Nouvel épisode dans
le feuilleton Bull : un groupe d'investisseurs affirmant
posséder 40% des 198 millions d'euros de dette
obligataire du constructeur vient de proposer la conversions
de ses titres en actions.
Ce nouveau rebondissement dévoilé dans les
colonnes du quotidien Les Echos intervient alors que la
société devait en principe rembourser 450
millions d'euros à l'Etat français... et
ceci avant le 17 juin 2003.
La pression
européenne s'accentue
Petit retour
en arrière : fort d'un chiffre d'affaires
de 1540 millions d'euros l'année dernière,
Bull réalisait un résultat net négatif
à hauteur de 549 millions d'euros en 2002. Son
endettement s'élevait en outre à 564 millions
d'euros, montant incluant également l'avance
effectuée par l'Etat. Quant aux fonds propres
du groupe, ils représentaient alors un passif
de l'ordre de 724 millions d'euros...
Concernant
le cas Bull, Mario Monti, commissaire européen à la
concurrence, ne mâche pas ses mots. Selon lui, la Commission
Européenne doit poursuivre la France devant la
Cour européenne de justice pour n'avoir pas touché
dans les temps la créance relative à l'avance
de trésorerie accordée à Bull fin
2002. Sur ce point, Mario Monti qui est également
en charge des dossiers Alstom, France Télécom et EDF
évoque notamment "une violation grave des
règlements communautaires" (dixit Le Figaro du
5 septembre 2003).
A la
recherche d'investisseurs
Face à
ces difficultées, Bull s'est mis en quête depuis
quelques mois déjà d'un acteur industriel solide susceptible
d'assainir son bilan. Un projet qui, pour l'heure, n'a
donné encore aucun résultat.
Le comité d'investisseurs récemment créé indique
que cette solution pourrait tourner à son désavantage.
Il est probable en effet que le repreneur en question
considère avec réticence le remboursement
des emprunts obligataires de Bull (Océanes)... L'alternative
qu'il propose consiste à échanger ces derniers contre
des actions accompagnées d'une certaine somme d'argent.
Une opération qu'il conditionne néanmoins à une
conversion préalable de la créance de l'Etat en capital.
Une
possibilité critiquée par Bull
L'avantage de cette alternative
? Elle permettrait à Bull d'éponger ses dettes et remettre
à flot sa trésorerie. Bref, de repartir sur une base
financière saine. Reste que les actionnaires actuels
de l'entreprise, l'Etat
y compris, verrait leur marge de manuvre s'atrophier
au profit des membres du groupe en question...
En réaction à cette initiative,
un porte parole de Bull a indiqué aux Echos que ce "comité
ad hoc n'avait pas d'existence légale et que
plusieurs pistes solides étaient toujours poursuivies".
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