Suspendus au jugement de la justice américaine, les protagonistes de cette OPA hostile ont profité de l'été pour affiner leur stratégie. (Mercredi 27 août 2003)
La période estivale
se termine et l'affrontement
entre PeopleSoft et Oracle va reprendre dans quelques
jours, d'autant que le début du mois de septembre
va être riche en occasions de s'exprimer sur le
sujet.
A partir du 7 septembre prochain, OracleWorld
se tiendra en effet à San Francisco (la manifestation
sera à Paris du 20 au 23 octobre) alors qu'une
semaine plus tard, le 14 septembre, les deux entreprises
rivales organiseront chacune de leur côté
des rencontres utilisateurs.
Convaincre des synergies Tandis que PeopleSoft
a finalisé le rachat amical de J.D. Edwards courant
juillet - conformément aux plans des deux entreprises
-, la situation est actuellement suspendue au Department
of Justice (DoJ) américain qui ne devrait pas se
prononcer avant le mois de novembre prochain sur le dossier
anti-trust soulevé par cette affaire.
En attendant, les protagonistes affinent leur stratégie,
notamment PeopleSoft qui va devoir passer une série
d'étapes cruciales pour rester indépendant.
La première est tout d'abord de réussir
l'assimilation de J.D. Edwards. Malgré la bonne
volonté commune des deux directions et les évidentes
complémentarités entre les deux entreprises,
la nouvelle entité PeopleSoft va devoir convaincre
marchés et clients de son efficacité et
de ses synergies.
Des
trimestriels attendus au tournant Les premiers enseignements
de la fusion seront d'autant plus attendus que les résultats
trimestriels consolidés du groupe interviendront
en octobre. Si PeopleSoft a réussi à surprendre
et à convaincre les investisseurs lors du deuxième
trimestre 2003 - grâce notamment à un
plan d'action commercial très incitatif garantissant
aux clients un remboursement de leur mise (entre
deux et cinq fois) en cas de rachat de la société
-, l'exercice sera peut-être difficile à
réitérer dans deux mois.
En cas de mauvaises performances ou du moins de résultats
faisant infléchir le cours de bourse de PeopleSoft,
l'offre d'Oracle - qui bénéficie à
plein du facteur temps - pourrait finir par séduire
les actionnaires de PeopleSoft.
Oracle
: déjouer les pièges et limiter la casse De
son côté, Oracle devra travailler à
déjouer les multiples pièges à retardement
tendus par PeopleSoft en cas d'acquisition. Le dispositif
qualifié de pillule
empoisonnée et le plan de remboursement en
cas de rachat en font partie.
Sans compter les effets dévastateurs des déclarations
passées concernant l'arrêt des produits PeopleSoft
(déclarations par la suite attenuées et
modifiées), effets qu'il faudra minorer en amont
pour éviter une trop grande hémorragie de
clientèle si l'opération aboutit.