JDNet Solutions: Quels
sont actuellement les chantiers informatiques en cours à la CAMIF
?
Jean-Louis Rimbod.
Nous menons en parallèle quatre projets qui en sont à des
phases d'avancement diverses. Le premier, dont nous venons de terminer
le déploiement commencé il y a un an, est la mise en place
de SAP Retail pour la gestion des quinze magasins de notre enseigne. Nous
sommes en train d'achever par ailleurs un projet de centre de contact
multimédia intégrant CTI (couplage téléphonie
informatique) et gestion des e-mails. Il s'agit d'un projet relativement
complexe, car il faut unifier trois centres d'appels géographiquement
et techniquement hétérogènes. Si tout se déroule
correctement, nous devrions avoir terminé avant l'été
2002. Les deux autres points - refonte de nos outils de publication et
de tout notre SI à moyen terme - sont pour le moment en cours de
réflexion.
Pouvez-vous préciser
ce que représente ce projet de refonte global de votre SI ?
Nous réfléchissons en
fait aux modalités de rénovation de notre SI à horizon
de trois à cinq ans, et nous avons en gros deux options. Soit étendre
la couverture de SAP et adopter un ERP généraliste, soit
choisir un outil métier avec un progiciel dédié à
la VPC (vente par correspondance).
Y-a-il un dénominateur
technique commun à tous ces projets ?
Tout à fait. Comme
beaucoup de grandes entreprises, nous avons un système d'information
dont les fondements remontent aux années 80, qui a demandé
pour s'adapter à nos besoins fonctionnels de nombreux développements
ad hoc. Il s'agit donc pour nous aujourd'hui de passer d'un
système d'information à forte dominante spécifique
vers un système plus normalisé. L'objectif étant,
pour reprendre la métaphore de l'urbanisation des SI, de fédérer
des îlots informationnels disparates au sein d'un référentiel
commun.
Avez-vous
opéré certains choix technologiques pour mener à
bien ce virage ?
Ha...! C'est un sujet qui est fortement
débattu au sein de la DSI actuellement, et ce pour plusieurs raisons.
Une raison intrinsèque d'abord, qui tourne autour du débat,
pour le moment en suspens : " .NET ou technologies Java ?".
Une raison structurelle ensuite, qui tient au choix éventuel de
SAP pour bâtir tout notre SI. Si nous retenons cette solution, nous
faisons implicitement d'autres choix techniques, et en misant sur un langage
procédural un peu ancien, il est évident que nous conditionnons
partiellement d'autres pans technologiques.
Est-ce
que cela signifie que l'arbitrage entre .NET et Java est conditionné
par la généralisation éventuelle de SAP à
l'ensemble de votre SI ?
A priori non, puisqu'à ma connaissance
SAP ne s'est pas encore positionné clairement aujourd'hui par rapport
à l'une ou l'autre de ces deux options.
Vos
relations avec vos prestataires ont-elles évolué récemment
? Qui opère les choix finaux et la mise en oeuvre technique ?
Nous essayons d'établir des
relations pérennes avec nos prestataires que nous considérons
de ce fait plutôt comme des partenaires. Venant par ailleurs de
cet univers du spécifique, nous avons l'habitude de conserver la
gestion de la maîtrise d'ouvrage en interne autant que faire se
peut. Ce n'est que pour certains projets ponctuels, comme pour SAP par
exemple, que nous déléguons cette partie à des intervenants
externes. Pour vous donner une idée plus précise, nous employons
45 personnes au département études et développement
- soit 50% environ des effectifs du service informatique -, que nous renforçons
par une quinzaine de consultants extérieurs en cas de besoin.
Précisément, est-ce que certaines
compétences vous font défaut en interne ?
La moyenne d'âge des nos informaticiens
est d'environ 40 ans. Il est donc entendu que nos collaborateurs n'ont
qu'assez exceptionnellement une formation universitaire orienteé
programmation objet, Linux, et à fortiori Java. Néanmoins,
il y a un une véritable demande de formation à ces technologies
de leur part, que nous essayons de satisfaire dans la mesure du possible.
Pour l'essentiel, cela se fait par un jeu naturel de transfert de compétences
lors de projets où interviennent des consultants issus d'autres
horizons technologiques.
Est-ce que la crise
informatique dont tout le monde parle - y compris nous-mêmes -,
a eu des répercussions sur votre calendrier de projets ou sur votre
enveloppe budgétaire ?
Pour être honnête avec
vous, je n'ai pas le sentiment que nous ayions traversé une 'crise'.
Les contraintes budgétaires qui pèsent sur le service informatique
sont les mêmes que celle qui pèsent sur les autres services
de la société. Les projets informatiques sont chez nous
toujours considérés comme des investissements et non comme
des structures de coût. En deux ans, notre budget a été
diminué d'environ 8% à chiffre d'affaires constant. Mais
cela est dû à un plan de redressement généralisé
de l'entreprise, entamé il y a maintenant 18 mois, qui devrait
nous ramener à l'équilibre avant la fin de l'année.
Des projets comme le centre de contacts dont je parlais tout à
l'heure participent d'ailleurs activement de cette politique de redressement
: nous n'allons donc pas nous priver des moyens de notre reprise, et en
cela notre direction générale nous soutient pleinement.
Un
mot de conclusion ?
Pour mener à bien leurs projets, les DSI ont besoin
d'avoir une visibilité sur la stratégie de leur entreprise
à moyen terme, même si ces projets doivent être menés,
eux, à plus court terme.
Directeur des Systèmes
d'Informations de la CAMIF depuis 1991, Jean-Louis Rimbod travaille depuis
21 an chez le vépéciste français, où il a successivement
été chef de projet , puis responsable du service Etudes Informatiques
pour la mise en place d'une cellule méthodes et le pilotage du système
logistique et transport.
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