"Notre
horizon est 2004", a affirmé Jean-René Fourtou, le PDG
de Vivendi-Universal, en présentant les résultats 2002
de la société et ses perspectives. Ce n'est que l'année
prochaine que "nous verrons les résultats des actions
stratégiques que nous avons prises", commente-t-il.
En attendant, le groupe souffre ("C'est un euphémisme
de dire que 2002 a été une année difficile") et cela
se traduit dans les chiffres : Vivendi Universal a annoncé
une perte nette record de 23,3 milliards d'euros en
2002. Il bat ainsi le record de la plus importante perte
de l'histoire pour une entreprise française, établi
la veille par par France Telecom (20,7 milliards d'euros,
voir l'article
du JDN du 06/03/02).
Principales
responsables de ce montant, les dépréciations d'actifs
qui ont dépassé les 21 milliards pour l'ensemble de
l'année 2002, soit plus que les 15,7 milliards d'euros
de provisions passées par Jean-Marie Messier au titre
de l'exercice 2001 (soldé par une perte nette de 13,6
milliards). Sans les charges exceptionnelles et les
amortissements de survaleurs, la perte réelle aurait
été de 514 millions d'euros.
Pour
tenir le choc à l'horizon 2004, Vivendi Universal a
déjà réduit sa dette à 12,3 milliards d'euros au 31
décembre 2002 (contre 37,1 milliards au 31 décembre
2001) : au total, la dette nette a donc été réduite
de 24,8 milliards d'euros. A noter, indique la société,
que cette dette n'intègre pas l'émission, en novembre
2002, de l'obligation remboursable en actions pour un
montant de 1 milliard d'euros, ni le différentiel relatif
au "total return swap" AOL Europe arrivant à échéance
au deuxième trimestre 2003 (Lire l'article
du 03/02/03).
Le
groupe prévoit de nouvelles cessions pour un montant
de 7 milliards en 2003. Mais, aussi prudent qu'à
son habitude, Jean-René Fourtou s'est bien gardé de
révéler les cessions envisagées, notamment dans les
actifs américains pour lesquels plusieurs candidatures
se sont déjà déclarées. Sa seule indication : il discute
"avec tout le monde".
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