Les conséquences
du rachat de PwC Consulting par IBM
Par le JDNet
Solutions (Benchmark Group)
URL : http://www.journaldunet.com/solutions/0208/020821_ibmpwc.shtml
Mercredi 21 août 2002
Il y a près de trois semaines, le 31
juillet, IBM Global Services (IGS) annonçait le rachat, à
l'échelle mondiale, de la branche conseil du cabinet PricewaterhouseCoopers,
PwC Consulting. Les réactions et analyses n'ont pas manqué
de suivre, s'interrogeant sur l'impact de cette acquisition de poids
sur le marché des services informatiques. Retour, à
froid, sur cet événement, intervenu alors que KPMG Consulting,
également, voyait deux de ses implantations locales (Royaume-Uni
et Pays-Bas) rachetées par Atos Origin.
Une opération
bénéfique sur le papier pour les deux parties
Pour
IBM, le rachat offre deux apports majeurs: d'une part, un portefeuille
de client et de contacts à très haut niveau dans l'entreprise,
non plus seulement dans les cercles technologiques, d'autre part,
une expertise accrue dans des domaines comme le processus métier
et les ERP. Par ailleurs, la crédibilité de l'entreprise
dans le secteur du conseil se trouve accrue. Enfin, IBM acquiert PwCC
pour une somme particulièrement faible (3,5 milliards de dollars),
notamment par rapport à l'offre d'HP (18 milliards) - qui n'avait
pas aboutie - en 2000.
Pour PwC Consulting, l'opération intervient à un moment
où une introduction en bourse plus qu'hasardeuse était
envisagée (accompagnée d'un changement de nom - pour
"Monday" - qui a suscité - comme le rappelle Stephanie
Moore, du Giga Group, dans une analyse du 31 juillet - un certain
nombre de moqueries). D'autre part, IBM est présent dans 100
pays non couverts par PwC Consulting, et dispose d'un budget conséquent
en R&D.
Selon Pierre Audoin Conseil (PAC), qui considère l'acquisition
(à la lumière, notamment, de l'opération menée
par Atos Origin citée plus haut), comme un "développement
normal", le couple IBM-PwCC deviendrait en particulier numéro
trois mondial du conseil en stratégie et management, derrière
McKinsey et Accenture (et bien sûr leader sur le marché
des services informatiques, autant en Europe que dans le monde).
Des différences culturelles parmi d'autres difficultés
Autant
Pierre Audoin Conseil que le Giga Group soulignent les divergences
entre les deux entreprises dans les habitudes de travail des employés
(IBM figure en tête de notre
enquête sur les entreprises "où il fait bon
travailler", et PwC se caractérise par un très
fort engagement de ses salariés). Le problème pour IBM
va donc être d'harmoniser ou, à défaut, de faire
cohabiter ces deux "cultures" (au préalable, il faudra
bien sûr retenir les consultants PwC).
Mais d'autres difficultés pourront surgir: en premier lieu,
les implantations locales de PwCC n'approuveront peut-être pas
la décision "corporate", d'autant que le cabinet,
rappelons-le, cherchait son indépendance via l'introduction
en bourse et le changement de nom.
Enfin, un point d'interrogation entoure l'attitude des clients PwCC
face à la nouvelle entité. Ces derniers craindront peut-être,
comme le souligne le Giga Group, que leur prestataire ne soit plus,
désormais, qu'une émanation directe du service commercial
d'IBM. Mais on doit mentionner que PwCC, par le passé, a développé
des partenariats avec des acteurs comme HP: de telles alliances posaient
déjà la question de l'objectivité du cabinet.
Elle ne se pose donc aujourd'hui ni plus ni moins qu'avant.
[Jérôme Morlon, JDNet]
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