L'UE suit informatiquement
les empreintes des demandeurs d'asile Par JDNet Solutions (Benchmark Group) URL : http://www.journaldunet.com/solutions/0302/030205_commission.shtml Lancer l'impression Mercredi 5 février 2003
Gênant : "pour alléger les procédures, sa demande d'asile est examinée dans le premier pays traversé. Mais - dans la mesure où nous ne pouvons pas l'identifier à coup sûr -, rien ne l'empêche de poser une demande dans chaque pays traversé - en Grèce, en Allemagne, en France, etc. Certains ne s'en privent pas et engorgent les administrations". Autre problème : quelques demandeurs sollicitent plusieurs organismes de sécurité sociale transfrontaliers et touchent plusieurs fois les aides et les indemnisations. Que faire ? Identifier les demandeurs à coup sûr, et garder en mémoire le pays d'accueil qu'ils ont traversé en premier. La solution ? La biométrie, tout simplement : "c'est la technologie d'identification la plus avancée, elle est très sûre et déjà très répandue". La biométrie permet - rappelons-le - de reconnaître un individu d'après ses particularités physiques - empreintes digitales, dessin de la rétine, timbre de la voix, etc...
La reconnaissance des empreintes est bien sûr utilisée dans de nombreux pays européens. Un scientifique japonais a démontré que 80 % des systèmes de reconnaissance d'empreintes digitales pouvaient être floués par un faux en gélatine, simple de conception et peu cher. "Sauf si la personne qui prend les empreintes vérifie que vous ne trichez pas - rassure Frank Paul. Et pour être franc, je ne pense pas que la fabrication d'un gant en gélatine sur 5 doigts soit à la portée du premier demandeur d'asile venu". Depuis le 15 janvier 2003, les empreintes de tous les demandeurs d'asile sont numérisés dans tous les pays d'Europe - c'est la concrétisation du projet Eurodac. Sur le terrain, cela se concrétise par des choix techniques différents : "on trouve de tout, depuis les systèmes de reconnaissance d'empreintes les plus récents jusqu'aux plus vieux systèmes. Dans certains pays, les empreintes sont même prises sur papier avant d'être scannées ailleurs". Jongler avec l'existant Problème : tous ces matériels font appel des procédés différents pour "cartographier" les empreintes. "Il fallait pourtant comparer ces empreintes : nous avons décidé de garder l'image complète de chaque emprunte, plutôt que d'en extraire les particularités. Le fichier résultant - basé sur la norme ANSI/NIST - est plus lourd à traiter, mais c'est la seule véritable garantie d'interopérabilité". Avec Eurodac, il devient donc impossible de falsifier une identité : lorsqu'un agent de l'Etat scanne les empreintes d'un demandeur d'asile, il sait normalement dans les cinq minutes si les empreintes ont été relevées en Europe, par quel pays, et s'il a effectué une demande d'asile dans ce pays". Beaucoup d'informations sensibles transitent donc dans les tuyaux d'Eurodac, mais avec un niveau de sécurité très élevé. Sécurisation tous
azimuts
Mais la commission n'a pas toute les cartes de la sécurité en main : chaque pays dispose de ses propres bases de données - qui sont les seules à stocker des informations sur l'identité du demandeur - et de tuyaux pour relier chaque borne de consultation à un serveur national. "Nous laissons la responsabilité de leur infrastructure à chaque pays, mais nous nous veillons à la bonne application du règlement". Et c'est bien la moindre des choses lorsqu'il s'agit d'informations sensibles. Et si un pays essayait d'utiliser ces informations à des fins policières ? "Les systèmes de contrôle d'Eurodac se mettraient en alerte, ouvrant la voie à de lourdes sanctions".
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