Jean-Marie
Pierre (Salon Externaliser) : "Demain, il sera commun de faire appel à une force
de vente externalisée"
Pendant 3 jours, le salon Externaliser 2003 est le point de convergence des acteurs d'un marché en plein essor. L'occasion de faire le point avec son directeur sur les grandes tendances du moment. (Jeudi
2 octobre 2003)
Directeur de l'édition
2003 du salon Externaliser,
Jean-Marie Pierre analyse les principales tendances du
marché de l'externalisation. En tant qu'observateur
privilégié au sein de ce cinquième
rendez-vous - désormais dirigé par la société
Proseg - il revient sur l'offshore, les secteurs
publics et les métiers le plus concernés
à l'heure actuelle.
Le salon se tient jusqu'au 3 octobre à Paris, au
parc des Expositions de Paris-Nord Villepinte.
JDNet Solutions. Quelles
tendances le marché de l'externalisation est-il
en train de suivre ? Jean-Marie Pierre. Le marché
de l'externalisation n'en est qu'à ses débuts.
Mais des métiers comme la paie sont aujourd'hui
grandement externalisés, alors que ce n'était
pas le cas il y a encore trois ans. Quand la paie est
confiée à une société extérieure,
les gens n'ont même plus la sensation d'externaliser,
tellement c'est devenu courant.
Pour de nombreuses autres fonctions, qui peuvent surprendre
aujourd'hui, le phénomène va se généraliser.
Prenez le cas par exemple de la finance ou des ressources
humaines. Pensez également aux forces de vente
dont l'externalisation se développe très
vite. Cela se fait dans la confidentialité pour
le moment, mais demain, il sera commun de faire appel
à des vendeurs externalisés.
Quelles
principales nouveautés et évolutions au
cours de cette édition 2003
?
Le salon accueille cette année des entreprises
dont le back office est à l'étranger (Inde, Roumanie...)
mais qui opèrent en France. Nous avons d'ailleurs
organisé une conférence qui s'appelle "Focus
India" pour traiter de ce sujet de l'offshore.
Mais attention, il s'agit d'un offshore bien compris,
où l'entreprise française travaille avec
des gens qui sont en France. En termes de stratégie, les
prix ne sont pas cassés, mais la technologie et le savoir
faire sont apportés, notamment en termes de volumes. Ce
sont d'ailleurs des sociétés qui ont l'habitude
de travailler avec les entreprises européennes,
car elles sont notamment déjà bien implantées
en Grande Bretagne.
Une autre de nos conférences a porté sur l'outsourcing
et les services publics, en présence d'Henri Plagnol,
Secrétaire d'État à la Réforme de l'État. L'outsourcing
se développe dans les différents ministères, c'est
une source d'économie, de bonne gestion, mais tout ne
sera pas résolu au niveau de l'Etat grâce à l'outsourcing.
Ce sont principalement les fonctions de support qui sont
concernées, l'Etat garde encore de nombreuses missions
régaliennes.
Votre
salon est découpé en neuf sections
distinctes. Quel est le poids de chacune d'elles ? Les deux piliers
historiques sont la fonction informatique et ce qu'on
appelle le facility management, notamment pour
ce qui touche à la gestion immobilière. Il n'y
a pas véritablement d'évolution ni de révolution
d'une année sur l'autre quant à cette répartition.
Après ces deux principales sections - qui représentent
à elles deux la moitié de nos exposants
- suivent les services généraux/achats, la finance, les
RH, la relation client...
Ce qui change en revanche, c'est l'attitude de nos visiteurs.
Il y a 5 ans, le visiteur découvrait le concept, aujourd'hui,
il le connaît relativement bien, il sait de quoi il s'agit,
ses questions sont d'ordre professionnel.
L'externalisation est avant tout
une démarche stratégique. Les entreprises se doivent de
connaître parfaitement leur chaîne de valeur avant
d'y recourir. Et ce n'est pas parce qu'elles y recourent
que, par exemple, le DSI va sauter. Au contraire, le DSI
peut se consacrer à sa véritable mission
et se dégager de la gestion quotidienne. Il peut
devenir une force de changement au sein de l'entreprise.
Il doit être reconnu pour cela et non plus au nombre
de personnes qu'il gère.