FAI : tous ensemble
contre la loi numérique! Par le Journal du Net (Benchmark Group) URL : http://www.journaldunet.com/0401/040114afalen.shtml Lancer l'impression Mercredi 14 janvier 2004
Oubliant leurs querelles et actins en justice, les principaux dirigeants des FAI membres de l'Association des fournisseurs d'accès et des services à l'Internet (AFA) - avec Free en invité - ont participé mardi à un point presse en commun pour fustiger trois points inscrits dans le projet de loi sur l'économie numérique, dans lequel figurent des volets qu'ils jugent "liberticides". Après la deuxième lecture à l'Assemblée nationale de la LEN, les FAI critiquent la portée de certains articles du texte de loi qui favoriseraient le filtrage de l'accès Internet et la surveillance a priori des contenus Web. L'AFA a également relevé la disparition de la notion de "correspondance privée" dans la définition du courrier électronique.
Deuxième grand point
critiqué par les FAI : le filtrage de l'Internet évoqué
dans des termes plus alambiquées dans l'article 2 bis I (8°). Un
juge pourrait ordonner aux FAI le filtrage de contenus de natures diverses
en référé ou sur requête. Selon l'AFA, ce procédé
permettait par exemple d'exiger un blocage des réseaux peer to
peer au nom de la lutte contre le piratage des fichiers musicaux sur Internet.
"C'est une mesure que défend l'industrie du disque mais ellle
serait inefficace d'un point de vue technique", commente Stéphane
Markovitch qui a rappelé les diverses méthodes de filtrage
technique (par adresse IP, au niveau du DNS, au niveau de l'URL...) "faciles
à contourner".
Le concert de protestations
alarmistes en provenance des représentants des FAI est étonnant
: "C'est une catastrophe pour Wanadoo qui abrite 500.000 pages personnelles,
estime Jean-Claude Delmas, directeur général du service
d'accès Internet leader en France, (...) Tout l'Internet que nous
connaissions jusqu'ici va s'écrouler." "Ce n'est pas
aux FAI de décider ce qui est licite ou non par les contenus diffusés
en ligne", a estimé de son côté Jean-Louis
Constanza, directeur général de Télé2
France. "La loi de confiance en l'économie numérique
risque de devenir une loi de défiance vis-à-vis des prestataires
techniques ou de méfiance vis-à-vis de nos abonnés",
a souligné Alexandre Archambault, directeur des affaires
règlementaires chez Free.
Dans ce débat qui prend une tournure passionnée, la deuxième lecture du projet de loi LEN au Sénat, prévue le 6 février, risque d'être animée. L'AFA indique s'en remettre à la "sagesse des sénateurs et du gouvernement" pour redresser le cap. En suivant la logique du "scénario catastrophe" jusqu'au bout, l'AFA se dit prêt à interpeller les instances européennes si elle ne se montre pas satisfaite de la version définitive de la LEN et à mettre sa menace à exécution de couper les services communautaires de communication Internet.
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