Si pour
certains industriels la question de la sous-traitance de la logistique ne se pose
plus, la société américaine Columbia Sportswear - qui
conçoit des vêtements, chaussures et accessoires pour des activités
de plein air, du textile à la bagagerie - a
quant à elle décidé d'internaliser la gestion de ses stocks
pour mieux la maîtriser. Elle a ainsi construit un immense entrepôt
de stockage à Cambrai.
Garder
la maîtrise de la croissance
Columbia Sportswear fait fabriquer la plupart de ses produits en Asie du sud-est,
en Amérique du Sud, aux Etats-Unis et en Europe pour certains styles spécifiques
au vieux continent. "Jusqu'en 1998, l'essentiel de notre production était
destiné à l'Amérique du Nord et transitait par la plate-forme
de Portland. Notre croissance nous a poussé à repenser la capacité
de distribution et l'organisation de cette plate-forme. La solution de gestion
d'entrepôt (WMS, Warehouse Management Wystem) de Manhattan Associates y
a donc été mise en place", raconte Jean-Christophe Koral, le
responsable des systèmes d'information de Columbia.
Le problème s'est
rapidement déplacé à l'Europe où la distribution a
commencé à prendre de sérieuses proportions. Et malgré
sa gestion automatisée, le sous-traitant s'est retrouvé limité
en capacité de stockage. Pour répondre à ce challenge et
pouvoir poursuivre une croissance forte sans que la distribution soit un frein
ou une difficulté supplémentaire, Columbia a décidé
de reprendre en main la gestion de ses stocks et de sa distribution en construisant
un entrepôt de 25 000 m² à Cambrai, au Nord de la France, entièrement
automatisé et équipé du système de gestion de Manhattan
Associates.
"C'était stratégique pour l'entreprise : nos deux métiers
sont d'une part la conception de produits et d'autre part leur distribution auprès
de nos clients. La diversité des commandes auxquelles nous devons répondre,
de gros volumes ou bien beaucoup de petits colis, implique, avec un prestataire,
de revoir sans cesse les conditions de livraison et de composition des commandes".
Un entrepôt ultra
automatisé
A côté des 2 500 m² de bureaux, les 25 000 m² d'entrepôts
stockent entre 15 000 et 20 000 références actives. Achevé
en juillet 2002, le bâtiment a reçu son premier container en novembre
2002 et a expédié son premier colis client en janvier 2003 avec
le système de WMS dont le fonctionnement et le paramétrage ont été
"copiés-collés" sur le modèle de la plate-forme
de Portland.
Le système automatisé
compte plusieurs grands modules qui correspondent aux différentes étapes
de la logistique de l'entrepôt : la réception, la gestion des stocks,
la planification, la préparation des commandes et l'expédition.
Il est relié à un ERP (JDEdwards), dont l'interface permet notamment
de saisir les informations concernant les commandes et de planifier en amont les
opérations entre le commercial et la distribution.
Au quotidien, une soixantaine
de personnes travaille dans l'entrepôt de Cambrai - le double en période
pleine (janvier et février pour la réception des produits Printemps/Eté).
"Quand un container arrive, il est ouvert, et chaque carton qu'il contient
est identifié par son code barre. L'identification du contenant et du contenu
est la première étape à la réception. Chaque carton
est mono-référence, c'est-à-dire qu'il correspond à
un style, une couleur et une taille. Les informations lues sur le code barre sont
immédiatement publiées dans le système", détaille
Jean-Christophe Koral.
Après une vérification aléatoire des caisses réceptionnées,
chaque carton est ensuite acheminé par un système de convoyeur dans
les stocks en attente d'une commande.
Enfin,
lorsqu'une requête est saisie dans le système, l'information arrive
jusqu'à l'outil Pickline MS (management system) qui se charge alors de
découper la commande client en plusieurs commandes logistiques internes,
traitées ensuite par le trieur automatique.
Un investissement à
moyen terme, bientôt renouvelé
"Notre taux de service est de 99,95%, en termes de commande livrée
à temps, complète et avec toute la documentation. Aujourd'hui l'enjeu
est de maintenir cette qualité et d'augmenter la rentabilité, tout
en assumant l'arrivée régulière de nouveaux projets, de nouveaux
produits et de volumes de plus en plus importants".
Depuis un an que le système
est opérationnel, l'entrepôt de Cambrai a déjà atteint
tous les objectifs selon le responsable du système d'information. L'investissement
de 40 millions de dollars qu'il représente devrait couvrir les besoins
jusqu'en 2006-2007, sachant qu'il faut environ cinq ans pour le rentabiliser et
atteindre les limites des capacités de l'ensemble. Deux projets sont déjà
en cours d'études : deux extensions de 30 000 m² chacune, qui aboutiront
à un entrepôt monstre de 85 000 m²...
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