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Février 2006

Les tests de paternité

Selon une étude de la revue scientifique "The Lancet", un enfant sur 30 ne serait pas de son père déclaré. Problèmes identitaire, familles recomposées, le marché est énorme. Grâce à Internet, des centaines de laboratoires privés se partagent le gâteau.
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"Garanti à 99, 9999%", "Prélèvement discret", "réponse en 5 jours", "sans dossier judiciaire"… Tapez "test de patenité" sur Internet, et vous obtenez une longue liste de liens publicitaires vers des sites suisses, allemands, anglais ou même roumains.

Internet contre la loi française
En France, la loi du 7 août 2004 n'autorise pourtant les tests de filiation génétique que dans le cadre de mesures d'enquête ou d'instruction lors d'une procédure judiciaire. Le consentement de l'intéressé doit en outre être préalablement et expressément recueilli. De même, sauf accord de la personne de son vivant, aucune identification par ADN ne peut être réalisée après sa mort.

Photo : DR
Si vous commandez un test par Internet, non seulement l'envoi peut-être confisqué par les douanes mais vous risquez un an d'emprisonnement et 15 000 € d'amende. Et bien entendu, le résultat ne sera pas exploitable devant un tribunal français. Mais dans les autres pays, comme l'Espagne ou l'Allemagne, on peut en revanche faire librement des tests de paternité.

L'interdiction française ne semble donc pas gêner outre mesure les sites Internet. Il suffit en effet de donner une adresse hors du territoire français pour échapper à la législation. "C'est comme pour l'avortement", explique-t-on chez Eurodiag, "quand les femmes ont dépassé le délai en France, elles vont en Belgique". D'ailleurs le laboratoire se frotte les mains : les Français sont des excellents clients.
Les affaires de famille vont en justice
La judiciarisation des affaires familiales a largement favorisé le business des laboratoires privés. En 1998, l'affaire Yves Montand avait d'ailleurs défrayé la chronique. Convaincue que l'acteur était son père, Aurore Drossart avait ainsi obtenu l'exhumation du corps. Hélas pour elle, les analyses du laboratoire révélèrent finalement qu'elle n'avait aucun lien de parenté avec Montand. Il n'empêche : la boîte de Pandorre était ouverte.
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En novembre 2002, l'actrice Liz Hurley a ainsi obtenu des prestations familiales du riche producteur californien Steve Bing. Après une longue bataille judiciaire et médiatique, les tests ADN ont finalement parlé : il était bien le père du petit Damian.

Aux Etats-Unis, les labos vont même plus loin et vendent des tests "ethniques", pour savoir si vous êtes un "vrai" américain, et si vous n'avez pas de sang asiatique ou africain parmi vos ancêtres. Pire : la firme GeneLink a passé un contrat avec une des plus grandes entreprises de pompes funèbres américaine pour vendre des kits ADN dans les funérariums. Les enfants ou les conjoints peuvent récupérer l'ADN du défunt, dans les 40 heures suivant la mort. Une preuve irréfutable pour augmenter votre part d'héritage si les ayants droit se déchirent le pactole.

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 Céline Deluzarche, L'InternauteScience - Biologie
 
Magazine Science
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