Sous quels auspices 2002
a-t-il commencé pour Ifatec Euriware ?
Joël Bizingre.
Depuis cinq ans que la filiale e-business d'Euriware existe, nous avons
construit nos offres e-business autour de quatre pôles majeurs :
le business to employee (B2E), l'e-business partenaires et clients, l'e-business
intelligence et la communication interactive. Aujourd'hui, nous constatons
une réelle demande concernant les solutions de SSO et de PKI ainsi
que les services d'hébergement, qui vont constituer deux axes forts
pour l'année 2002.
Plus précisément,
quels sont les types de projets qui vont vous occuper dans les mois à
venir ?
Je classerais
nos projets en trois grandes familles. Les projets importants d'abord,
qui représentent à eux-seuls 66% des 130 projets que nous
avons actuellement à l'étude. Dans cette catégorie,
je citerais notamment les portails d'entreprise intégrant des processus
collaboratifs et un embryon de knowledge management. Au même niveau,
il faut ajouter tous les projets de PKI et de SSO, les sites Web dynamiques
et quelques applications d'hébergement critique. A cette première
catégorie s'ajoute celle de projets plus pointus et de moindre
ampleur, où l'on trouve les problématiques de signature
électronique et d'EAI où l'on voit poindre les premiers
projets sérieux. Enfin, il y a ceux que j'appellerais les "projets
du futur", pour lesquels on nous demande pour le moment des prototypes,
autour des Web sémantiques et des Web services notamment.
Quels sont vos choix
technologiques en matière d'infrastructure et sur quelle base les
opérez-vous ?
Schématiquement,
il y a quatre grandes souches technologiques sur lesquelles on peut actuellement
construire une solution fonctionnelle : l'open source, J2EE, .NET, et
les technologies propriétaires. En ce qui nous concerne, nous avons
opté pour J2EE, pour des raisons culturelles liées à
nos relations historiques avec l'INRIA d'une part, mais aussi pour des
raisons pratiques qui nous ont poussés vers la programmation orientée
objet. Pour des architectes, J2EE se prête en effet particulièrement
bien à l'intégration brique par brique.
Cela signifie-t-il
que vous ne vous intéressez pas aux trois autres alternatives ?
Non, bien entendu. .NET évolue et intègre
de plus en plus la dimension objet grâce à XML; nous surveillons
donc la plate-forme de Microsoft, mais pour répondre à votre
question, nous n'avons pas effectivement pas d'équipe formée
sur cette technologie pour le moment. Nous utilisons par ailleurs les
solutions CRM de SAP ou de messagerie Lotus Domino pour nos réalisations
intranet, et n'écartons pas les technologies propriétaires.
Quant à l'open source, je pense que certaines plates-formes comme
JBoss, Tomcat, ou Jakarta sont dignes d'intérêt.
On parle de rationalisation
des projets informatiques dans les grandes entreprises actuellement. Vos
relations avec les clients ont-elles changé récemment?
Incontestablement. De nombreux projets sont gelés,
quand ils ne sont tout simplement pas arrêtés. Les délais
de décision se sont par ailleurs nettement allongés... mais
les délais de réalisation restent -eux - incompressibles
! Les entreprises sont devenues plus prudentes dans leurs investissements
et plus précises dans la formulation de leurs objectifs. Les DSI
et les directions générales reviennent en force dans les
projets, ce qui constitue un réel changement par rapport à
2001 où les responsables marketing étaient omniprésents...
Vous déplorez
ce changement ?
Un peu. Les cahiers
des charges se sont appauvris. Il faudrait que l'imagination revienne
au pouvoir !
Ne portez-vous pas une
partie de la responsabilité de cet état de fait avec certains
éditeurs informatiques ?
Il
est vrai que certains projets ont eu du mal à être bouclés
ou n'ont peut-être pas tenu toutes leurs promesses. Mais je pense
qu'aujourd'hui les technologies de systèmes ouverts, telles que
les serveurs d'applications Java par exemple, sont stabilisées.
Est-ce que le montant
des enveloppes budgétaires aussi a changé ?
Globalement oui. Alors que nous avions une majorité de grands projets
- compris entre 1,5 et 2 MF- l'année dernière, nous sommes
dans une fourchette beaucoup plus large aujourd'hui, qui commence à
100 KF pour atteindre plusieurs dizaines de millions de francs sur certaines
compétitions.
En
matière de recrutement, avez-vous des difficultés à
trouver certains profils ?
Les spécialistes des solutions de SSO et de PKI sont plutôt
rares... Pour le reste, je ne constate pas de difficultés majeures,
sauf peut-être sur le knowledge management, dont les sous-bassements
organisationnels sont complexes. Nous travaillons d'ailleurs en partenariat
étroit avec l'Université de Troyes afin d'essayer de formaliser
les projets de travail collaboratif et de KM.
Joël Bizingre
a rejoint Ifatec, la filiale e-business du Groupe Euriware, en 1997 en qualité
de Directeur Technique en charge du dévelopement des offres et du
pôle ingénieurs d'affaires. Avant cette date, il a travaillé
5 ans au sein de la DCTI du Crédit Lyonnais en tant que responsable
des nouvelles technologies, architecte métier bancaire et responsable
intranet. De 1987 à 1992, il a été chef de projets
Systèmes Informatiques de Commandement chez Alcatel ISR.
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