Didier
Wang,
président du conseil d'administration de RetSpan
(prestataire spécialisé dans la lutte
contre le piratage des fichiers musicaux et vidéo)
JDNet.
L'affaire Verizon crée-t-elle un précédent utile ?
Didier
Wang. Le phénomène
du piratage sur Internet est, comme le disait Pascal Nègre (Ndlr
: président d'Universal Music France), comparable à celui de
la drogue. Il y a les dealers et puis les drogués. Dans cette lutte,
il est important de démontrer aux internautes qui téléchargent
des contenus illégaux que l'anonymat n'existe pas sur
Internet et qu'il est possible, même en tant que simple
utilisateur de P2P, d'être poursuivi en justice. En cela, l'affaire
Verizon est utile.
Est-il
facile de traquer les internautes amateurs de P2P ?
Techniquement, il est très facile
de repérer l'adresse IP des personnes qui se connectent sur des
services en P2P. Aucune plate-forme n'assure l'anonymat. En revanche,
l'identification finale de l'utilisateur, c'est-à-dire son nom,
son adresse, est davantage compliquée, notamment du fait de la
faible collaboration des FAI. Mais par des méthodes manuelles de
recherche, il est possible de trouver ces informations. Pour valider cette
méthode d'enquête, nous avons fait un test en identifiant
une dizaine de kazaanautes en France. Nous les avons contactés
pour leur indiquer que nous savions qu'ils avaient téléchargé
des contenus illégaux. Seuls deux ont répondu en avouant
qu'ils utilisaient KaZaA...
Peut-on
imaginer des opérations de ce genre de grande ampleur ?
C'est possible,
mais encore faut-il une réelle volonté. Le plus utile serait
de mettre en place un programme de sensibilisation. Les utilisateurs de
P2P seraient identifiés en amont. Avec l'appui des FAI, ces mêmes
utilisateurs recevraient alors un e-mail leur indiquant qu'ils ont été
repérés et leur demandant d'arrêter immédiatement
de télécharger. Cette procédure est simple. Mais
pour y arriver, il faut que les FAI coopérent.
[Ludovic Desautez, JDNet]