Rémy Poulachon (Cross Systems) : 
"Les choses se compliquent avec des Web Services évolués"

Par JDNet Solutions (Benchmark Group)
URL : http://www.journaldunet.com/solutions/itws/021104_crosssystem.shtml

Spécialiste français des architectures Internet, la société de services informatiques Cross Systems a été récemment choisie par Essilor pour inscrire ses applications dans une infrastructure d'intégration de toute dernière génération. Entendez par là un mode d'interfaçage sous forme Web Services. Rémy Poulachon, responsable du pôle Nouvelles Technologies & Mobilité de Cross Systems, revient ici sur les acquis (et les limites) de l'approche.




Propos recueillis par Antoine Crochet-Damais le 04/11/2002


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JDNet Solutions. .Net et J2EE sont les principaux environnements utilisés pour développer et exécuter des Web Services...
Rémy Poulachon. Il existe assez peu de différences entre ces plates-formes et la manière dont elles génèrent et exécutent de tels composants. Toutes deux reposent en effet sur une machine virtuelle pour les délivrer, brique à laquelle s'ajoute diverses fonctions de gestion des performances (équilibrage de charge, etc.).

La problématique principale des solutions d'intégration à base de messages SOAP réside plutôt dans la manière d'invoquer ces objets depuis des terminaux ou des serveurs distants.

Pour que le Web Service fonctionne, client et serveur doivent être dotés de la même version de SOAP ?
Aujourd'hui, SOAP 1.1 est proposé par l'ensemble des éditeurs. Certes, cette édition reste limitée. Elle standardise l'envoi d'un ordre à une application distante (grâce à WSDL) et la lecture de la réponse XML qui en découle - par le biais de SOAP justement. Le tout transitant via un réseau HTTP. C'est assez simple, SOAP est d'ailleurs l'acronyme de Simple Object Access Protocol. Cependant, cela n'empêche pas cette spécification de remplir sa mission d'intégration !

Qu'en est-il lors de la mise en oeuvre de services plus évolués ?
Dans ce cas, les choses se compliquent. L'utilisation de mécanismes plus complexes que de simples appels de fonctions (ou méthodes) nécessitera l'implémentation par l'application cliente de paramètres (SOAP) particuliers qui varieront au regard de la plate-forme supportant le Web Service cible (.Net, J2EE, etc.). C'est par exemple vrai si l'on désire ajoindre des fichiers attachés aux messages ou encore exploiter plusieurs protocoles réseau.

Aux côtés d'Essilor, avez-vous pris en charge d'autres projets sur le terrain des Web Services ?
Nous avons notamment développé un outil permettant à un personnel nomade d'avoir accès à des données stockées sur un système d'entreprise depuis plusieurs terminaux : un assistant personnel, un téléphone portable ou encore un poste Web. Pour ce genre d'applications, les Web Services présentent comme principal avantage d'être décorrélés des applicatifs serveurs qu'ils invoquent (bases de données, programmes .Net, Java, etc.). Mais aussi de l'interface utilisateur - qui peut par conséquent se décliner selon différents écrans.

Ce retour d'expérience met en valeur un autre grand point fort de cette méthode d'intégration. Sorte de bus EAI standardisé, elle est aussi un moyen de conserver un système existant, développé en Java par exemple, tout en développant parallèlement des briques basées sur d'autres environnements de développement et de déploiement (.Net, etc.)... qui ne poseront aucun problème d'interopérabilité.

La sécurité demeure le principal obstacle au déploiement de Web Services ?
Cette question se pose en environnement BtoB. Sur ce point, on note que les flux SOAP transitent par le port 80 des pare-feu. Dans ce domaine, les éditeurs commencent à prendre en compte le contrôle des Web Services par le biais de dispositif de lecture des messages XML. Le chiffrement des messages demande encore l'installation de solutions particulières (PKI, etc.). Quant à la compression des données, elle peut être prise en charge par des protocoles (base 64) intégrés par la plupart des serveurs d'applications.

Comment considérez-vous les récentes annonces du consortium WS-I (Web Services Interoperability Organisation) ?
Les spécifications qui viennent d'être publiées par cette organisation marquent une nouvelle étape dans l'histoire des Web Services. Lors des premières annonces autour de cette technologie, il était à craindre que celle-ci face l'objet d'implémentations disparates... et pour finir, ne prenne pas son essor. Là où l'infrastructure Corba avait échoué, les membres du WS-I, parmi lesquels on compte les plus grands éditeurs (IBM, Sun, Oracle et Microsoft), nous prouvent avec cette nouvelle initiative qu'ils sont capables de se mettre d'accord sur une façon commune d'implémenter cette nouvelle norme.

Reste que les Web Services ont encore du chemin à faire avant de pouvoir faire face aux nombreuses problématiques des échanges BtoB ?
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Les transactions inter-entreprises se cachent derrière les Web Services. Les premières spécifications SOAP et WSDL devraient en effet s'enrichir au fil du temps pour inclure des vocabulaires de description de processus métier BtoB, comme BPML ou ebXML, puis des langages spécifiques à la description de documents techniques relatifs à des secteurs particuliers - le domaine de l'aviation par exemple. Ce chantier va demander plusieurs années avant d'être mené à bout.

Diplomé de l'EPSI (Ecole Privé des Sciences Informatiques) en 1992, Rémy Poulachon débute comme Ingénieur d'Etude chez Infosight. De 1993 à 1998, il sera chef de projets Nouvelles technologies et conférencier dans la société MK Informatique jusqu'en 1999 (date du rachat de la société MK Informatique par le groupe Cross Systems). A 34 ans, Rémy Poulachon est aujourd'hui Responsable du pôle Nouvelles Technologies & Mobilité chez Cross Systems.


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