Samedi, à l'occasion du
MidemNet à Cannes, les représentants des
maisons de disques sont montés d'un ton au sujet
du piratage de la musique sur Internet. Une déferlante
qui nécessite, selon la Recording Industry Association
of America (RIAA), des mesures radicales pour stopper
l'accès aux services gratuits d'échanges
de fichiers musicaux. Hillary Rosen, présidente
du puissant lobby qui regroupe les plus grandes maisons
de disques, a envisagé la création d'une
taxe visant directement les fournisseurs d'accès
Internet pour endiguer le piratage de la musique en ligne.
A charge ensuite pour chaque FAI de répercuter
ce surcoût sur leurs clients finaux respectifs amateurs
de services P2P.
Une
proposition que les fournisseurs d'accès Internet
n'ont pas manqué de dénoncer. "Toute
tentative de filtrage est vouée à l'échec,
répond en écho Jean-Christophe Le Toquin,
délégué général de
l'Association des fournisseurs d'accès Internet
(AFA), contacté lundi par le JDNet. Sous prétexte
que les producteurs de disques n'ont pas su apporter
de réponses pertinentes aux demandes des internautes,
ils se rabattent sur la lutte pour contrer le piratage."
Même son de cloche du
côté de T-Online France/Club-Internet,
membre de l'AFA.. "Cette proposition d'imposition
des FAI constitue une aberration", commente Marie-Christine
Levet, PDG du FAI qui refuse l'équation "haut
débit = incitation à la consommation de
services peer-to-peer illégaux". "L'enrichissement
et la diversification de l'offre légale des catalogues
de musique en ligne et l'essor du micro-paiement nous
semblent la meilleure réponse pour contrer l'influence
des services pirates", poursuit-elle.
Le FAI dispose sur son portail
haut débit d'un espace musique en ligne, monté
en partenariat avec e-Compil, le service d'écoute
et de téléchargement de fichiers musicaux
d'Universal Music France. "De plus, l'instauration
d'une taxe serait impopulaire auprès des internautes
dans un contexte où l'on souhaite développer
l'accès haut débit en France et où
les marges sur les offres ADSL demeurent faibles",
commente Marie-Christine Levet. Ses concurrents restent
plus discrets sur ce sujet : Wanadoo, Free et Tiscali
France n'ont pas souhaité réagir sur le
concept de la taxation musicale des FAI.
Pourtant, ces derniers temps, les occasions de réagir
ne manquent pas pour les FAI sur le dossier de la musique
en ligne. Juste avant le MidemNet, Pascal Nègre, président
de la Société civile des producteurs phonographiques
(SCPP), et parallèlement président d'Universal
Music France, avait demandé le 9 janvier dernier "une
procédure nationale de filtrage de l'accès aux contenus
illicites sur Internet". Pascal Nègre estime que le
nombre de chansons téléchargées chaque mois en France
s'éleve à 150 millions, "essentiellement
sur des sites illicites".
Si la RIAA hausse le ton
vis-à-vis des FAI, elle n'oublie pas, pour autant,
de balayer au seuil de sa porte. Toujours dans le cadre
du MidemNet, Hillary Rosen a déclaré que
les producteurs de disques devaient singulariser la
protection anti-copie des CD. La présidente de
la RIAA s'est même félicitée du
soutien d'acteurs technologiques comme Microsoft dans
la lutte contre le piratage. Le géant informatique
a d'ailleurs lancé une nouvelle solution baptisée
Windows Media Data Session Toolkit qui permet d'écouter
un CD sur une chaîne stéréo ou un
PC, tout en respectant les droits d'auteurs. Il faut
dire qu'en matière de piratage, les éditeurs
de logiciels sont également à ranger du
côté des victimes
OD2
étend le Digital Download Day à
l'Europe
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A
partir du 21 mars prochain, et pendant une durée
de sept jours, OD2, plate-forme européenne
de téléchargement "légal"
de musique, relance dans six pays (France, Allemagne,
Espagne, Italie, Angleterre et Hollande) l'opération
Digital Download Day, qu'elle avait menée
en automne au Royaume-Uni, son marché domestique.
Les internautes de ces pays pourront s'inscrire
sur la plate-forme et accéder gratuitement à l'équivalent
de 5 euros de musique. |
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