Le processus de choix d'un prestataire répond à des critères bien précis, le but étant au final de construire une relation pérenne et fiable. (Mardi 2 septembre 2003)
La décision est prise
: tout ou partie du développement logiciel que
votre direction informatique, ou un prestataire local,
assuraient jusqu'à présent, va être
délocalisée. Un projet susceptible de faire
réaliser d'importantes économies mais qui
n'en reste pas moins porteur de potentielles désillusions
et de coûts cachés, s'il n'est pas mûrement
réfléchi.
Un projet aux multiples facettes qu'il est possible de
réussir en suivant certaines règles méthodologiques
simples mais surtout en se posant, au préalable,
quelques questions cruciales. Un projet qu'il faudra par
ailleurs faire évoluer vers une relation de partenariat
stratégique à long terme pour en tirer le
maximum de bénéfices.
Choisir
un acteur "vertical" Une des premières
recommandations est de choisir un prestataire qui a acquis
une expérience dans le secteur d'activité
qui est le sien. Les différences culturelles, linguistiques
ou méthodologiques sont déjà suffisamment
nombreuses pour éviter d'en rajouter une de plus
au niveau du degré d'expertise "verticale"
de l'entreprise choisie.
Ce n'est pas parce que c'est moins cher qu'il faut se
précipiter. La non qualité, ou du moins
les trop grandes distorsions entre ce qu'attendent les
clients et la réalité du logiciel développé,
se répercuteront au niveau du support client et
provoqueront une inflation des coûts de ce service.
Ce qui aura été économisé
d'un côté sera dilapidé de l'autre.
Se
faire conseiller
Mais comment trouver - à des milliers de kilomètres
- la société dont les références
se rapprochent le plus de votre secteur d'activité,
sachant qu'elle doit aussi être fiable et pérenne
? Le mieux pour cela est de faire appel à un cabinet
spécialisé ou à une SSII. Le premier
a des contacts directs dans un ou plusieurs pays Offshore,
la deuxième a peut-être déjà
passé des accords avec des confrères en
Inde, dans les pays de l'est ou au Maghreb (entre autres).
Rien n'empêche cela dit de contacter directement
une ou plusieurs sociétés Offshore,
la plupart des leaders ayant une représentation,
même minime, en France. Cela permet de se faire
une idée par soi-même de leurs compétences
et références. Mais le fait de s'adresser
à un intermédiaire (SSII, cabinet) permet
un recours plus facile en cas de désaccord sur
les prestations fournies.
Soigner
sa communication interne L'annonce, en interne,
du projet et de ses tenants et aboutissants est à
soigner. Les réactions peuvent en effet être
virulentes, en fonction de la profondeur de la réorganisation
provoquée. Le cas outre Atlantique de Patricia
Fluno, ex-développeur chez Siemens Technologies,
est à ce propos riche d'enseignements.
Cette informaticienne a en effet été licenciée
pendant l'été 2002 - ainsi que 11 autres
personnes - après avoir formé son futur
remplaçant, employé par la société
Tata Consulting Services (basée en Inde) et payé
le tiers de son salaire. Révoltée contre
ces pratiques, Patricia Fluno a fait connaître l'affaire
à l'ensemble de la presse américaine. Michael
Emmons, qui a subi la même mésaventure dans
la même entreprise, a réagi à l'identique.
Sans prendre de telles proportions et sans forcément
impliquer de licenciements, le projet Offshore
peut provoquer de sérieuses inquiétudes
au sein de l'entreprise. Il est donc indispensable de
peaufiner sa communication - avant tout pour rassurer
- et de soupeser à l'avance les potentielles conséquences
que le projet aura sur le personnel et, le cas échéant,
sur la clientèle.
Etablir
une relation de partenariat stratégique Une fois la phase
des nécessaires tests préliminaires passée
- où chacun des protagonistes apprend à
connaître l'autre -, il est important de considérer
la relation naissante comme le début d'un partenariat
à long terme. Les prestations Offshore peuvent
en effet constituer un réel avantage concurrentiel.
La pérennisation des
relations avec le prestataire choisi est un gage de succès
pour les développements ultérieurs. Elle
permet d'anticiper les besoins, de planifier leur développement
et de réfléchir aux possibilités
offertes par ce mode de travail. Et de mieux impliquer
les équipes locales, ce qui n'est pas le moindre
des avantages compte tenu du caractère plus que
sensible de ce genre de prestations.