Chaîne
logistique : un marché français prometteur
mais en retard
La cabinet Pierre Audoin Consultant analyse les tendances du secteur : croissance d'ici 2006, forte intégration et concurrence des ERP. (Vendredi 10 octobre
2003)
Malgré un contexte économique
plutôt difficile, Jean-François Perret, directeur général
de Pierre Audoin Consultant, a annoncé un avenir prometteur
pour le marché français des solutions de gestion
de la chaîne logistique.
Le cabinet Pierre Audoin Consultants a en effet présenté
sa vision du marché du supply chain management
à l'occasion de la conférence de presse d'i2, fournisseur
de solutions de gestion logistique.
Les
conséquences de l'explosion de la bulle Internet
Après avoir bondi en 2000-2001, puis régressé en 2001-2003,
le marché français des solutions de SCM est actuellement
en "stand-by". Pourtant, le potentiel de croissance
est une évidence pour le cabinet de conseil et d'études,
qui prévoit une croissance de 10 à 15% par an pour les
prochaines années. Le marché, qui représente en 2003 un
peu moins de 100 millions d'euros, devrait en effet atteindre
les 130 millions d'euros en 2006.
Un marché prometteur,
certes... mais reste à convaincre les entreprises françaises
qui jugent encore la fonction logistique comme non stratégique.
Sur un plan plus rationnel, en terme d'acquisition IT,
ces entreprises ont de deux à trois ans de retard par
rapport aux entreprises américaines. "Cela s'explique
essentiellement par l'explosion de la bulle Internet,
en 2000, qui a interrompu l'essor du marché SCM, à peine
deux ans après le début de son envolée, explique Jean-François
Perret. De grands projets ont ainsi été interrompus, et
pendant ce temps, aux Etats-Unis, le marché continuait
à se développer".
L'intégration plutôt que l'expansion
Pour l'heure, finis
les projets "big bang", de totale restructuration,
vive les projets d'intégration de petite taille,
annonce Jean-François Perret. Mais encore peu d'industriels
et de grands distributeurs français sont équipés d'un
système de SCM.
"Il existe un décalage flagrant entre l'évolution rapide
des besoins d'organisation et l'utilisation d'outils et
de systèmes non adaptés, voire obsolètes", explique
le directeur de PAC. Ce constat, ajouté à un morcellement
fonctionnel caractéristique de la chaîne logistique
(planification, exécution et pilotage), annonce le nouvel
enjeu des entreprises : l'intégration de la chaîne logistique.
Diminuer les coûts
de stockage et de transport pour se rapprocher du JAT
(Juste à temps), optimiser l'utilisation des ressources,
tels sont les enjeux prioritaires de l'intégration d'une
solution SCM pour l'entreprise. Le contrôle et l'imbrication
de toutes les fonctions de la chaîne de valeur lui permettent
par ailleurs d'être plus réactive, plus proche de son
client et de mieux le fidéliser.
Les secteurs industriels
concernés Selon l'étude de
Pierre Audoin Consultants, la solution de SCM se place
sur deux marchés principaux. Sur le marché BtoB d'une
part, où la chaîne logistique est notamment indispensable
au secteur de la chimie.
Et sur les marchés de masse d'autre part, comme dans le
secteur de la pharmacie, de l'informatique, de l'automobile
ou de l'électronique qui ne peuvent se passer d'une chaîne
logistique, véritable épine dorsale de leur
activité. Ces secteurs-là,
auxquels on peut ajouter les producteurs de biens de consommations
alimentaires et autres, fournissent les détaillants et
sont par conséquent "tirés par la demande".
Côté éditeurs,
la chute des ventes de nouvelles licences en 2002-2003
a poussé les spécialistes des ERP vers des activités
plus opérationnelles, jusque là chasse gardée des éditeurs
locaux concentrés sur les fonctions exécution (SCE) ou
planning (SCP). Leur back office traditionnel bloqué,
les "ERP" voient aujourd'hui dans le SCM un
nouveau marché dans lequel se diversifier. Ils
viennent ainsi concurrencer les éditeurs spécialisés sur
leur marché local,
qui se comptent finalement en nombre limité.