Ou l'on reparle du débat autour de l'informatique comme opportunité stratégique, par opposition à l'informatique comme nécessité (souvent) coûteuse... L'étude biannuelle de Meta Group, CIO Desk Reference (un mix de données issues de l'activité recherche, et de bonnes pratiques tirées de l'activité "coaching de DSI"), vient confirmer que la première proposition s'accorde mal avec la réalité des perceptions dans les entreprises.

Par ailleurs, les perspectives de dépenses 2004 - du moins aux Etats-Unis - ne devraient pas permettre aux DSI d'avoir les moyens de changer radicalement les choses.

Un DSI "vendeur" et attentif à l'environnement économique
Dans 70% des 2 000 plus grosses entreprises mondiales (selon le classement Forbes Global 2000), le département informatique est perçu comme un centre de coûts, tandis que dans 5% des cas seulement, ces départements sont jugés comme sources de création de valeur, par une participation active et bien comprise aux initiatives stratégiques.

Principale raison à cela, selon le Meta Group, le fait qu'un trop grand nombre de DSI ne parviennent pas à suffisamment mettre en valeur leur division. En effet, sur le plan des strictes performances économiques, les départements informatiques ont globalement mené à bien des politiques de réduction de coûts tout en préservant la qualité de service. En d'autres termes : l'efficacité est là, mais on ne s'en rend pas compte.

Au delà des changements technologiques, les DSI doivent, selon le cabinet, avoir un œil sur l'état du marché, et notamment les opérations de consolidation affectant les fournisseurs. De la compréhension des mouvements qui s'opèrent résultera la capacité à transformer les contraintes liées à l'environnement économique en sources d'avantages concurrentiels.

En conséquence sont définis par le Meta Group quatre objectifs pour le DSI :
 incorporer à la "culture IT" la "gestion de la valeur" ;
 utiliser la "gestion de portefeuilles" de projets IT comme véhicule de la communication et de l'investissement ;
 développer les processus de gestion du "capital humain" dans le sens d'une productivité accrue des employés IT ;
 enfin, s'assurer que les processus IT essentiels soient à la fois uniques, compris, cohérents et modulables.

Des perspectives restreintes et des investissements peu stratégiques
Des recommandations pieuses mais qui risquent fort de se heurter à la persistance d'une liberté budgétaire restreinte pour les DSI. Un sondage du magazine américain CIO, réalisé en janvier 2004, montre que les freins à la dépense IT sont liés dans les deux tiers des cas à un problème de bénéfices trop faibles ou d'allocations budgétaires trop limitées et dans un quart des cas seulement à une adéquation déjà réalisée entre système d'information et besoins :