Chaque
année, le CNRS recrute en deux vagues, des chercheurs
et des ingénieurs et techniciens (IT). Il reçoit ainsi
environ 7000 et 30 000 candidatures pour chacune des deux
campagnes.
Début 2003, pour le recrutement IT, le Centre de recherche
scientifique a opté pour une solution Open Source qui
permettait aux candidats de s'inscrire en ligne, mais
surtout de simplifier les tâches de traitement des formulaires.
Un
choix rapide et empirique
Après
une première expérience peu satisfaisante avec la
solution de formulaire en ligne E-forms (logiciel propriétaire
utilisé pour la saisie en ligne des déclarations d'impôts),
à l'occasion de la dernière campagne de recrutement
de chercheurs, le CNRS s'est tourné vers la SSII Globalis
pour développer une nouvelle solution.
"Avec
E-forms, les candidats devaient télécharger l'outil pour
pouvoir recevoir le formulaire par e-mail et le remplir
ensuite sur papier. L'opération était trop longue et en
a découragé plus d'un. Au final, à peine 18% des candidats
chercheurs se sont inscrits en ligne, raconte Olivier
Raynaud, le chef de projet interne à la DSI du CNRS. En
plus, le développement de cette solution par le prestataire
nous a coûté beaucoup plus cher que celui de Globalis".
L'expérience a donc été dissuasive.
S'appuyant
sur sa veille technologique, l'équipe informatique du
CNRS a donc suivi l'exemple réussi du CNFPT (Centre
national de la fonction publique territoriale) et choisi
également Globalis pour développer une solution plus
simple et sur-mesure.
"Nous avons opté pour une plate-forme PHP, ce qui évite
aux utilisateurs de devoir télécharger quoi que ce soit.
Il est vrai que l'outil mériterait d'être plus dynamique
et plus ergonomique, mais choisir JavaScript aurait
impliqué des problèmes d'incompatibilité sur nombre
de navigateurs", précise Olivier Raynaud.
D'autre
part, si les dossiers comportent des parties complexes
à traiter (la lettre de motivation pour les IT, les
références de publications scientifiques pour les chercheurs),
le framework se compose de fonctionnalités plutôt
basiques telles que le suivi de l'assistance utilisateur,
et un outil de statistiques (nombre de connectés à un
moment donné, de candidatures, de pré-inscriptions,
de téléchargement de dossier, de dossiers générés et
effectivement transmis). Il est aussi possible d'intégrer,
dans l'outil de suivi de gestion des concours, des informations
complémentaires transmises par la suite par les
candidats
Red
Hat Linux, PHP, MySQL
Environ deux mois, c'est le temps qu'il a fallu pour
développer et déployer la solution. Deux serveurs
Dell du CNRS (l'un pour l'applicatif, l'autre pour les
données) sont mis à contribution deux fois l'an
pour prendre en charge le traitement de chaque campagne
de recrutement. La solution repose sur le système d'exploitation
RedHat 8.0, le langage PHP 4.2, et utilise la base de
données MySQL 3.23.
"Contrairement au système utilisé par le CNFPT, les
formulaires PDF ne sont pas générés à la volée. Vu le
nombre de candidatures que nous avons coutume de recevoir,
nous avons préféré que la génération
des documents se déroule la nuit, pour éviter toute
surcharge du serveur pendant la journée", explique Olivier
Raynaud.
La différence majeure avec la solution développée par
le CNFPT, et qui est d'ailleurs apparue comme une contrainte,
est le volume important du formulaire à remplir. Il
a donc fallu le découper en une quinzaine de pages,
puis attribuer un mot de passe à chaque candidat, envoyé
par e-mail, pour lui permettre d'accéder à son dossier
et d'y revenir plusieurs fois pour le compléter.
Sur
le plan financier, la solution a coûté plus de 20 000
euros HT (développement externe, exportation
vers l'application qui gère les concours, achat
de la librairie PDF), plus le coût à la
journée de l'assistance de second niveau (problèmes
techniques irrésolus en interne).
Du côté de la DSI du CNRS, deux personnes se sont consacrées
à la mise en place et au suivi du système pendant deux
mois à plein temps ; deux autres membres de l'équipe
technique sont intervenus par intermittence, puis à
100% de leur temps sur quinze jours environ ; et une
personne a été embauchée pour l'assistance téléphonique.
Des
résultats chiffrés significatifs
53% des candidatures saisies en ligne, c'est le premier
résultat plutôt satisfaisant que le CNRS peut afficher
après la campagne de recrutement des IT de mars 2003.
13 791 candidats ont déposé 34 148 dossiers de candidatures
(il est en effet possible de s'inscrire à plusieurs
concours). Sur ces dossiers, 18 016 ont été
déposés en ligne et 8 671 formulaires ont été effectivement
transmis au CNRS.
Du
côté de l'assistance, 2 480 appels téléphoniques ont
été reçus sur un mois. Les raisons des appels étaient
minimes et plus relatives aux procédures administratives
d'envoi du dossier ou aux éléments à saisir qu'à de
véritables problèmes techniques. Un des rares bogues
signalés, a été causé par un serveur de
messagerie qui refusait systématiquement les messages
de confirmation et de validation que le CNRS envoyait
aux candidats. Il a été résolu depuis.
Le
système a ainsi fait ces preuves et va être utilisé
à nouveau pour les prochains concours 2004. Les gestionnaires
du CNRS qui saisissaient auparavant les données de chaque
dossier de candidature sont ainsi allégés de cette tâche,
simplifiée à une simple opération de contrôle des formulaires.
En revanche, l'envoi d'un dossier papier étant toujours
obligatoire, le traitement manuel reste inévitable,
car la nature des candidatures nécessite de fournir
un grand nombre de documents justificatifs. "Pour l'instant
c'est le dossier papier signé par le candidat
qui fait foi. Mais nous prévoyons, à terme, de mettre
en place la signature électronique", conclut Olivier
Raynaud, le chef du projet.
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