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paramètres pour une qualité de service bien
comprise
Retour sur une série d'indicateurs et de concepts parfois mal connus mais essentiels pour évaluer l'adéquation entre l'expérience de l'utilisateur final et la réalité des réseaux. (Mercredi
11 février 2004)
On entend souvent parler d'accords sur la qualité
de service (SLA : Service Level Agreement) ou de gestion des niveaux de service
(SLM : Service Level Management). Mais derrière le terme de "qualité
de service" (QoS : Quality of Service) se cachent des paramètres à
la fois très divers et précis, qui reposent sur un nombre non négligeable
d'indicateurs et de notions à prendre en considération.
1)
La qualité de service au niveau applicatif On parle parfois de QoS au niveau applicatif,
ce qui désigne la qualité perçue par l'utilisateur final.
Les critères d'appréciation sont donc plutôt subjectifs, même
si certains événements tels que les pannes ou les erreurs sont directement
perceptibles et peuvent être évalués de manière rigoureuse.
2) La qualité de
service au niveau du transport
Désigne la qualité de service d'un point A à un point B (notion
de routing), compte tenu des aléas dus à la multitude des
acteurs impliqués (au niveau des opérateurs, d'un réseau
métropolitain (MAN), d'un fournisseur d'accès...).
3)
La qualité de service de réseau
Au sein d'un réseau donné, la qualité de service est évaluée
en fonction des différents équipements qui le composent, des régles
qui y ont été définies, du trafic qui y circule, etc.
4) La qualité de
service "de bout en bout"
Derrière cette expression, qui signifie que la qualité de service
est théoriquement la même d'un bout à l'autre d'un réseau,
on trouve une multitude de situations, notamment conditionnées par la pluralité
des opérateurs et des matériels présents, ainsi que des
capacités réseau et des politiques de qualité de service
en place. Certains noeuds de redistribution peuvent dans ce cas être sources
d'engorgement.
5) La perte de paquets Correspond aux octets perdus lors de la
transmission des paquets. S'exprime en taux de perte. Plutôt rare.
6) Le délai de transit (latence)
C'est le délai de traversée du réseau, d'un bout à
l'autre, par un paquet. Les différentes applications présentes sur
ce réseau n'auront pas le même degré d'exigence en fonction
de leur nature : faible, s'il s'agit d'une messagerie électronique ou de
fichiers échangés, ce degré d'exigence sera fort s'il s'agit
de donnés "voix". La latence dépend du temps de propagation
(fonction du type de média de transmission), du temps de traitement (fonction
du nombre d'équipements traversés) et de la taille des paquets (temps
de sérialisation).
7) La gigue
Désigne les variations de latence des paquets. La présence de gigue
dans les flux peut provenir des changements d'intensité de trafic sur les liens
de sorties des commutateurs. Plus globalement, elle dépend du volume de
trafic et du nombre d'équipements sur le réseau.
8) La bande passante
Il existe deux modes de disponibilité de la bande passante, en fonction
du type de besoin exprimé par l'application. Le mode "burst"
est un mode immédiat, qui monopolise toute la bande passante disponible
(lors d'un transfert de fichier par exemple). Le mode "stream" est un
mode constant, plus adapté aux fonctions audio/vidéo ou aux applications
interactives.
9) Intérieur du réseau
Afin d'arbitrer entre les modes "burst"
et "streaming" précédemment cités, une gestion
du trafic peut soit être installée au sein du réseau, soit
à ses extrémités. S'il s'agit de l'intérieur du réseau,
les noeuds de ce réseau opèrent alors comme autant d'éléments
de classification et de priorisation des paquets qui y circulent.
10) Extérieur du
réseau
Si, en revanche, le dispositif se trouve à l'extérieur, les équipements
constituant le réseau se trouvent déchargés de toute QoS.
Deux mécanismes sont alors à l'oeuvre : le contrôle de débit
TCP, qui modifie le débit des applications TCP en fonction des conditions
de charge du réseau et du niveau de priorité des applications, et
la gestion des files d'attente personnalisées, qui affecte les flux entrants
aux files d'attentes qui leur correspondent.