A travers IBM,
SCO accuse l'ensemble des éditeurs Linux
Par JDNet
Solutions (Benchmark Group)
URL : http://www.journaldunet.com/solutions/0305/030507_sco.shtml
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Mercredi 7 mai 2003
En janvier dernier, SCO (ex-Caldera), éditeur
américain de solutions d'infrastructure, annonçait tambour battant sa volonté
de faire valoir ses droits en matière de technologies Unix. Dans son communiqué,
il mettait d'emblée en cause les distributeurs Linux en pointant du doigt
les étranges similitudes de ce clone Open Source avec son noyau original
(voir l'article).
Début mars, SCO lançait une action en justice contre IBM en l'accusant d'avoir
fait main basse sur certains secrets de fabrication d'Unix et d'exploiter
ces derniers au bénéfice d'une stratégie de développement axée autour de
Linux (voir l'article).
La société d'Utah précise dès lors avoir recueilli
suffisamment de preuves pour faire tomber IBM... Dans une réponse
intervenue mercredi dernier, ce dernier réfute ces accusions en bloc.
IBM
attaqué en justice pour plagiat
Pour soutenir son argumentaire,
SCO qui, rappelons le, possède depuis 1995 les droits de propriété d'une
des versions de Unix les plus utilisées au monde (Unix System V)
cite un accord remontant à 1985. Dans ce contrat, AT&T, ex-propriétaire
des brevets du système d'exploitation, autoriserait IBM à
réaliser des développements à partir du noyau en
question... Et ceci selon certaines conditions : les informations relatives
au code source de la technologie d'AT&T devaient notamment rester confidentielles.
Dès le début de l'année, SCO engageait une équipe de consultants pour
comparer UNIX System V à ses petits frères. Dans un article
publié le premier mai dernier par notre confrère américain News.com, Darl
McBride, directeur de SCO, dévoile les conclusions de ce travail. "Nous
sommes en mesure de mettre en évidence des librairies du code source de
Linux qui se retrouvent à l'identique dans notre Unix", affirme t-il sans
vouloir donner plus de détails sur les instances incriminées. Et François
Mauny, directeur de SCO France, que nous avons interrogé, de préciser :
"ces extraits concernent l'UNIX d'IBM (AIX) mais également
certaines distributions Linux".
Les éditeurs
Linux touchés également ?
Selon certains observateurs, la partie
serait encore très loin d'être jouée. Principale raison
invoquée: nombre d'ouvrages, articles et autres publications parues
depuis des années font également référence
à des données relatives à la propriété
intellectuelle de SCO concernant Unix System V. Linux et autres AIX ne
représenteraient donc pas, et de loin, des cas particuliers en
matière de violation de brevets Unix.
Reste qu'une décision favorable à SCO pourrait entraîner
un effet domino touchant l'ensemble des acteurs du monde Linux, au premier
rang desquels figure Red Hat.
IBM en porte drapeau de
la cause Open Source
Du détournement de secrets de fabrication
aux actions de concurrence déloyale en passant par la rupture de contrat,
IBM s'oppose à l'ensemble des griefs avancés par SCO. "Nous
possédons l'ensemble des droits intellectuels nous autorisant à
exploiter ce logiciel propriétaire", indique notamment Big
Blue. Dans son communiqué, il reproche également à
SCO de vouloir mettre la communauté Open Source au pied du mur.
"Si nous tentons de faire barrage à IBM, c'est que nous avons espoir de
gagner, lance le directeur de SCO France. En cas de décision en notre
faveur, les autres fournisseurs Linux auront tout intérêt à transiger."
En attendant, la procédure pourrait nécessiter
"entre 12 et 18 mois". Une période qui devrait donner tout
loisir aux éditeurs Linux de peaufiner leur défense. "Dans tous
les cas, nous devrions aboutir à un arrangement avec nos alliés
également positionnés sur ce segment, les membres du groupement
United Linux principalement (TurboLinux, Connectiva et SuSE)", conclut
le responsable.
[Antoine Crochet-Damais, JDNet]
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