Un
outil de SCM représente un investissement très lourd,
mais son ROI est souvent intéressant. A condition toutefois
qu'il tienne toutes ses promesses... Une étude conjointe d'Ilog
et du site spécialisé Apics met en effet le doigt sur
la difficulté de synchroniser un outil SCM avec celui de ses
partenaires, qu'ils soient clients ou fournisseurs. Avec la publication
de cette étude, c'est l'une des plus belles promesses du SCM
qui s'écorne.
De grosses difficultés
sur le terrain
Apics et Ilog ont interrogé des enteprises venues de tous
les horizons et qui s'intéressent de près au SCM.
Il apparaît à l'issue du questionnaire qu'un moitié
des répondants n'ont pas synchronisé leur chaine d'approvisionnement
à celle de leur fournisseur. Plus des deux tiers des sondés
font par ailleurs état de difficultés rencontrées
au cours du processus de synchronisation : l'interfaçage
d'un outil de SCM avec un autre est un processus particulièrement
laborieux.
Ces chiffres sont d'autant plus marquants
que la plupart des enteprises sont intéressées par
cette option. "86 % des personnes interrogées reconnaissent
que le SCM pourrait les aider à synchroniser leurs processus
d'approvisionnement avec celui de leurs fournisseurs" reporte
Karen Strugnell, responsable marketing EMEA de la division value
chain management d'Ilog.
Projets reportés
sine die
Il semble pourtant que les entreprises souhaitent prendre le problème
à bras le corps : 80 % des répondants ont
affirmé leur volonté de résoudre ce problème,
mais pas avant 6 mois. La conjoncture n'est pas favorable aux grands
chantiers, et les investissements
sont bloqués jusqu'à nouvel ordre.
Et pour cause : "le coût
d'une telle synchronisation fait partie des trois principaux obstacles
à l'interfaçage des outils de SCM". Un tiers
des répondants le trouvent trop elevé. Parmi les autres
problèmes invoqués : le temps d'implémentation
(39%), et surtout le problème de l'accès aux données
du partenaire (53%) : dans 65 % des cas le SCM du fournisseur
n'est pas le même que le SCM du client. Ce qui explique que -
dans les entreprises qui sont parvenues à se connecter à
leurs fournisseurs, deux SCM cohabitent dans 44 % des cas :
un SCM interne et un SCM pour la communication avec l'extérieur.
Entre chien et loup
Ce constat ne doit pas faire oublier les belles réussites
du SCM dans certaines entreprises. Témoin : le projet
MGI mené à bien par SAP et Ilog. "Avec ce produit,
MGI gère les stocks de gaz directement chez ses clients et
les approvisionne quand celà est nécessaire. Le client
laisse donc au fournisseur la responsabilité de son approvisionnement".
Pourtant, les enteprises qui ne parviennent
pas à se connecter au SCM de leur partenaire ne sont pas les
seules à revendiquer la complexité des systèmes
d'approvisionnement. "Il peut arriver que des entreprises se
lancent dans un
simple
projet de SCM interne, et qu'ils abandonnent l'aventure en route".
La raison ? "Pour implémenter un SCM sans douleur,
il faut avoir un système d'information cohérent et homogène,
et avoir accès à des informations fiables. Ce qui est
loin d'être toujours le cas. Au vu des développements
et des bouleversements qu'un SCM induit dans un système d'information
qui manque d'omogénéïté, certains jettent
l'éponge". Le budget du SCM peut en effet s'en trouver
démultiplé, et le projet ajourné... Le
chantier de l'approvisionnement risque bien de traîner en longueur
dans de nombreuses entreprises. [Nicolas Six, JDNet]