JDNet Solutions. Votre
activité se rapproche-t-elle de la définition, avec vos
clients, de plans de continuité d'activité ?
Laurent Kauffmann.
Oui, notre domaine de compétences est le maintien en conditions
opérationnelles de l'ensemble d'une infrastructure de stockage.
Nous avons démarré l'activité service par la maintenance
de nos matériels, notamment les robots automatisés, lesquels
dialoguent avec des serveurs, d'où la nécessité de
maîtriser les interfaces applicatives et donc les problèmes
d'interopérabilité. Dès lors, notre expertise est
devenue multimarque, multilogiciel.
En pratique, nous garantissons à nos clients des taux de backup,
des taux d'accès aux données basés sur l'évaluation
de probabilités. Ceci nous conduit à préconiser des
architectures, après avoir analysé l'existant, déterminé
quelles données sont vitales pour l'entreprise, ou moins vitales,
et à évaluer les risques.
Vous
vous positionnez donc plus sur le terrain de la prévention que
sur celui de la reprise sur incident ?
Effectivement, nous nouons des parteneriats avec des acteurs
(hébergeurs, infogéreurs) dont le métier est complémentaire
du nôtre. Pour ce type d'entreprises, le stockage est souvent le
volet qui coûte le plus cher. C'est là que nous intervenons.
Observez-vous actuellement
une réduction des bugdets liés à la gestion du stockage
chez vos clients ?
Il y a plutôt une réflexion autour des technologies
en place: sont-elles toujours pertinentes ? Jusqu'à il y a encore
un an, les entreprises n'hésitaient pas à surdupliquer leur
stockage, dans la crainte de perdre des données vives. Aujourd'hui,
l'enjeu est plutôt de soulager les coûts engendrés
et d'optimiser ce qui a été acheté. Entre alors en
jeu le prestataire, et les entreprises, pour peu qu'elles acceptent de
transférer un peu de maîtrise hors de leur giron - ce qui
constitue généralement la principale barrière à
franchir - sont alors prêtes à payer ce qui est nécessaire
pour garantir la disponibilité des données et la réussite
des sauvegardes.
Comment répondez-vous
aux exigences de vos clients en termes de qualité de service ?
Pour les clients dont nous gérons directement l'infrastructure,
sans passer par un hébergeur, nous garantissons deux heures de
délai d'intervention maximum (et cela peut descendre jusqu'à
quinze minutes en fonction des besoins), et entre deux et huit heures
de délai de réparation. Evidemment, une exigence forte à
un coût d'autant plus important.
Je précise que nous gérons des problèmes qui ne sont
pas forcément dus à des équipements Storage Tek.
Nous avons récemment acheté aux Etats-Unis une technologie
de supervision qui est un peu l'OpenView du stockage et qui nous permet
notamment d'harmoniser l'administration de différentes baies de
stockage.
Vous insistez sur la
"gestion du cycle de vie de l'information" (ILM - Information
Lifecycle Management). Quelle définition donnez-vous à ce
concept ?
Il s'agit d'utiliser notre expertise pour définir
quelle donnée doit être stockée sur quel type de média
à tel moment. Des données vives de production devront disposer
d'un temps d'accès très court, jusqu'au moment où
leur criticité diminuera, permettant de les stocker sur des médias
disques moins chers, puis de manière lointaine à un autre
moment, et ce jusqu'à ce que l'on puisse les détruire. Pour
certaines, l'archivage ultra-sécurisé pourra être
nécessaire (les plans d'avions chez Airbus sont ainsi gardés
pendant 35 ans), etc.
Du point de vue de
la sécurité, justement, que mettez-vous en oeuvre ?
Généralement, nos clients qui sont principalement
des grands comptes comme EDF/GDF par exemple, définissent des politiques
de sécurité globales qui s'appliquent dès lors à
la problématique du stockage. Ce point est donc déporté
au niveau de chartes plus globales.
Votre activité
se porte bien ?
Dans le monde, la division service réalise entre
17 et 18% de croissance depuis quatre ans, ce qui est beaucoup quand on
voit l'état du marché global des services aujourd'hui. En
France, notre équipe de 150 personnes réalise un CA de quelque
50 millions d'euros. Ce chiffre se monte à 750 millions à
l'échelle mondiale.