Barbara Dalibard
(Equant/Groupe France Télécom) :
"Nous allons consolider le business model d'Equant autour de ses compétences-clés"
Par le Journal
du Net (Benchmark Group)
URL : http://www.journaldunet.com/itws/it_dalibard.shtml
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20 janvier 2004
La filiale de France Telecom a bâti une nouvelle
stratégie autour du développement de services intégrés de communication
: mobilité, réseaux d'accès DSL, solutions voix dont VoIP,
outsourcing... Le spécialiste des produits réseaux et services
de transmission de données réorganise ses prestations autour
de cinq grands axes : conseil, gestion de projets et de services, intégration
de services et services administrés. Pour Barbara Dalibard, membre du "ComEx"
(comité exécutif) de France Télécom, Equant
doit affiner son positionnement pour répondre aux nouvelles problématiques
réseaux et transmissions de données de ses clients, essentiellement
des multinationales.
Propos recueillis par Philippe Guerrier le 20/01/2004
JDN. Que reflètent
les grandes inflexions stratégiques d'Equant ?
Barbara Dalibard.
Il s'agit d'une étape supplémentaire dans la transformation
d'Equant après son rachat par France Télécom il y
a trois ans. Au cours des six premiers mois de l'année 2003, nous
nous sommes concentrés sur la restructuration d'Equant et son efficacité
opérationnelle et financière.
Equant est parvenu à optimiser l'ensemble de ses ressources, ce
qui se traduit par une amélioration notable de ses résultats
financiers. Maintenant, nous commençons à générer
du cash. Nous allons consolider le business model d'Equant autour de ses
compétences-clés tout en proposant à nos clients à l'international
de nouveaux services dans les couches supérieures du réseau.
Les
comptes 2003 d'Equant sont en cours de bouclage. Dans les grandes lignes,
allez-vous respecter vos engagements financiers ?
Nous
maintenons les objectifs communiqués au marché pour l'année 2003 [NDLR
: En octobre 2003, Daniel Caclin, PDG d'Equant, évoquait une "augmentation
significative" du résultat d'exploitation avant amortissements
et charges exceptionnelles]. Pour des raisons de communication financière,
je ne peux pas en dire plus.
La
restructuration d'Equant est-elle réellement achevée ? Selon
la CFTC, Equant France pourrait lancer fin janvier un nouveau plan de
sauvegarde de l'emploi portant sur 10% de ses salariés...
Nous
avons démenti ce point. En effet, conformément aux termes de l'accord
sur l'emploi du 5 juin 2003 signé par le Groupe France Télécom et les
organisations syndicales CFDT, CFTC, CGC et FO, Equant France SA présentera
lors du comité d'entreprise du 29 janvier les prévisions d'évolutions
d'effectifs en France en 2004 et les projets de réorganisations internes.
Aucun plan social n'est envisagé. Les éventuels impacts sur l'emploi seront
traités dans le cadre de mobilités internes, prévu par l'accord du 5 juin
2003.
Quels besoins des clients en services réseaux avez-vous identifiés
?
Je vois trois grandes
tendances se dégager : les MPLS
(Multi Protocol Label Switching), la voix sur IP et l'usage des services
mobiles professionnels.
Percevez-vous
une relance de la demande de produits réseaux et de services de
transmission de données ?
En
volume, la consommation d'outils de communication croît toujours
de façon importante. Pour l'année 2003, on observe une hausse
de 20-25% en volume sur la data en France. Parallèlement, à
travers l'analyse des données du Syntec*, nous avons observé
une réduction importante des investissements dans le domaine informatique
au premier semestre 2003. Au deuxième semestre, j'ai senti mes
interlocuteurs plus optimistes, notamment dans les SSII.
Sur quelles zones géographiques Equant développe-t-elle
le plus ses activités ?
La moitié des sièges des multinationales
se trouvant aux Etats-Unis, nous sommes très actifs dans cette
zone mais également en Europe et en Asie, où nous estimons
avoir des atouts importants.
Quelle est votre implication en France ?
Nous recensons 300 clients grands comptes pour le groupe
France Télécom, ce qui représente 15 000 entreprises et 215 000 établissements.
Nos parts de marchés varient en fonction des gammes de produits
mais, en général, nous affichons des taux situés
entre 60 et 70%. C'est le cas pour les MPLS dédiés au segment
grandes entreprises.
Quels grands contrats
récents en provenance de grands groupes français avez-vous
remportés ?
En février 2003, France Télécom et Equant ont signé un contrat
avec le groupe Total qui porte sur l'interconnexion des 1.500 sites du
groupe, répartis sur 75 pays, via un réseau privé virtuel mondial avec
la solution Equant IP VPN. Le déploiement du réseau nommé "Contact"
prévoit le raccordement de l'ensemble des sites en dix-huit mois.
En avril 2003, France Télécom a annoncé la signature d'un contrat avec
EDF-RTE (Réseau de Transport d'Electricité) qui porte sur l'hébergement
sécurisé de son front office.
