel. Unicenter NSM Dynamic
Reconfiguration Option permet de son côté
de gérer et d'allouer des ressources aux machines
virtuelles créées par les solutions VMware.
Des
faiblesses qu'il faut prendre en considération Cette série
d'avantages ne doit pas faire perdre de vue les actuelles
faiblesses des dispositifs de virtualisation de serveurs.
L'exemple des hébergeurs, très friands de
ce genre de technologie leur permettant d'allouer à
chacun de leurs clients un espace dédié
sur une machine donnée (hébergement mutualisé),
est à ce titre parlant.
Si la machine s'arrête, ce sont des dizaines, voire
des centaines de sites Web qui sont touchés (mais
les techniques de clustering sont là pour y remédier).
Mais l'aspect le plus important est sans doute celui de
la montée en charge. Que ce soit chez un hébergeur
ou sur ses propres serveurs, si un service, une application
ou un site Web monte rapidement en puissance, une détérioration
des performances des autres ressources est à craindre.
Des quotas peuvent être décidés, mais
ils limitent dès lors les avantages précédemment
énoncés.
Enfin, côté sécurité,
le partage de ressources appartenant à des propriétaires
différents sur une machine identique peut poser
des problèmes de confidentialité en cas
de mauvais cloisonnement des différentes sections
allouées.