Verisign
se résigne et stoppe sa redirection sous la menace
de l'ICANN
La redirection vers le moteur de recherche du registrar a été suspendue, sous la pression du gendarme de l'Internet, après trois semaines d'une levée de boucliers générale. (Mardi
7 octobre 2003)
C'en est fini de la redirection des URL erronées
en .com et .net vers le moteur de recherche SiteFinder de Verisign. Le détenteur
du monopole sur les adresses les plus utilisées au monde a cédé,
vendredi dernier, à la menace de procès brandie par l'ICANN - l'autorité
de régulation d'Internet.
Une décision qui fait suite à trois semaines d'expérimentation
d'un système
d'aiguillage des adresses mal orthographiées vers un site de recherche
appartenant à Verisign. Et à trois semaines de levées de
boucliers contre un dispositif perturbant la lutte contre le spam et la confidentialité
des échanges par courriel.
Une
violation des clauses du contrat Selon l'ICANN (Internet Corporation for
Assigned Names and Numbers), Verisign a outrepassé ses droits dans cette
affaire, violant certaines clauses du contrat l'autorisant à gérer
les noms de domaine en .com et .net au plan mondial, notamment par rapport à
l'obligation qui lui est faite de garantir la neutralité et l'impartialité
dans le service qu'il délivre. Qui plus est, le code
de conduite signé entre l'ICANN et VeriSign n'a, selon l'ICANN, pas
été respecté non plus.
Le système de redirection des adresses erronées
pointait vers un moteur de recherche où des liens
sponsorisés étaient proposés aux
internautes étourdis. Avec plus de 20 millions
de requêtes erronées quotidiennes, l'opération
aurait pu être très rentable. En outre, cette
redirection anéantissait les efforts de lutte contre
le spam car les courriers électroniques générés
aléatoirement par les spammeurs n'étaient
plus retournés à leur envoyeur, le système
remplaçant certaines erreurs de syntaxe automatiquement,
ce qui leur donnait une existence virtuelle.
Verisign déjà
mis à l'index un an auparavant Enfin, dernier point de discorde entre
l'ICANN et Verisign, les courriers électroniques dont l'adresse de destination
était fausse finissaient chez Verisign, ce dernier pouvant prendre connaissance
de contenus confidentiels qui, en temps normal, auraient été renvoyés
à leur expéditeur avec un message d'erreur.
VeriSign a déclaré accéder à
la requête de l'ICANN tout en souhaitant examiner toutes les options possibles.
Le registrar a également regretté
que l'ICANN fonde sa décision sur des "cas isolés et anecdotiques".
Il y a tout juste un an, en septembre 2002,
Verisign avait déjà fait l'objet de remontrances
de la part de l'ICANN. A l'époque, ce dernier reprochait au registrar
de tenir insuffisamment à jour la base des noms de domaine (base Whois)
dont il avait la charge (.com, .net et .org).