Nouvel arrivant sur le marché de
la communication multicanal, Néolane a réussi à
convaincre le fonds Auriga Partners d'investir 2 millions d'euros
dans sa stratégie de développement française.
"Tout est parti d'une demande de Fimatex (le courtier en
ligne du groupe Société Générale, NDLR),
qui n'était pas satisfaite des outils de communication dont
elle disposait, explique Stéphane Dietrich, directeur général
de Néolane. Nous avons donc développé pour
eux un logiciel capable de s'interfacer avec leurs bases de données,
d'automatiser et de cibler complètement l'envoi des mails,
des fax et de SMS". Pour Néolane, l'objectif de cette
première levée de fonds -dont les détails ne
sont pas communiqués- est de se donner les moyens de lancer
une véritable campagne commerciale et de poursuivre l'optimisation
de son logiciel. Néolane a été créée
en juin 2001. La société, déficitaire, annonce
avoir réalisé 250 000 euros de chiffre d'affaires
depuis sa création. Néolane espère convaincre
à terme 30 à 50 comptes en France.
L'éditeur Néolane
s'attaque à un marché où les prestataire de
services ont beaucoup de poids. Stéphane Dietrich pense qu'il
"est indispensable de commencer avec un prestataire de services,
pour évaluer les retombées d'une campagne de marketing.
Mais si tout fonctionne bien, on peut éprouver le besoin
de rapatrier la gestion de la campagne dans son propre back-office.
En croisant notre logiciel avec une
base de données, on multiplie les possibilités : par
exemple, on peut créer des règles d'envoi du type
"j'envoie ce mail aux femmes de 25 à 40 ans qui ont
cliqué sur ce lien". On peut aussi personnaliser
un mail avec des informations du type : "nom, prénom,
et famille de produits que chaque client utilise."
Multi-plateformes,
multi-bases
Les différentes offres de Néolane
peuvent s'intégrer dans la plupart des environnements : le
logiciel est compatible avec
Sun
Solaris, toutes les versions de Windows depuis Win98 (client ou
serveur), ainsi qu'avec les principales distributions professionnelles
de Linux. Quid des bases de données ? "Notre offre est
compatible en natif avec Oracle, SQL Server, Sybase et PostgreSQL.
On peut aussi les intégrer à une base via OBDC".
Reste un petit problème qui pourrait inciter les directeurs
informatiques à se tourner vers un prestataire de services :
l'envoi d'emails en masse nécessite une infrastructure fiable
et solide. Pour Stephane Dietrich, c'est une idée reçue
: "La technologie a bien évolué, et avec un seul
serveur on peut facilement gérer
des envois en masse".
Néolane n'est pas seul
sur le marché. Il doit affronter la concurrence
des logiciels de CRM du type PeopleSoft ou Oracle qui
disposent tous d'un module de communication. Il doit aussi compter
sur ses concurrents frontaux, comme Kana ou MessageMedia. Stéphane
Dietrich compte capitaliser sur la maturité de son logiciel
: "Quelques-uns de nos clients, parmi lesquels figurent Fimatex,
Banque Directe, TravelPrice et Publicis Technologies ont tenté
de mettre en place une plate-forme de communication sur la base
de PeopleSoft ou de Kana. Mais ils ont vite abandonné parce
que les fonctionnalités étaient sans réelle
valeur ajoutée ou parce que l'ergonomie du logiciel était
mauvaise. Nous pensons arriver au bon moment pour proposer un logiciel
vraiment opérationnel".
License
ou ASP ?
Néolane ne compte pas diffuser elle-même ses solutions
en ASP. Mais elle permet à un provider d'utiliser ses applications
pour proposer ce mode de distribution : "Nous sommes avant
tout un éditeur de logiciels. Notre modèle tarifaire
est donc concu pour que les utilisateurs finaux, tout comme les
prestataires de service, puissent utiliser nos produits. Ils paieront
aux nombre de profils gérés". Il faudra débourser
9 000 euros pour la version 'workgroup', qui permet de gérer
jusqu'à 20 000 clients ; et 45 000 euros pour
la version 'enterprise', qui permet d'en gérer 100 000.
Pour gérer 300 000 clients, il faudra acquérir
trois licences 'enterprise'.
Dans le futur, Néolane veut
enrichir les fonctions de son logiciel, et peut-être s'attaquer
au marché américain si le succès est au rendez-vous:
"Dans le contexte actuel, mieux vaut prendre son temps, et
réaliser des levées de fonds sages et progressives".
Néolane, qui était détenue à 100% par
ses fondateurs avant la levée de fonds, peut compter sur
le soutien d'Auriga Partners, le fonds d'investissement qui a suivi
Stéphane Dietrich dans d'autres projets depuis 1992. Ce dernier
a créé deux autres entreprises avec deux amis rencontrés
sur les bancs de Centrale : AGDS, qui a été revendue
à Apsylog, et Cubicsoft (prestataire de services), société
bénéficiaire. Pour Néolane, un évènement
pourrait changer la donne dans les années qui viennent : "Annuncio,
le logiciel de gestion de campagnes, a été racheté
par PeopleSoft en janvier ... Nous n'excluons pas de suivre le même
chemin".
[Nicolas Six, JDNet]