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AOL Europe : Bertelsmann et Vivendi étaient dans le bateau...
Le groupe allemand a empoché 6,75 milliards de dollars en 2002 pour céder ses 49% dans AOL Europe. Du côté de VU, les ponts sont coupés depuis 2001. En apparence...  (Lundi 3 février 2003)
         
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Une fois passée la déflagration causée par l'annonce des pertes astronomiques d'AOL Time-Warner en 2002 (100 milliards de dollars), un coup d'oeil aux résultats consolidés du groupe américain permet d'observer les récents épisodes au sein de l'actionnariat d'AOL Europe. C'est en effet l'année dernière que le groupe allemand Bertelsmann a définitivement coupé les ponts avec son ancien partenaire. La fin d'une aventure commune à laquelle a également participé en son temps Vivendi-Universal, même si pour ce dernier, tout n'est peut-être pas terminé.

Le bilan 2002 du groupe AOL Time Warner est formel. En vertu d'un accord dont les modalités avaient été rendues publiques dès le début de l'année, la filiale européenne d'AOL s'est éloignée de Bertelsmann, actionnaire de référence détenteur de 49% du capital. Prix de la séparation : 6,75 milliards de dollars. Le versement de cette somme au groupe Bertelsmann s'est effectué en deux temps : une première tranche de 5,3 milliards de dollars a été réglée en janvier 2002 pour récupérer 80% des parts du groupe allemand dans AOL Europe. La seconde, portant sur un montant de 1,45 milliard de dollars, a été effectuée en juillet 2002.

Cet accord de retrait met fin à une collaboration qui avait débuté en 1995 avec la création de la co-entreprise AOL Europe entre AOL Inc. et Bertelsmann AG. Un partenariat stratégique qui avait permis à AOL d'ouvrir son premier service d'accès Internet européen en Allemagne. Désormais, AOL Europe a les mains libres pour redéfinir sa stratégie européenne sous la houlette de son nouveau président Philip Rowley, en poste depuis septembre 2002. Si le groupe considère l'Europe comme une zone de croissance, ses comptes doivent y être redressés : en 2001, AOL Europe a accusé une perte de 629 millions de dollars pour un chiffre d'affaires de 905 millions. Quant au bilan 2002, il n'a pas été communiqué. Sur les 35 millions d'abonnés AOL dans le monde, la filiale européenne en représenterait plus de 6 (dont un million en France).

Apparemment réglée, la question des relations d'AOL Europe avec son deuxième ancien partenaire stratégique, Vivendi Universal, va-t-elle refaire surface? En 1998, le groupe alors présidé par Jean-Marie Messier était entré à hauteur de 55% dans le capital d'AOL France, créé deux ans auparavant. Une participation détenue via Cegetel (36,67%) et Canal + (18,33%). Mais empêché de monter plus avant dans AOL France et AOL Europe, Jean-Marie Messier invoquait la fusion entre AOL et Time-Warner pour vendre, en mars 2001, sa participation dans AOL France.

Cette participation a en fait été échangée contre des actions préférentielles ("junior preferred stock") sans droit de vote d'AOL Europe valorisées (à l'époque) à 725 millions de dollars et devant percevoir un dividende de 6%, si l'on en croit un communiqué de Vivendi. Ce communiqué précisait qu'en avril 2003, AOL Europe pourrait "soit racheter ces actions privilégiées, soit les échanger contre des actions ordinaires AOL Europe cotées en Bourse [NDLR : la société n'est finalement pas entrée en Bourse] ou contre des actions AOL Time Warner".

L'échéance est maintenant proche, mais comme rien n'est jamais simple chez Vivendi Universal, un nouvel épisode est intervenu peu de temps après la transaction. En juin 2001, apprend-on dans le rapport annuel de cette même année, "les actions préférentielles AOL Europe détenues par le Groupe ont été cédées à la société Line Invest Limited, qui a financé cette acquisition par un prêt consenti par Bayerische Landesbank". Montant de cette cession : 719 millions de dollars, ce qui, selon le rapport, représentait une plus-value de cession nette de 402 millions d'euros.

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Or Vivendi Universal a conclu avec Line Invest un contrat de "Total Return Swap" (TRS) qui expire le 30 octobre 2003. Conformément à cette convention, VU "assumera le risque financier si la valeur nette disponible d'AOLE est inférieure à 812 millions de dollars au 31 mars 2003". Cette valeur nette disponible est définie par contrat comme ''la juste valeur'' d'AOLE et des actifs et activités de ses filiales et sera évaluée par deux experts en avril 2003. En attendant cette évaluation, une provision de 0,3 milliard d'euros a été enregistrée le 30 juin 2002 "afin de prendre en compte le risque financier relatif à la valeur de AOLE dans un contexte de baisse des marchés", peut-on lire dans le rapport annuel du groupe français. Depuis, tant l'histoire d'AOL Time Warner que celle de Vivendi Universal ont connu de nombreux soubresauts et les deux groupes ont subi des parcours boursiers heurtés. Prochain rendez-vous le 31 mars?

[Philippe Guerrier, JDNet]
 
 
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