JDNet Solutions. Quels avantages Crystal Decisions apportent-il à Business Objects ?
Les offres de ces deux acteurs sont complémentaires. BO est positionné dans les domaines de l'intégration et de l'analyse de données. Quant à Crystal Decisions, il se concentre avant tout sur les projets relatifs au reporting de masse. Jusqu'ici, nos clients exploitant des outils BO étaient obligés de les compléter de solutions tierces pour couvrir cette seconde problématique. A terme, ce rapprochement pourrait leur permettre de consolider leur plate-forme autour d'une gamme de produits unique. Sur ce point, la nouvelle offre de BO devrait apporter une réponse intéressante aux enjeux de rationalisation des grands groupes qui, le plus souvent, doivent faire face à des environnements techniques hétérogènes sur le terrain de la business intelligence, incluant divers dispositifs (Actuate, Cognos, etc.).

Ce rachat conduit Business Objects au même stade que son principal concurrent, Cognos, sur le plan de la BI classique. Malgré tout, il conserve ses propres caractéristiques en termes de spécialisations métier. BO se focalise sur les questions liées à la vente, au marketing ou aux Ressources Humaines. Il n'est pas très présent dans l'univers de la finance. Et ceci à la différence de Cognos pour lequel ce secteur fait figure de cible privilégiée.

Et quant au rachat de Brio par Hyperion ?
Ici, l'objectif est analogue. Avec cette opération, Hyperion a pour but d'étendre sa technologie multidimensionnelle à d'autres segments fonctionnels. A l'origine, cet éditeur s'axe en premier lieu sur l'analyse décisionnelle et la création d'indicateurs associés au monde de la finance. L'acquisition de Brio lui permettra de traiter plusieurs champs complémentaires à ce premier domaine, la vente et le marketing notamment.

Lorsqu'on compare l'offre du couple BO/Crystal Decisions à celle avancée par Hyperion et Brio, on remarque que la première ne propose pas de base de données mutidimensionnelle ... Il est clair que, dans la droite ligne du mouvement de consolidation que nous observons, Business Objects devrait en toute logique acquérir prochainement un tel système. Pour l'heure, force est de constater que BO demeure cantonné à la BI classique (c'est-à-dire les mécanismes de reporting). Il ne dispose pas encore à proprement parler de solutions analytiques, capables de supporter des fonctions d'élaboration budgétaire par exemple.

Quels conseils donneriez-vous aux clients de ces éditeurs ?
Nous sommes à l'heure des effets d'annonces... Il est nécessaire de prendre du recul et d'attendre la publication des plannings d'intégration ainsi que les politiques produit en découlant. Ces informations qui devraient être dévoilées d'ici la fin de l'année constitueront une première base en vue d'envisager d'éventuelles évolutions techniques à apporter aux plates-formes en production chez les clients.

Reste que ces deux opérations représentent une étape importante du mouvement de consolidation sur le marché de la BI. Dans ce domaine, les acteurs ne sont pas très nombreux... Au fil des mois, les possibilités de rachat sont de plus en plus limitées.