Dream TV : vraie-fausse
querelle autour d'une marque
Par le Journal
du Net (Benchmark Group)
URL : http://www.journaldunet.com/0303/030305dreamtv.shtml
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Mercredi 5 mars 2003
Entre la défense légitime d'une marque
et tentative opportune de faire parler de soi, il est parfois difficile
d'établir la frontière. Ainsi, la dénomination "Dream
TV", exploitée en nom de code par le groupe TF1 dans le cadre
de son expérimentation d'offre de télévision sur ADSL,
est également revendiquée par dépositaire légal
de la marque auprès de l'Institut nationale de la propriété
industrielle (INPI). Représentant français de la mystérieuse
société américaine De Winter Group (qui regroupe une
galaxie hétérogène de prestations et de services Internet,
notamment en matière de haut débit), Pierre Dupont a déposé
cette marque l'année dernière. Et plusieurs articles récents
concernant l'expérimentation Dream TV menée par le groupe
TF1 semblent avoir crispé le dépositaire légal. "Comment
TF1 peut-elle utiliser une marque déposée par nos services?",
s'interroge Pierre Dupont, qui s'empresse d'ajouter que cette petite polémique
ne devrait pas faire l'objet de poursuites judiciaires... du moment que
l'on reste dans un cadre d'exploitation raisonnable.
Pour
protéger les produits hauts débits de De Winter Group développés
sous des marques comme "DreamBox" (décodeur télé),
"Dreamtel" (téléphone + visiophonie + Minitel+
Internet) ou "DreamRoom" (écran LCD + Plasma TV), Pierre
Dupont a déposé sous son propre nom la marque "Dream
TV" auprès de l'INPI de Nice en novembre 2002 dans différentes
classes (CL09; CL38 et CL42 liées à la protection des produits
et services dans le domaine de "l'équipement pour le traitement
de l'information et les ordinateurs et les services de télécommunications,
de messagerie électronique par réseaux électroniques" comme Internet).
Coïncidence? Cet enregistrement à
l'INPI survient alors que la presse spécialisée commence
à évoquer le projet Dream TV de TF1 (lire l'article
du JDNet du 25/11/02). Pierre Dupont se défend d'un quelconque
opportunisme. En revanche, le représentant français de De
Winter Group se montre "surpris" par la démarche du groupe
audiovisuel qui ne prendrait pas la précaution de déposer
une marque avant de l'exploiter pour son propre compte.
L'offensive de dépôts de marques
se poursuit en janvier 2003 : Pierre Dupont effectue dans un second jet
les démarches nécessaires pour protéger les concepts
DreamTV, DreamTel, DreamBox, DreamRoom, DreamVideo et Dreamsat auprès
de l'INPI, et ce, toujours sous son propre nom. Du côté des
noms de domaines liés à Dream TV, les résultats sont
là aussi surprenants : DreamTv.fr n'est pas attribué et
le .com est détenu par une société basée à
Zürich (Alive Productions Ltd).
Une vraie-fausse querelle qui, officiellement,
n'effraie pas la grande maison TF1. Le Studio Multimédia, la division
du groupe audiovisuel qui supervise le projet de télévision
par ADSL, reconnaît n'avoir pas pris le soin de jeter un coup d'oeil
sur le dépôt légal de la marque "Dream TV".
"C'est juste un nom de code pour notre expérimentation, affirme
Eric Cremer, directeur marketing du Studio Multimédia de TF1. Les
détenteurs de la marque n'ont pas de souci à se faire. Nous
ne comptons pas commercialiser cette marque." Fin de la querelle?
De
Winter : discrétion à haut débit
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Il est difficile de cerner les ambitions
de De Winter Group : il s'agirait d'un conglomérat de services
Internet issus de divers pays (Grande-Bretagne, Maroc, France, Belgique...)
qui ont été rassemblés sous une même
entité (sous une première appellation World-Wide Data
Base puis De Winter Group) il y a deux ans.
Pierre Dupont, son représentant en France, reste discret
sur la genèse du projet qui regrouperait "600 collaborateurs,
2.500 distributeurs revendeurs, 300 développeurs, 80 traducteurs
et 200 cyber-reporters" (éléments donnés
sur le site corporate), sur son organisation (qui reposerait sur
le télétravail), sur la direction du groupe (qui serait
britannique) et sur ses résultats financiers.
Cette culture du secret s'expliquerait par le fait qu'il reste encore
beaucoup de chemin à parcourir avant que les activités
ne deviennent opérationnelles à 100%, argumente Pierre
Dupont. De Winter Group est notamment constitué d'anciennes
start-ups comme France Plus (France) et de Belganet (Belgique),
apparues dans la deuxième moitié des années
90. Il propose des prestations liées au haut débit
comme la fourniture d'accès Internet haut débit à
destination des entreprises (le groupe commercialise en France une
offre haut débit baptisée ClubADSL), le développement
d'un réseau international de sites de proximité (My-City.tv)
et d'une batterie de services Internet (regroupés sous le
label Continental-Network.com).
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[Philippe Guerrier, JDNet]
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