Entre IBM et Sun la différence se mesure à l'aune du chiffre d'affaires
: quand le premier maintient une croissance honorable de son activité, l'autre
tente de résorber petit à petit les pertes accumulées et faire face au phénomène
Linux.
Big Blue dans les starting
blocks pour 2004
"Le marché s'est stabilisé en 2003. En 2004, l'industrie
high tech commence un nouveau cycle de croissance" a déclaré
John Joyce, le directeur financier d'IBM, à l'occasion de l'annonce des
résultats du groupe.
Big Blue vient de boucler l'année 2003 avec un chiffre d'affaires trimestriel
de 25,9 milliards de dollars, en hausse de 9% comparé au quatrième
trimestre 2002. Quant au résultat dégagé sur le trimestre,
il est de 2,7 milliards de dollars, soit 16% de plus que l'année passée.
En termes de résultats annuels, IBM annonce un chiffre d'affaires 2003
de 89,1 milliards de dollars, en hausse de 10% par rapport à 2002. Quant
au bénéfice dégagé il est de 7,6 milliards contre
5,3 milliards en 2002.
Rappelons qu'IBM a signé
fin 2003 plusieurs contrats d'envergure, notamment avec
Michelin pour un montant d'un milliard d'euros ; et deux autres, plus modestes
décrochés avec Dassault Systems, en Chine et en Amérique
du Nord.
Outre démontrer une certaine reprise des investissements, ces contrats
confirment la voie de l'infogérancedans laquelle s'est engagée IBM
pour compenser le déficit de la branche matériel.
Mal
en point, Sun continue pourtant de décrocher des contrats
Sun Microsystems n'a pas passé une bonne année 2003, c'est le moins
que l'on puisse dire. A la présentation de ses résultats, le 14
janvier dernier, le constructeur-éditeur a annoncé une perte nette
de 125 millions de dollars sur le deuxième trimestre 2004, pour un chiffre
d'affaires de 2,89 milliards (contre 2,91 milliards au deuxième trimestre
2003) et une marge brute de 41,8%, soit 1,5 points de moins que l'an passé.
Notons le point positif de l'annonce : cette perte a été réduite
de 94 % par rapport à celle de 2,28 milliards de dollars enregistrée
un an plus tôt, et due à des provisions pour dépréciation
d'actifs immatériels.
Principal problème pour le groupe : la rude concurrence à laquelle
il doit faire face de la part d'IBM, Dell et Hewlett-Packard ; sans compter celle
des serveurs conçus sur le système d'exploitation libre Linux qui
rend encore plus tendue la guerre des prix.
Ainsi, si le pdg de Sun, Scott McNealy, rassurant, déclare que "le
deuxième trimestre de l'année fiscale 2004 a été un
trimestre de progrès", il omet de préciser que le programme
de réduction de coûts engagé depuis déjà plusieurs
années continue d'agir sur les effectifs. Sun prévoirait en effet
de fermer une usine en Californie pour la délocaliser dans l'état
de l'Oregon, laissant du même coup sur le carreau quelque 300 employés.
Malgré cela, le groupe a conclu, début novembre 2003, un
accord avec le consortium CSSC (China standard software company) pour équiper
les millions de postes clients chinois avec sa solution Java Desktop System.
Par ailleurs le groupe veut
miser sur la prochaine sortie d'une vingtaine de nouveaux produits et sur le partenariat
signé avec le fabricant de microprocesseurs AMD. Ce contrat promet le lancement
en 2004 de serveurs équipés du nouveau processeur Opteron.
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