Voir
la deuxième
partie (téléphonie de troisième génération,
places de marché, gestion des connaissances, évolution de
la dépense IT)
La montée en puissance des "xSP"
Vous prévoyez une forte montée en puissance des "xSP"
Que mettez-vous derrière ce terme ?
Le terme "xSP" désigne les fournisseurs de service capables de proposer
un large éventail de prestations de l'outsourcing de ressouces - et pas
seulement pour l'informatique mais aussi pour les autres services de l'entreprise
comme la paye par exemple - aux services d'intégration, l'accès aux et
la gestion des réseaux, la fourniture de produits de tous genres, en passant
par le conseil et l'aide à la planification. De telles sociétés de services
existent déjà et viennent des souches très variées. Elles s'appellent
par exemple IBM Global Services, Deutche Télécom ou encore Accenture (dont
la moitié du revenu en Europe provient maintenant de l'outsourcing)..
Comment les besoins des clients évoluent-ils ?
Depuis plus d'un an, nous observons deux phénomènes. Primo, l'outsourcing
dépasse de loin le périmètre des ressources informatiques. Secundo, les
clients réajustent leur choix en matière de sourcing de manière de plus
en plus réactive, en fonction des impératifs de la stratégie d'entreprise.
Autrement dit, les ajustements de la politique d'outsourcing vont devenir
de plus en plus fréquents; les entreprises cherchent en permanence à ajuster
le périmètre de l'externalisation à leurs besoins, quitte à inverser le
mouvement ponctuellement si nécessaire.
Dans ce contexte, comme les fournisseurs d'applications hébergées
- les fameux ASP - peuvent-ils tirer leur épingle du jeu ?
Les ASP se heurtent à un vrai problème de viabilité. Et pour cause: leur
seule valeur ajoutée consiste à apporter à l'entreprise une application
externalisée. Autrement dit, pour se différencier les uns des autres,
ils n'ont plus qu'une solution: se battre sur les prix (une spirale descendante)!
Si les ASP ne changent pas rapidement de business modèle, s'ils n'élaborent
pas une véritable proposition de valeur pérenne pour l'entreprise, ils
risquent bel et bien de dispararaître. C'est quasiment fait en Amérique
du Nord, et ça continue en Europe. Le service type ASP ne disparaît pas,
mais de plus en plus dans le futur, il sera assurer par les grands, les
xSP en l'occurence.
Vers le réseau mondial et universel
?
Croyez-vous
vraiment que le réseau IP puisse devenir une infrastructure universelle
? Le croyez-vous assez robuste par exemple pour supporter la qualité
de service nécessaire à la convergence voix-données
?
C'est une évidence, IP présente encore d'énormes lacunes qui l'empêchent
de couvrir correctement tous les usages. C'est un fait. Mais, en même
temps, le besoin d'une infrastructure réseau universelle est si forte,
la pression des clients si présente, que les industriels vont agir en
conséquence. Regardez simplement la croissance des WAN IP (réseau étendus)
des entreprises : pour les 2000 plus grosses sociétés, elle est de plus
de 100% par an et n'est pas prête de s'essoufler. Une nouvelle génération
de produits de gestion de réseau viendra compenser les lacunes de IP pour
offrir une qualité de service "business", tout en permettant aux entreprises
et les xSP de mieux optimiser leurs coûts d'exploitation.
La sécurité, sujet technique
ou politique ?
Les
entreprises n'ouvrent-elles pas leur système d'information plus
vite qu'elles ne se protègent ?
Je ne crois pas que l'on puisse dire
cela. Certes, les entreprises peuvent sans doute être considérées comme
en retard en matière de sécurité mais je crois que ce n'est pas seulement
un problème technique. Dans la majorité des entreprises, la politique
et les processus de sécurité ne sont souvent pas mûrs. Prenez la question
des annuaires. Aujourd'hui les solutions existent pour consolider et synchroniser
les informations des annuaires mais il s'avère très délicat dans une grande
entreprise de répondre à la question: qui maîtrise et qui contrôle l'information
? Et forcément un annuaire mal nourri n'aide pas à élaborer une politique
de sécurité cohérente. Pour prendre à bras le corps cette problématique
nous venons d'ailleurs d'attacher notre analyste spécialiste des annuaires
à notre pôle sécurité.
Ce problème organisationnel ne se double-t-il pas d'un manque
de compétences technique ?
C'est une autre explication, en effet.
Nous avons d'ailleurs observé que si les déploiements de Windows 2000
progressent bien, ceux d'Active Directory (l'annuaire de Microsoft) ne
suivent pas le même rythme. Loin de là.
En tant que
"chief research officer" de GigaGroup, Paul de Lingy Boudreau
est notamment responsable du planning des recherches. Auparavant, notamment
officié comme directeur informatique d'un grand acteur européen
du luxe ou encore comme vice-président d'Electronic Data Systems
(EDS).
|