Les marchés publics vous intéressent-ils
également ?
Nous fournissons beaucoup de services de télécommunications
comme des outils intranet à différents ministères
(Justice, Santé, Défense, Finances et dernièrement l'Agriculture) mais
aussi à la Direction générale des douanes. Dans le domaine des
services de l'administration, nous avons récemment remporté
un appel d'offres auprès de l'Ursaff de Paris et de la région parisienne
pour monter une solution voix pour centre d'appels.
Quel type de projets de voix IP voyez-vous apparaître
?
Il faut distinguer téléphonie sur réseaux
IP et l'équipement local type PABX (Private
Automatic Branch Exchange) et IPBX. Le problème du passage
en voix sur IP est la gestion pour les clients du renouvellement de leur
parc PABX. Il s'agit donc d'une migration contrôlée liée
à la mise en oeuvre de ces nouveaux équipements. La priorité
est fréquemment donnée au trafic interne des groupes, ce
qui représente souvent 20% du trafic de télécommunication
et n'est pas négligeable. Pour les besoins propres d'Equant, nous
avons installé une trentaine de sites connectés en voix
sur IP et vidéo-conférence.
Dans le domaine de la mobilité, quels
premiers services professionnels de convergence GPRS-WLAN voyez-vous apparaître
?
Il existe un programme transversal au sein du groupe France
Télécom dédié au nomadisme. De plus, nous avons des exemples
de convergence au sein du groupe. Par exemple, à l'occasion d'un
appel d'offres de l'Etablissement Français du Sang (EFS) sur la flotte
de mobiles et la connexion nomade à l'Intranet, France Télécom
a proposé la solution PC entreprise avec un accès via Internet
en IP Sec et a amélioré le coeur de métier du client, à
savoir la collecte et la distribution de sang.
Dans votre champ d'activités très
large, qui identifiez-vous comme concurrents directs ?
Ce sont des groupes comme AT&T, BT, Global Services
ou Infonet à l'international. En France, on rencontre des concurrents
comme Cegetel ou LDCom.
La concentration est-elle inéluctable
?
Il est clair qu'en France, un certain nombre d'opérateurs
n'ont pas atteint une taille critique. Le fait d'être capable de
proposer aux clients des portefeuilles de produits et services complets,
du conseil jusqu'au déploiement et de bout en bout, nécessite des
investissements que tous les acteurs ne font pas.
Quel est votre site d'information favori ?
Je lis beaucoup la presse écrite et consulte quelques
sites Internet d'analystes et médias.
Quel est votre site favori en fonction de votre
centre d'intérêt ?
Généralement, je commence mes recherches
à partir de Google. J'utilise beaucoup Internet pour la préparation
de voyages familiaux. J'effectue également des recherches immobilières
sur Internet. J'ai trouvé que le site de l'agence immobilière
Le Bec dans le Morbihan était
extrêmement bien fait.
Quelle est votre application
haut débit favorite ?
Je regarde beaucoup mes enfants, qui sont adolescents,
passer leur temps à surfer sur le Net et à discuter via
messagerie instantanée. Ce n'est pas dénué d'intérêt
d'observer leurs comportements et leurs usages. En effet, nos enfants
sont les clients de demain. Dans le cas d'Equant, 3.000 techniciens se
servent d'une version professionnelle de messagerie instantanée
que nous avons développée.
*La fédération Syntec rassemble l'ensemble
des "métiers du savoir" (ingenierie, services informatiques,
études et conseils, formation professionnelle...)
Les résultats T3
2003 d'Equant
|
Critères
|
Résultats
(en millions de dollars)
|
Chiffre
d'affaires |
Total |
712
(- 2,6% par rapport à T3 2002)
|
Partie "network services"
|
403,5
|
Partie "integration services" |
110,3
|
Contrat Sita* |
146,4
|
Autres |
51,7
|
Source : Groupe France Télécom
- Octobre 2003 - Données non auditées.
* Sita Business Unit : partie spécifique de la division markets &
sales d'Equant créé en juin 2001
Barbara Dalibard,
44 ans, fait partie de la promotion de l'Ecole Normale Supérieure de 1977
et est agrégée de mathématiques Télécom Paris en 1982. La même année,
elle débute sa carrière chez France Télécom où elle a occupé différentes
fonctions de management dans le domaine commercial et en particulier sur
le marché des entreprises et des grands comptes. En 1998, elle rejoint la
société Alcanet International SAS, une filiale du groupe Alcatel, en qualité
de président. Un an plus tard, Barbara Dalibard intègre Alcatel CIT pour
prendre le poste de directeur commercial nouveaux opérateurs puis directeur
commercial France. Début 2001, elle retourne dans le groupe France Télécom
en prenant les fonctions de directeur du marché entreprises Orange France
et vice-président Orange Business pour le groupe. Début 2003, elle
rejoint l'équipe dirigeante de Thierry Breton, PDG de France Télécom,
en tant que responsable des Solutions Grandes Entreprises.
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