Musique en ligne
: les FAI ne veulent pas taxer pour les pirates
Par le Journal
du Net (Benchmark Group)
URL : http://www.journaldunet.com/0301/030121midemnet.shtml
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Mardi 21 janvier 2003
Samedi, à l'occasion du MidemNet à
Cannes, les représentants des maisons de disques sont montés
d'un ton au sujet du piratage de la musique sur Internet. Une déferlante
qui nécessite, selon la Recording Industry Association of America
(RIAA), des mesures radicales pour stopper l'accès aux services gratuits
d'échanges de fichiers musicaux. Hillary Rosen, présidente
du puissant lobby qui regroupe les plus grandes maisons de disques, a envisagé
la création d'une taxe visant directement les fournisseurs d'accès
Internet pour endiguer le piratage de la musique en ligne. A charge ensuite
pour chaque FAI de répercuter ce surcoût sur leurs clients
finaux respectifs amateurs de services P2P.
Une
proposition que les fournisseurs d'accès Internet n'ont pas manqué
de dénoncer. "Toute tentative de filtrage est vouée
à l'échec, répond en écho Jean-Christophe
Le Toquin, délégué général de l'Association
des fournisseurs d'accès Internet (AFA), contacté lundi
par le JDNet. Sous prétexte que les producteurs de disques n'ont
pas su apporter de réponses pertinentes aux demandes des internautes,
ils se rabattent sur la lutte pour contrer le piratage."
Même son de cloche du côté
de T-Online France/Club-Internet, membre de l'AFA.. "Cette proposition
d'imposition des FAI constitue une aberration", commente Marie-Christine
Levet, PDG du FAI qui refuse l'équation "haut débit
= incitation à la consommation de services peer-to-peer illégaux".
"L'enrichissement et la diversification de l'offre légale
des catalogues de musique en ligne et l'essor du micro-paiement nous semblent
la meilleure réponse pour contrer l'influence des services pirates",
poursuit-elle.
Le FAI dispose sur son portail haut débit
d'un espace musique en ligne, monté en partenariat avec e-Compil,
le service d'écoute et de téléchargement de fichiers
musicaux d'Universal Music France. "De plus, l'instauration d'une
taxe serait impopulaire auprès des internautes dans un contexte
où l'on souhaite développer l'accès haut débit
en France et où les marges sur les offres ADSL demeurent faibles",
commente Marie-Christine Levet. Ses concurrents restent plus discrets
sur ce sujet : Wanadoo, Free et Tiscali France n'ont pas souhaité
réagir sur le concept de la taxation musicale des FAI.
Pourtant, ces derniers temps, les occasions de réagir ne manquent
pas pour les FAI sur le dossier de la musique en ligne. Juste avant le
MidemNet, Pascal Nègre, président de la Société civile des producteurs
phonographiques (SCPP), et parallèlement président d'Universal
Music France, avait demandé le 9 janvier dernier "une procédure nationale
de filtrage de l'accès aux contenus illicites sur Internet". Pascal Nègre
estime que le nombre de chansons téléchargées chaque mois en France s'éleve
à 150 millions, "essentiellement sur des sites illicites".
Si la RIAA hausse le ton
vis-à-vis des FAI, elle n'oublie pas, pour autant, de balayer au
seuil de sa porte. Toujours dans le cadre du MidemNet, Hillary Rosen a
déclaré que les producteurs de disques devaient singulariser
la protection anti-copie des CD. La présidente de la RIAA s'est
même félicitée du soutien d'acteurs technologiques
comme Microsoft dans la lutte contre le piratage. Le géant informatique
a d'ailleurs lancé une nouvelle solution baptisée Windows
Media Data Session Toolkit qui permet d'écouter un CD sur une chaîne
stéréo ou un PC, tout en respectant les droits d'auteurs.
Il faut dire qu'en matière de piratage, les éditeurs de
logiciels sont également à ranger du côté des
victimes
OD2 étend le
Digital Download Day à l'Europe
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A
partir du 21 mars prochain, et pendant une durée de sept jours, OD2,
plate-forme européenne de téléchargement "légal"
de musique, relance dans six pays (France, Allemagne, Espagne, Italie,
Angleterre et Hollande) l'opération Digital Download Day, qu'elle
avait menée en automne au Royaume-Uni, son marché domestique.
Les internautes de ces pays pourront s'inscrire sur la plate-forme
et accéder gratuitement à l'équivalent de 5 euros de musique. |
[Philippe Guerrier, JDNet]
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